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https://doi.org/10.11588/diglit.66828#0248
240 HISTOIRE DE L’ART.
tare et la statuaire se produisaient. Stalles, boiseries, tom-
beaux, images de saints, telles sont les œuvres presque uni-
ques de cette époque. Ce n’est guère qu’avec Germain Pilon
(né en 1515) que commence la sculpture vraiment française.
Ses Trois Grâces, d’abord destinées à l’ornement d’un tom-
beau, ont même passé pour des charités chrétiennes, des ver-
tus théologales. Le fait est que chez ce sculpteur, comme chez
ceux de la Renaissance italienne, l’inspiration chrétienne se
confondait souvent avec les traditions du paganisme.
Le premier grand sculpteur français fut incontestablement
Jean Goujon, né à Paris en 1515 et assassiné à la Saint-Bar-
thélemy, le 24 août 1572. Après avoir étudié en Italie, il exé-
cuta sa célèbre Diane, qui n’était autre que Diane de Poitiers
représentée nue, couchée, la main appuyée sur le cou d’un
cerf, et dont la coiffure très ornée est devenue typique. Jean
Goujon fut chargé, avec le sculpteur Philibert Delorme et le
peintre Jean Cousin, des travaux du château d’Anet. Nous
admirons encore aujourd’hui sa Fontaine des nymphes, sous le
nom de Fontaine des Innocents. « Voyez, disait Diderot, ces
naïades abandonnées, molles et fluantes de Jean Goujon. Les
eaux de la Fontaine des Innocents ne coulent pas mieux, les
symboles serpentent comme elles. »
Un autre artiste, Jean Cousin, naquit vers l’an 1500 et tra-
vailla sous François Ier. Il se voua d’abord à la peinture sur
verre, puis à la sculpture. On lui doit ainsi des vitraux et des
mausolées.
Jean de Boulogne, ou plutôt Bologne, naquit à Douai et
vécut surtout à Florence. On admire dans cette ville deux
œuvres de lui : la statue de Cosme 1er de Médicis et YEnlève-
ment des Sabines, dans la Loggia dei Lanzi.
Jacques Sarrazin, François et Michel Augier laissèrent aussi
de belles sculptures. Mais le plus fameux statuaire français
fut Pierre Puget, né à Marseille en 1622, mort en 1694. C’était
un homme d’un caractère droit et indépendant. Aussi fut-il
méconnu et laissé de côté par Louis XIV. D’abord ouvrier,.
tare et la statuaire se produisaient. Stalles, boiseries, tom-
beaux, images de saints, telles sont les œuvres presque uni-
ques de cette époque. Ce n’est guère qu’avec Germain Pilon
(né en 1515) que commence la sculpture vraiment française.
Ses Trois Grâces, d’abord destinées à l’ornement d’un tom-
beau, ont même passé pour des charités chrétiennes, des ver-
tus théologales. Le fait est que chez ce sculpteur, comme chez
ceux de la Renaissance italienne, l’inspiration chrétienne se
confondait souvent avec les traditions du paganisme.
Le premier grand sculpteur français fut incontestablement
Jean Goujon, né à Paris en 1515 et assassiné à la Saint-Bar-
thélemy, le 24 août 1572. Après avoir étudié en Italie, il exé-
cuta sa célèbre Diane, qui n’était autre que Diane de Poitiers
représentée nue, couchée, la main appuyée sur le cou d’un
cerf, et dont la coiffure très ornée est devenue typique. Jean
Goujon fut chargé, avec le sculpteur Philibert Delorme et le
peintre Jean Cousin, des travaux du château d’Anet. Nous
admirons encore aujourd’hui sa Fontaine des nymphes, sous le
nom de Fontaine des Innocents. « Voyez, disait Diderot, ces
naïades abandonnées, molles et fluantes de Jean Goujon. Les
eaux de la Fontaine des Innocents ne coulent pas mieux, les
symboles serpentent comme elles. »
Un autre artiste, Jean Cousin, naquit vers l’an 1500 et tra-
vailla sous François Ier. Il se voua d’abord à la peinture sur
verre, puis à la sculpture. On lui doit ainsi des vitraux et des
mausolées.
Jean de Boulogne, ou plutôt Bologne, naquit à Douai et
vécut surtout à Florence. On admire dans cette ville deux
œuvres de lui : la statue de Cosme 1er de Médicis et YEnlève-
ment des Sabines, dans la Loggia dei Lanzi.
Jacques Sarrazin, François et Michel Augier laissèrent aussi
de belles sculptures. Mais le plus fameux statuaire français
fut Pierre Puget, né à Marseille en 1622, mort en 1694. C’était
un homme d’un caractère droit et indépendant. Aussi fut-il
méconnu et laissé de côté par Louis XIV. D’abord ouvrier,.