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plus haut, dans la description des piles du pont de
Soissons, le procédé de fondation système Henné-
bique. On peut naturellement établir de même
l'assise d'un mur en maçonnerie par une méthode
analogue ; les pieux sont alors battus deux par
deux à une distance de 0m75 d'axe en axe dans le
sens transversal et 4 mètres dans le sens longitu-
dinal; ils ont une section de 25 sur 25 avec un vide
intérieur de 8 centimètres si L'on espère battre les
pieux par injection d'eau sous pression.L'armature
est formée de quatre aciers ronds de diamètre
variable suivant la charge, placés aux angles et
reliés tous les 25 centimètres par un fer plat. Pen-
dant le battage, la tête des pieux est protégée par
un collier spécial dont nous avons donné la descrip-
tion plus haut; les pieux sont ensuite réunis par
des poutres et un hpurdis sur lesquels le mur en
maçonnerie pourra s'élever.

Un procédé analogue a été employé pour les
fondations de la pile et des culées d'un pont sur la
Zorn à Brumath (Alsace). Ce pont a 16 mètres de
long et il est divisé en deux travées de 8 mètres
par une pile intermédiaire qui, ainsi que les
culées, est fondée sur pieux en ciment armé; les
dimensions étaient les suivantes :

Longueur des pieux : 8 mètres ;

Section des pieux : 0.40 sur 0.40;

Armature : 4 barres de 18, entrecroisées de dis-
tance en distance :

Poids d'un pieu : 3,200 kilogrammes ;

Poids du mouton : 4,000 kilogrammes ;

Hauteur de chute au début : 0m50 à 0ra60;

Hauteur de chute à la fin : 1 mètre à lm50 ;

Enfoncement du pieu après le premier coup:
20 à 25 millimètres ;

Enfoncement du pieu après le cinquième coup :
10 à 12 millimètres.

Le battage a été arrêté de 3m50 à 4 mètres de
fiche dans le gravier; le pieu avait traversé une
couche marécageuse de l'"50 d'épaisseur moyenne.

Parmi les travaux analogues, nous pouvons citer
encore :

Le mur de quai du bassin du Commerce à Grau il
(Belgique).

L'usine de la Société générale des ciments Port-
land de Sestao-Bilbao.

Les piles et culées de la passerelle tournante de la
Pêcherie, à Grand.

Les fondations de la jetée de Dagenham, sur la
Tamise, où les pieux avaient 10 à 15 mètres de long.

Fondations du Palais de justice de Berlin. — Les
travaux du nouveau Palais de justice de Berlin-
Wedding ont comporté le battage d'un grand nom-
bre de pieux en béton armé, dont la forme est
indiquée figure 40. Le béton employé comprenait :
une partie de ciment Portland et trois parties de
gravier de rivière bien lavé; l'armature comprenait
trois tiges d'acier rond de 26 millimètres de dia-

mètre, réunies tous les 20 centimètres par des
entretoises de G millimètre soudées. Pour la con-
fection des pieux, on a opéré de la façon suivante :

On a construit une série de moules verticaux
dans lesquels on coulait du béton par couches suc-
cessives de 20 centimètres, qui étaient réduites
ensuite à 10 centimètres après pilonnage, la pose
des ligatures se faisant au fur et à mesure du pilon-
nage ; les pieux ont été laissés ainsi pendant vingt-
quatre heures et conservés ensuite sur le sol pen-
dant sept à huit jours sans retirer le moule; on a
eu soin, pendant tout ce temps, de L'humecter abon-
damment; le démoulage s'opérait ensuite au moyen
d'un treuil et le pieu, au bout de huit à dix jours,
était transporté sur le chantier et mis en tervicc.
Leur longueur était de 5 à '8 mètres et on s'est
servi pour le battage d'un mouton à vapeur de
2,500 kilogammes tombant de 1 '"50.

Afin d'éviter les détériorations de la tête des
pieux pendant le battage, des précautions spéciales
ont été prises; à cet effet, un collier en fer serrait
fortement la tête au moyen de cales en bois dur et
il était disposé de façon à dépasser le pieu de 10 à
15 centimètres environ, dans cet intervalle, on a
mis d'abord une mince couche de sable puis une
plaque de plomb, ensuite un morceau de bois dur
et une nouvelle plaque de plomb, le tout terminé
par une couronne triangulaire en madriers adaptée
à la partie supérieure du pieu et sur laquelle vient
agir le mouton.

Pilots système Simplex. - Nous devons dire un
mot du système de fondations par pieux dit « Sim-
plex». très employé depuis quelques années en
Amérique et qui, croyons-nous, vient d'être intro-
duit en France.

Cette méthode consiste à battre d'abord un pieu
en acier de même diamètre que les pieux prévus
en béton et entouré d'un mince tube métallique; le
tout est disposé de façon à pouvoir retirer le pieu
en acier et laisser en place l'enveloppe métallique;
pour cela, le noyau en acier est muni, dans sa
partie centrale, d'une clef présentant des parties en
forme de coins; lorsqu'on commence le battage, la
clef est maintenue dans sa position par une pièce
transversale placée à la tête du pilot; cette pièce
est ensuite enlevée après le battage et une légère
pression de bas en haut amène les parties en forme
de coins de la clef dans les cavités de même forme
du noyau en acier ; on peut alors retirer celui-ci et
l'enveloppe métallique reste seule en place ; elle est
remplie de béton que l'on comprime légèrement.

La bibliothèque d'Aurora (Etats-Unis) comprend
142 pilots de ce genre ayant 0m508 de diamètre à la
base et 0m330 au sommet; le béton était composé
d'une partie de ciment Portland, deux parties de
sable et quatre parties de pierrailles.

(A suivre.)

NOTRE PROCHAINE ETUDE

(Fig. 40)

L'éclairage au gaz. — Comparaison des
becs droits et des becs renversés, par le
Dr H. Kruss.
 
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