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La série 1909 1
et la Société centrale des Architectes.
(Suite) (2)
De plus, pour souligner notre impuissance en fait
d'organisation professionnelle, nous avons encore
confié à des associations distinctes, séparées, la
Caisse de Défense mutuelle, l'association confra-
ternelle, certaines fonctions d'assistance coopérative
qui devraient être du ressort de nos sociétés, déjà
si multipliées.
Beaucoup d'architectes sont affiliés à deux ou
trois de ces sociétés ; toutes ces divisions sont nui-
sibles au travail en commnn; elle disséminent les
bonnes volontés, multiplient les petites églises,
(sans même l'excuse d'esthétiques opposées), satis-
font mal quelques vanités,pour aboutir le plus sou-
vent au désordre et à l'impuissance. L'exemple de
la série est frappant, il n'est pas unique.
Avouons, entre nous, que chacune des diverses
sociétés ne poursuit guère d'objet spécial ; toutes se
proposent le même but, prétendent à l'union des
architectes honorables, pour la défense des intérêts
professionnels, plusieurs les admettent de toute
école et de toute origine. Alors quelle raison à cet
éparpillement ?
Les uns et les autres ont demandé à leur aînée,
la S. C, d'être admises à un consortium pour la
rédaction de la série 1909. Jusqu'ici VA. D. G.
seule a été agréée. Cette préférence ne doit être
attribuée qu'à deux causes: la vitalité et l'influence
croissantede cette jeuneassociation ; les nombreuses
sympathies personnelles des diplômés avec leurs
camarades de la S. C. ; car VA. D. G. ne repré-
sente aucune valeur technique supérieure, surtout
pour l'œuvre de la Série.
Des motifs d'équité amèneront peut-être plus
tard la fédération; assurément nos confrères de
VU. S., de VA. E. S T., de la S. N. possèdent les
aptitudes voulues pour l'œuvre à laquelle ils propo-
sent de coopérer.
Pour l'heure présente, la polémique entamée ne
produira qu'un résultat négatif, la solution adoptée
accentuera encore la désunion entre architectes,
et tout présage que nous assisterons à une lutte
entre séries et sociétés rivales.
Nous sommes tous à quelque degré coupables de
ce désordre, de ces divisions regrettables; comme
de juste, nul n'en conviendra.
J'essaie simplement une esquisse de la situation
confuse où nous nous agitons les uns et les autres.
(1) RECTIFICATIONS. — Nous recevons de M. Bonnier l'avis qu'une
erreur s'est glissée dans l'article de II. Stapalhi paru dans le numéro du
5 mai. La Société des A. D. G. a été /'ondée en 1877 et non après 1890, et
elle compte 7SS membres, dont 1H aux colonies, et non 3oo comme une
a coquille » nous l'a fait écrire.
D'autre part, .\I. Vautrin nous informe que la S. N. comprend 220 mem-
bres aulieudei5o.
Après ces observations, que notre amour de la vérité nous obbge a
fournir, nous laissons à M. Stapathi la parole pour la suite de sa causerie.
(2) Voir les n" 107 et 108,109.
Si chacun de nous oubliait un instant ses petites
aspirations, ses préjugés comme ses rancunes par-
ticulières, pour ne considérer que le but supérieur
de la cohésion professionnelle, le problème serait
promptement résolu.
Du côté de l'entreprise du bâtiment, — patrons et
ouvriers, — le souci des intérêts matériels immédiats
est trop égoïste, trop étroit.
N'eût-il pas suffi, dans cette question de la série,
d'une réclamation modérée, essentielle, au lieu de
ces levées de boucliers, de ces revendications évi-
demment exagérées?
Que peut-il advenir de tant de plaintes excessives
sur l'insuffisance des tarifs, plaintes que les gros
rabais démentent chaque jour? Pourquoi ces séries
syndicales, publiées pour la galerie, auxquelles
personne n'a cru, pas même ceux qui les rédi-
gèrent? Les entrepreneurs ont mieux à faire en ces
moments troublés que de se livrer à des attaques
inconsidérées contre leurs chefs naturels : les
architectes.
Que de questions graves à étudier avec eux en
dehors des séries : Amélioration des procédés de
construction ; discipline et harmonie des rapports
avec leurs ouvriers, mesures d'apaisement, appli-
cations de nouvelles lois, accidents, retraites, etc.
Le programme est vaste et difficile; les derniers
conflits en montrent l'actualité. Là aussi, la Société
centrale des Architectes a stimulé leur action, elle
a manifesté, dans la question de l'apprentissage,
combien elle s'intéresse activement à l'avenir du
personnel du bâtiment.
L'intérêt commun me dicte, d'autre part, un
cordial appel à tous les confrères, membres des
sociétés professionnelles ou demeurés isolés.
Beaucoup parmi eux, plus de 1,500 à Paris,
dont 700 au moins camarades d'école, sont restés
étrangers aux groupements dont je parlais.
Et cependant ils sont intéressés, eux aussi, aux
œuvres de défense corporative; ils profitent, cha-
SOCIETCS V>
_ DIAGRAMME ..
