106
Le béton armé
Appliqué aux travaux de fondations
et aux travaux hydrauliques
Par V. FORESTIER, -ingénieur, A. et M.
Les parois et le plafond de la chambre du travail
sont généralement constitués au moyen d'arma-
tures métalliques noyées dans une forte épaisseur
de béton. Cette partie se comporte donc comme
un véritable ouvrage en ciment armé et devrait
être calculée ainsi. Sur ce point, les ingénieurs se
sont divisés en deux écoles ; l'une qui accorde toute
l'importance à la partie métallique, le béton n'étant
considéré que comme élément de remplissage et de
protection ; l'autre, au contraire, attache toute
l'importance à la maçonnerie ët ne dispose des
armatures métalliques que pour assurer la liaison
intime des différentes couches de béton. Un juste
milieu, qui consisterait à attribuer à chaque élé-
ment le rôle qu'il joue en réalité dans ce corps
hétérogène, nous paraîtrait présenter tous les
avantages, tant au point de vue delà résistance
qu'au point de vue économique. Les progrès réa-
lisés dans le calcul des ouvrages en béton armé,
permettent d'ailleurs d'envisager cette
hypothèse en toute sécurité. A ce propos,
il est bon de signaler que les bassins de
radoub, construits en 1876 par M.- Hersent,
dans la darse de Missiessy au port de Tou-
lon, ont été établis sur caissons à air com-
primé. La chambre à air de ces caissons
était formée d'une armature métallique
noyée dans une maçonnerie de briques,
et M. de Mazas, ingénieur en chef des
ponts et chaussées, a calculé les différents
éléments de cette chambre en faisant sup-
porter les efforts d'extension aux arma-
tures métalliques et les efforts decompres
sion à la maçonnerie; ce fut la première
note de calculs parue concernant tm
ouvrage en béton ou en maçonnerie armée.
D. — Applications.
Fondations tubulaires. — Les fonda-
tions tabulaires sont employées dans la
construction des piles de pont; une des
premières applications a été faite à Sydney
Australie), pour la fondation des piles
du pont sur le Cockle-Creek où l'on a uti-
lisé, pour le fonçage, des tuyaux système
Monier. Ces tuyaux avaient lm07 de diamè-
tre intérieur et 0m06 d'épaisseur, etétaienl
munis d'une armature composée de: 1° une
toile métallique en fils de lm,"6 et mailles
de 3 centimètres; 2° de deux spirales en fils
de 4ml"2 et pas de 2um5; 3° six fers plats
verticaux de 44 sur 6 placés entre les
spirales. Le tuyau se terminait à la base
par un couteau en fonte et était protégé,
sur une certaine hauteur, par une tôle
métallique intérieure. Le fonçage s'est fait
à travers du gravier, du sable et de
l'argile à 11 mètres de profondeur au-dessous du
niveau de l'eau.
Fondations des piles et culées du pont de Rouil-
lon (Meuse). —- Ce pont a été construit par la Société
anonyme de fondations par compression mécanique
du sol, etmesureune longueur totale de 150 mètres.
Le tablier est constitué par un plancher en ciment
armé reposant par l'intermédiaire de potelets sur
quatres arches ayant respectivement 38 mètres,
42 mètres, 38 mètres et 17m50 d'ouverture.
Pour la fondation des piles et culées, trois sys-
tèmes de fondations ont été employés : 1° pour les
deux culées, on a appliqué le système de fondations
par compression du sol que nous avons déjà décrit;
2° la pile sur la rive gauche a été fondée par fouille
directe à ciel ouvert jusqu'au terrain résistant;
3° les piles en rivière ont été fondées au moyen de
caissons creux que nous allons décrire.
Chaque caisson était constitué par une paroi de
O'"20 en béton armé de deux séries de barres de
8 millimètres et raidie par quatre poutres trans-
versales. La section horizontale du caisson est de
forme elliptique et mesure 10m50 sur 6ffi50 à la base
et 8 mètres sur 4 mètres à la partie supérieure sur
5m20 de hauteur: le poids total de cet ouvrage était
de 80 à 85 tonnes.
