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https://doi.org/10.11588/diglit.18749#0010
10
Le béton armé
Appliqué aux travaux de fondations
et aux travaux hydrauliques
Par V. FORESTIER, ingénieur, A. et M.
Les terres rapportées elles-mêmes peuvent ser-
vir de base à des fondations peu considérables si
elles sont convenablement traitées ; à cet effet, on
sesouviendra que si un courant rapide est un grand
inconvénient, quelle que soit la nature du sol, au
contraire, une faible quantité, d'eau constamment
renouvelée est le meilleur des fortifiants. En éta-
blissant des remblais de terre rapportée, on aura
donc soin de les arroser fréquemment après avoir
"toutefois pris les précautions nécessaires pour
assurer l'évacuation des eaux. Les sables dragués
l'apportés dans un terrain sec constituent un excel-
lent sous sol de fondation.
Lorsque la couche de terre molle est plus impor-
tante, on peut la consolider par les moyens sui-
vants : après avoir entouré le terrain par une
enceinte de pieux et palplanclies, on bat 'des pieux
en bois de 2 à 4 mètres de longueur, parfaitement
ronds et que l'on retire aussitôt ; le trou est alors
rempli de sable humide ou mieux d'un sable arrosé
d'un lait de chaux. Les pilotis ainsi obtenus sont
indestructibles et, s'ils sont convenablement rap-
prochés, capables de supporter des charges consi-
dérables.
Ces renseignements généraux sur les terrains
étant établis, nous allons examiner chacune des
méthodes employées pour l'établissement des fon-
dations, savoir :
Fondations par semelles et radiers ;
Fondations sur pieux et pylônes;
Fondations par compression du sol ;
Fondations au moyen de caissons à l'air libre et à
l'air comprimé.
CHAPITRE II
Fondations par semelles et radiers
A. — Semelles sous murs.
Le cas le plus simple est celui où un banc de
roches se trouve à peu de profondeur, car il suffit
alors de dresser le rocher suivant une surface
rugueuse et de faire reposer les murs sur cette
assise au moyen d'un empattement de 10 à 20 cen-
timètres de largeur de chaque côté. Quelquefois on
relie les maçonneries aux roches' au moyen de
goujons scellés dans celles-ci et pénétrant dans les
soubassements de 0m50 environ. Mais ce cas se
présente bien rarement, car le sol ne peut très
souvent supporter les charges des murs que si de
larges empattements, comme l'indique la figure 1,
augmentent considérablement la base d'appui ; c'est
alors qu'apparaît l'avantage du ciment armé, lequel
permet d'obtenir la même base tout en ayant un
poids mort presque nul (fig 2). Si les fondations
sont exécutées en béton ordinaire ou maçonnerie,
elles devront, en effet, se prêter à la répartition des
c
m
\
N
Fig-. 3.
chargés qu'on supposera faites à 45° et de façon à
faire travailler la maçonnerie seulement. Si, au
contraire, il s'agit de ciment armé, on calculera la
hauteur h de la semelle pour supporter la réaction
du sol en considérant un porte-à-faux égal à
a~~ t> -u ......■■' -h Ai-
—-— de chaque côté. On peut ainsi obtenir des
bases très étendues avec une hauteur relativement
faible et utiliser par suite des terrains pouvant
supporter 0 kg. 300 et 0 kg. 500 par centimètre
carré, résultat que l'on ne pourrait obtenir avec
des fondations ordinaires,
R. — Semelles sous piliers isolps.
Si, au lieu de murs continus, il s'agit de piliers
isolés, on peut constituer l'assise en béton armé de
deux façons : l°si les piliers sont éloignés les uns
des autres, on établira des semelles composées
d'un hourdis A et de consoles C transmettant la
charge P sur le sol (fig. 3); 2° si les piliers sont
assez rapprochés, les semelles seront constituées
par une poutre A reliant les piliers et un hourdis
en porte-à-faux B, comme l'indique la figure 4.
!
iP
W
Fig. 4.
Cette dernière disposition permet de relier les
bases de tous les piliers, d'obtenir un ensemble
homogène et éviter par suite des tassements locaux.
a C. — Calcul des semelles en ciment armé.
