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REVUE COMIQUE
29 octobre 1811.
— Si encore il s'était fait tuer? criait-il.
Et vous, Monseigneur?
On voit par ce qui précède que sa promenade on Corse
n'offre rien de dangereux. M. Thiers n'a envoyé Charles
Ferry à Ajaccio que pour que le prince eût quelqu'un avec
qui causer.
J'en reviens à ce que je disais au début. Je me demande
comment cet homme si bien doué au point de vue intellec-
tuel, si instruit, si plein de bon sens dans l'intimité, n'a
jamais fait en public que des sottises. Le caractère, chez
certains individus, dominerait-il l'intelligence au point de
l'annuler?
Vangeau.
EN CORSE
L'arbre des Bonaparte au pays des maquis
Dépérit. C'est un fait aujourd'hui bien acquis :
Son tronc n'a plus de dorne.
Pourtant quelques bravi le soutiennent encor
El pour plaire à Routier, et pour gagner leur or
Braillen t : « Vive Jérôme ! »
Plonplon bourgeonne... mais l'arbre meurt... et morbleu!
Je ne comprends pas, moi, que l'on ail pour si peu
Déployé tant de forces...
C'est pour notre salut (aire plus qu'on ne doit
Que d'aller, sans déqoùt, fourrer ainsi son doiyl
Entre l'arbre et... les Corses.
Calidas.
L. IZ TTRE
A UN ABONNÉ DU PETIT MONITEUR
Cher monsieur,
Vous m'annoncez que vous êtes nommé conseiller général
àD"\
Et vous me demandez mon avis sur la conduite à tenir en
pareille circonstance.
**#
La question est un peu embarrassante, cher monsieur.
Ètes-vous républicain,
Orléaniste,
Légitimiste,
Ou même bonapartiste ? (Il y en a encore.)
#
Je vais vous répondre comme si vous étiez un peu de tout
cela...
De cette façon, je ne risquerai pas de me tromper;
Et il me suffira de vous transmettre
Quelques conseils généraux et particuliers.
Les gouvernements changent, mais les hommes restent ;
N'affichez pas vos opinions,
Et vous resterez.
Si rous êtes invité à un banquet où la tenue politique est
de rigueur :
Portez un toast « à la France! »
Cela n'engage à rien.
Si l'on vous demande une profession de foi.
Répondez que le temps des discours est passé,
Et qu'à la génération actuelle
Il faut des actes et non des paroles.
»
# #
Dès le début de la session.
Réclamez avec chaleur la gymnastique obligatoire ;
Si vos amis s'en étonnent,
Dites aux radicaux que c'est un acheminement, et aux clé-
ricaux que c'est une diversion.
# #
Placez-vous entre le centre droit et le centre gauche ;
N'applaudissez jamais, mais souriez toujours ;
Et si l'on veut savoir ce que vous pensez de l'orateur,
Répondez d'un air fin... «Qui sait? »
Ou bien : « .16 uno disec omnes. »
•*#
Prenez part à toutes les souscriptions ;
Payez pour les jeunes détenus de M. Mottu
Et pour les petits Chinois de M. de Belcastel,
En disant que la charité n'a pas de sexe.
Parlez peu et surtout n'écrivez jamais,
Abonnez-vous à tous les journaux,
Si vous êtes riche;
Et si vous ne l'êtes pas,
Continuez votre abonnement au Petit Moniteur.
T mothée Grimm.
REVUE COMIQUE
29 octobre 1811.
— Si encore il s'était fait tuer? criait-il.
Et vous, Monseigneur?
On voit par ce qui précède que sa promenade on Corse
n'offre rien de dangereux. M. Thiers n'a envoyé Charles
Ferry à Ajaccio que pour que le prince eût quelqu'un avec
qui causer.
J'en reviens à ce que je disais au début. Je me demande
comment cet homme si bien doué au point de vue intellec-
tuel, si instruit, si plein de bon sens dans l'intimité, n'a
jamais fait en public que des sottises. Le caractère, chez
certains individus, dominerait-il l'intelligence au point de
l'annuler?
Vangeau.
EN CORSE
L'arbre des Bonaparte au pays des maquis
Dépérit. C'est un fait aujourd'hui bien acquis :
Son tronc n'a plus de dorne.
Pourtant quelques bravi le soutiennent encor
El pour plaire à Routier, et pour gagner leur or
Braillen t : « Vive Jérôme ! »
Plonplon bourgeonne... mais l'arbre meurt... et morbleu!
Je ne comprends pas, moi, que l'on ail pour si peu
Déployé tant de forces...
C'est pour notre salut (aire plus qu'on ne doit
Que d'aller, sans déqoùt, fourrer ainsi son doiyl
Entre l'arbre et... les Corses.
Calidas.
L. IZ TTRE
A UN ABONNÉ DU PETIT MONITEUR
Cher monsieur,
Vous m'annoncez que vous êtes nommé conseiller général
àD"\
Et vous me demandez mon avis sur la conduite à tenir en
pareille circonstance.
**#
La question est un peu embarrassante, cher monsieur.
Ètes-vous républicain,
Orléaniste,
Légitimiste,
Ou même bonapartiste ? (Il y en a encore.)
#
Je vais vous répondre comme si vous étiez un peu de tout
cela...
De cette façon, je ne risquerai pas de me tromper;
Et il me suffira de vous transmettre
Quelques conseils généraux et particuliers.
Les gouvernements changent, mais les hommes restent ;
N'affichez pas vos opinions,
Et vous resterez.
Si rous êtes invité à un banquet où la tenue politique est
de rigueur :
Portez un toast « à la France! »
Cela n'engage à rien.
Si l'on vous demande une profession de foi.
Répondez que le temps des discours est passé,
Et qu'à la génération actuelle
Il faut des actes et non des paroles.
»
# #
Dès le début de la session.
Réclamez avec chaleur la gymnastique obligatoire ;
Si vos amis s'en étonnent,
Dites aux radicaux que c'est un acheminement, et aux clé-
ricaux que c'est une diversion.
# #
Placez-vous entre le centre droit et le centre gauche ;
N'applaudissez jamais, mais souriez toujours ;
Et si l'on veut savoir ce que vous pensez de l'orateur,
Répondez d'un air fin... «Qui sait? »
Ou bien : « .16 uno disec omnes. »
•*#
Prenez part à toutes les souscriptions ;
Payez pour les jeunes détenus de M. Mottu
Et pour les petits Chinois de M. de Belcastel,
En disant que la charité n'a pas de sexe.
Parlez peu et surtout n'écrivez jamais,
Abonnez-vous à tous les journaux,
Si vous êtes riche;
Et si vous ne l'êtes pas,
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T mothée Grimm.