&£..:iOi:iCTE E.î>^_\r.l N!T7-CTC p lit.' ):£frtS
.-.DG„SflrÎETC or-s AFicm~CTZ5'D:^:-on£:3.F-.i..couvT
tlS-UnicN SYNDICALE ,
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La série 1909 1
et la Société centrale des Architectes.
(Suite) (2)
De plus, pour souligner notre impuissance en fait
d'organisation professionnelle, nous avons encore
confié à des associations distinctes, séparées, la
Caisse de Défense mutuelle, l'association confra-
ternelle, certaines fonctions d'assistance coopérative
qui devraient être du ressort de nos sociétés, déjà
si multipliées.
Beaucoup d'architectes sont affiliés à deux ou
trois de ces sociétés ; toutes ces divisions sont nui-
sibles au travail en commnn; elle disséminent les
bonnes volontés, multiplient les petites églises,
(sans même l'excuse d'esthétiques opposées), satis-
font mal quelques vanités,pour aboutir le plus sou-
vent au désordre et à l'impuissance. L'exemple de
la série est frappant, il n'est pas unique.
Avouons, entre nous, que chacune des diverses
sociétés ne poursuit guère d'objet spécial ; toutes se
proposent le même but, prétendent à l'union des
architectes honorables, pour la défense des intérêts
professionnels, plusieurs les admettent de toute
école et de toute origine. Alors quelle raison à cet
éparpillement ?
Les uns et les autres ont demandé à leur aînée,
la S. C, d'être admises à un consortium pour la
rédaction de la série 1909. Jusqu'ici VA. D. G.
seule a été agréée. Cette préférence ne doit être
attribuée qu'à deux causes: la vitalité et l'influence
croissantede cette jeuneassociation ; les nombreuses
sympathies personnelles des diplômés avec leurs
camarades de la S. C. ; car VA. D. G. ne repré-
sente aucune valeur technique supérieure, surtout
pour l'œuvre de la Série.
Des motifs d'équité amèneront peut-être plus
tard la fédération; assurément nos confrères de
VU. S., de VA. E. S T., de la S. N. possèdent les
aptitudes voulues pour l'œuvre à laquelle ils propo-
sent de coopérer.
Pour l'heure présente, la polémique entamée ne
produira qu'un résultat négatif, la solution adoptée
accentuera encore la désunion entre architectes,
et tout présage que nous assisterons à une lutte
entre séries et sociétés rivales.
Nous sommes tous à quelque degré coupables de
ce désordre, de ces divisions regrettables; comme
de juste, nul n'en conviendra.
J'essaie simplement une esquisse de la situation
confuse où nous nous agitons les uns et les autres.
(1) RECTIFICATIONS. — Nous recevons de M. Bonnier l'avis qu'une
erreur s'est glissée dans l'article de II. Stapalhi paru dans le numéro du
5 mai. La Société des A. D. G. a été /'ondée en 1877 et non après 1890, et
elle compte 7SS membres, dont 1H aux colonies, et non 3oo comme une
a coquille » nous l'a fait écrire.
D'autre part, .\I. Vautrin nous informe que la S. N. comprend 220 mem-
bres aulieudei5o.
Après ces observations, que notre amour de la vérité nous obbge a
fournir, nous laissons à M. Stapathi la parole pour la suite de sa causerie.
(2) Voir les n" 107 et 108,109.
Si chacun de nous oubliait un instant ses petites
aspirations, ses préjugés comme ses rancunes par-
ticulières, pour ne considérer que le but supérieur
de la cohésion professionnelle, le problème serait
promptement résolu.
Du côté de l'entreprise du bâtiment, — patrons et
ouvriers, — le souci des intérêts matériels immédiats
est trop égoïste, trop étroit.
N'eût-il pas suffi, dans cette question de la série,
d'une réclamation modérée, essentielle, au lieu de
ces levées de boucliers, de ces revendications évi-
demment exagérées?
Que peut-il advenir de tant de plaintes excessives
sur l'insuffisance des tarifs, plaintes que les gros
rabais démentent chaque jour? Pourquoi ces séries
syndicales, publiées pour la galerie, auxquelles
personne n'a cru, pas même ceux qui les rédi-
gèrent? Les entrepreneurs ont mieux à faire en ces
moments troublés que de se livrer à des attaques
inconsidérées contre leurs chefs naturels : les
architectes.
Que de questions graves à étudier avec eux en
dehors des séries : Amélioration des procédés de
construction ; discipline et harmonie des rapports
avec leurs ouvriers, mesures d'apaisement, appli-
cations de nouvelles lois, accidents, retraites, etc.
Le programme est vaste et difficile; les derniers
conflits en montrent l'actualité. Là aussi, la Société
centrale des Architectes a stimulé leur action, elle
a manifesté, dans la question de l'apprentissage,
combien elle s'intéresse activement à l'avenir du
personnel du bâtiment.
L'intérêt commun me dicte, d'autre part, un
cordial appel à tous les confrères, membres des
sociétés professionnelles ou demeurés isolés.
Beaucoup parmi eux, plus de 1,500 à Paris,
dont 700 au moins camarades d'école, sont restés
étrangers aux groupements dont je parlais.
Et cependant ils sont intéressés, eux aussi, aux
œuvres de défense corporative; ils profitent, cha-
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