Reprenons la figure 2 précédente, relative au cas
p;g_ ^ Fig. g, d'une semelle de répartition sous mur. Soit P, la
Le béton armé
Appliqué aux travaux de fondations
et aux travaux hydrauliques
Par V. FORESTIER, ingénieur, A. et M.
Les terres rapportées elles-mêmes peuvent ser-
vir de base à des fondations peu considérables si
elles sont convenablement traitées ; à cet effet, on
sesouviendra que si un courant rapide est un grand
inconvénient, quelle que soit la nature du sol, au
contraire, une faible quantité, d'eau constamment
renouvelée est le meilleur des fortifiants. En éta-
blissant des remblais de terre rapportée, on aura
donc soin de les arroser fréquemment après avoir
"toutefois pris les précautions nécessaires pour
assurer l'évacuation des eaux. Les sables dragués
l'apportés dans un terrain sec constituent un excel-
lent sous sol de fondation.
Lorsque la couche de terre molle est plus impor-
tante, on peut la consolider par les moyens sui-
vants : après avoir entouré le terrain par une
enceinte de pieux et palplanclies, on bat 'des pieux
en bois de 2 à 4 mètres de longueur, parfaitement
ronds et que l'on retire aussitôt ; le trou est alors
rempli de sable humide ou mieux d'un sable arrosé
d'un lait de chaux. Les pilotis ainsi obtenus sont
indestructibles et, s'ils sont convenablement rap-
prochés, capables de supporter des charges consi-
dérables.
Ces renseignements généraux sur les terrains
étant établis, nous allons examiner chacune des
méthodes employées pour l'établissement des fon-
dations, savoir :
Fondations par semelles et radiers ;
Fondations sur pieux et pylônes;
Fondations par compression du sol ;
Fondations au moyen de caissons à l'air libre et à
l'air comprimé.
CHAPITRE II
Fondations par semelles et radiers
A. — Semelles sous murs.
Le cas le plus simple est celui où un banc de
roches se trouve à peu de profondeur, car il suffit
alors de dresser le rocher suivant une surface
rugueuse et de faire reposer les murs sur cette
assise au moyen d'un empattement de 10 à 20 cen-
timètres de largeur de chaque côté. Quelquefois on
relie les maçonneries aux roches' au moyen de
goujons scellés dans celles-ci et pénétrant dans les
soubassements de 0m50 environ. Mais ce cas se
présente bien rarement, car le sol ne peut très
souvent supporter les charges des murs que si de
larges empattements, comme l'indique la figure 1,
augmentent considérablement la base d'appui ; c'est
alors qu'apparaît l'avantage du ciment armé, lequel
permet d'obtenir la même base tout en ayant un
poids mort presque nul (fig 2). Si les fondations
sont exécutées en béton ordinaire ou maçonnerie,
elles devront, en effet, se prêter à la répartition des
c
m
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Fig-. 3.
chargés qu'on supposera faites à 45° et de façon à
faire travailler la maçonnerie seulement. Si, au
contraire, il s'agit de ciment armé, on calculera la
hauteur h de la semelle pour supporter la réaction
du sol en considérant un porte-à-faux égal à
a~~ t> -u ......■■' -h Ai-
—-— de chaque côté. On peut ainsi obtenir des
bases très étendues avec une hauteur relativement
faible et utiliser par suite des terrains pouvant
supporter 0 kg. 300 et 0 kg. 500 par centimètre
carré, résultat que l'on ne pourrait obtenir avec
des fondations ordinaires,
R. — Semelles sous piliers isolps.
Si, au lieu de murs continus, il s'agit de piliers
isolés, on peut constituer l'assise en béton armé de
deux façons : l°si les piliers sont éloignés les uns
des autres, on établira des semelles composées
d'un hourdis A et de consoles C transmettant la
charge P sur le sol (fig. 3); 2° si les piliers sont
assez rapprochés, les semelles seront constituées
par une poutre A reliant les piliers et un hourdis
en porte-à-faux B, comme l'indique la figure 4.
!
iP
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Fig. 4.
Cette dernière disposition permet de relier les
bases de tous les piliers, d'obtenir un ensemble
homogène et éviter par suite des tassements locaux.
a C. — Calcul des semelles en ciment armé.
Reprenons la figure 2 précédente, relative au cas
p;g_ ^ Fig. g, d'une semelle de répartition sous mur. Soit P, la