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259

EDITORIAL

Les Architectes « Buveurs de sang- »
Le trust du ciment n" 2

Depuis lié longues années déjà, les hygiénistes et
lés statisticiens ont étal)Ii que la race dégénérait;
ils ont démontre que l'activité déployée par la
génération actuelle tendait à un dépérissement
Juiléste, et connue remède à un tel désordre causé
dans l'harmonie sociaie, ils préconisent (les hygié-
nistes) l'empioi de reconstituants variés.

Nous ne sommes pas médecins partant absolu-
ment incapables de déterminer en quoi doit consis-
ter un « reconstituant », mais nous pensons que
lé meilleur moyen dé donner au sang débilité son
ancienne vigueur est d'introduire dans nos veines
et nos artères un autré sang plus jeune ou plus
tort que celui qui peu à peu les a abandonnées.

MM. les architectes, sans être jjlus médecins que
nous, y avaient déjà songé, puisque nous trouvons
dans les colonnes d'un confrère cramoisi les lignes
suivantes :

« Nous avons confondu dans le même anathènie
(mot que 99p. c. des lecteurs du confrère n'ont
pas compris) l'entrepreneur, le marchandeur ou
sous-traitant et I'architecte, qui lui, mange a tous

les rateliers.

» Ces trois catégories d'individus (pas poli le
confrère) s'entendent entre eux comme larrons en
foire (style académique moderne),cn sont des vam-
pires ! ! !

» Camarades forgerons (nous avons oublié de dire
qu'il s'agissait de forgerons), il est temps de réagir
et de vous grouper [pour ce que c'est alite!) afin de
combattre lé marchandage, sous quelque forme qu'il
se présente.

» Ne restez plus isolés et fondez dans lé Syndicat
de la serrurerie la sectiou des forgerons.

» Défendez votre pain (et surtout celui des
membres du bureau qui se fera désigner.')

» Syndiquez-vous! Fédérêz-vous ! ! »

Nos âmis architectes seront peut-être très heu-
reux d'apprendre que ce factumémmm de la G.(i.T.
et que c'est le Travailleur du Bâtiment qui sert de
réceptacle aux épithètes peu gracieuses qui leur
sont prodiguées.

Jugez Un peu à quel point d'anémie ces pauvres
forgerons vont être réduits : leur sang, déjà bu par
les patrons, est rebu pat' les sous-traitants et voilà
qu'ils découvrent qu'il est bu une troisième fois par
les architectes. Pauvres forgerons!

* *- -x-

Après le pétrole, le 1er et les cochons, voilà lès
Américains qui projettent uu nouveau « trust » et
se proposent de créer dans cette vaste république
un royaume de plus : le royaume du ciment.

La « National Cément C° » va faire construire à
Carpentérsville (N. .1,) une usine devant produire
10,000 barils de ciment par jour, et naturellement
ce ciment sera un ciment comme il n'aura existé
aucun ciment.

S'il est évident que nous sommes parfois enclins
à Suivre trop méthodiquement les antiques chemins
tracés par la routine, il faut reconnaître qu'en ne
tombant pas avec autant do facilité dans la petite
combinaison des « trusts » nous évitons de grands
déboires et conservons aux yeux des « trustera »
eux-mêmes une supériorité incontestable, si pas au
point de vue de la quantité, du môiùs à celui de la
qualité.

N'empêche que pendant quelque temps la Natio-
nal Cemêht Oa pourra gèiiér nos industriels dans les
quelques débouchés qu'ils possèdent à l'étranger.
Mais il en est de la course des trusts comme de
celle du Soleil : lorsque celui-ci est à son apogée,
il faut qu'il redescende.

Espérons, pour le plus grand bien de la « Natio-
nal Cernent C" », qu'elle atteindra rapidement son
apogée. M. DarRas.

La Galerie des Machines

Au dernier moment, Y adjudication delà Galerie
des Machines a été retirée ; c'est d'un bon augure
pour sa conservation à l'emplacement qu'elle
occupe actuellement.

Il aurait été cependant très instructif de connaître
le plus offrant de cette démolition, sans précédent,
qui devrait être si onéreuse et semblant ne donner
aucune chance de gros produits.

Je nie permets de douter que tous les concurrents
se soient rendus un compte bien exact, bien
réfléchi des difficultés à surmonter, des grosses
surprises qui les attendaient.

Danger, responsabilité pendant la démolition,
poids énorme à manier, à coltiner, à transporter
et comme résultat final : de la vieille ferraille à
vendre.

Il est peu probable que l'on aurait trouvé de gros
bénéfices dans cette vitrerie, faite spécialement
pour cette construction, impossible à débiter par
morceaux courants^ et puis, grosse surface à dépo-
ser, à descendre, à ranger et à transporter en
magasins.

Resterait à examiner la dépose avec soin, repé-
rage pour réemploi après transport à quelques
kilomètres.

J'estime que dans celle opération on engloutira
la forte somme ; que ce sera uu engrenage à
multiples crans, dans lequel ou se trouvera entraîné
vers l'inconnu.

Crus fers, peu faciles à déposer, pouvant se
fausser, perdre de ses accessoires et poids inusités
à transporter, à classer, puis à reprendre pour
repose avec des échafauds spéciaux.
 
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