Une charpente spéciale a été èxêôtïtêl au-dessus
de l'emplacement du caisson préalablement dragué
Le béton armé
Appliqué aux travaux de fondations
et aux travaux hydrauliques
Par V. FORESTIER, -ingénieur, A. et M.
Les parois et le plafond de la chambre du travail
sont généralement constitués au moyen d'arma-
tures métalliques noyées dans une forte épaisseur
de béton. Cette partie se comporte donc comme
un véritable ouvrage en ciment armé et devrait
être calculée ainsi. Sur ce point, les ingénieurs se
sont divisés en deux écoles ; l'une qui accorde toute
l'importance à la partie métallique, le béton n'étant
considéré que comme élément de remplissage et de
protection ; l'autre, au contraire, attache toute
l'importance à la maçonnerie ët ne dispose des
armatures métalliques que pour assurer la liaison
intime des différentes couches de béton. Un juste
milieu, qui consisterait à attribuer à chaque élé-
ment le rôle qu'il joue en réalité dans ce corps
hétérogène, nous paraîtrait présenter tous les
avantages, tant au point de vue delà résistance
qu'au point de vue économique. Les progrès réa-
lisés dans le calcul des ouvrages en béton armé,
permettent d'ailleurs d'envisager cette
hypothèse en toute sécurité. A ce propos,
il est bon de signaler que les bassins de
radoub, construits en 1876 par M.- Hersent,
dans la darse de Missiessy au port de Tou-
lon, ont été établis sur caissons à air com-
primé. La chambre à air de ces caissons
était formée d'une armature métallique
noyée dans une maçonnerie de briques,
et M. de Mazas, ingénieur en chef des
ponts et chaussées, a calculé les différents
éléments de cette chambre en faisant sup-
porter les efforts d'extension aux arma-
tures métalliques et les efforts decompres
sion à la maçonnerie; ce fut la première
note de calculs parue concernant tm
ouvrage en béton ou en maçonnerie armée.
D. — Applications.
Fondations tubulaires. — Les fonda-
tions tabulaires sont employées dans la
construction des piles de pont; une des
premières applications a été faite à Sydney
Australie), pour la fondation des piles
du pont sur le Cockle-Creek où l'on a uti-
lisé, pour le fonçage, des tuyaux système
Monier. Ces tuyaux avaient lm07 de diamè-
tre intérieur et 0m06 d'épaisseur, etétaienl
munis d'une armature composée de: 1° une
toile métallique en fils de lm,"6 et mailles
de 3 centimètres; 2° de deux spirales en fils
de 4ml"2 et pas de 2um5; 3° six fers plats
verticaux de 44 sur 6 placés entre les
spirales. Le tuyau se terminait à la base
par un couteau en fonte et était protégé,
sur une certaine hauteur, par une tôle
métallique intérieure. Le fonçage s'est fait
à travers du gravier, du sable et de
l'argile à 11 mètres de profondeur au-dessous du
niveau de l'eau.
Fondations des piles et culées du pont de Rouil-
lon (Meuse). —- Ce pont a été construit par la Société
anonyme de fondations par compression mécanique
du sol, etmesureune longueur totale de 150 mètres.
Le tablier est constitué par un plancher en ciment
armé reposant par l'intermédiaire de potelets sur
quatres arches ayant respectivement 38 mètres,
42 mètres, 38 mètres et 17m50 d'ouverture.
Pour la fondation des piles et culées, trois sys-
tèmes de fondations ont été employés : 1° pour les
deux culées, on a appliqué le système de fondations
par compression du sol que nous avons déjà décrit;
2° la pile sur la rive gauche a été fondée par fouille
directe à ciel ouvert jusqu'au terrain résistant;
3° les piles en rivière ont été fondées au moyen de
caissons creux que nous allons décrire.
Chaque caisson était constitué par une paroi de
O'"20 en béton armé de deux séries de barres de
8 millimètres et raidie par quatre poutres trans-
versales. La section horizontale du caisson est de
forme elliptique et mesure 10m50 sur 6ffi50 à la base
et 8 mètres sur 4 mètres à la partie supérieure sur
5m20 de hauteur: le poids total de cet ouvrage était
de 80 à 85 tonnes.
Une charpente spéciale a été èxêôtïtêl au-dessus
de l'emplacement du caisson préalablement dragué