Richardson, Jonathan: Traité de la peinture, et de la sculpture: divisé en trois tomes (Band 3): Description de divers fameux tableaux ... qui se trouvent en Italie (Amsterdam, 1728) [Cicognara, 199B]

3>^ des Statues, Tableaux,

j&troduc. Beauté , qui éblouît autant qu’elle re*
jouit. Je le fais voir de son plus beau cô-
té ; car souvent il elt outré , & traduit
en ridicule ce qu’il possedoit de plus ex-
cellent. J’avoue pourtant,qu’il y a bien
des Pièces qui paisent pour être de lui,
& qu’il n’a fait que retoucher, ou peut-
être qu’il n’a jamais vues.
C’est ainsi, que ce grand Homme (car
après tout, il l’étoit éfeéiivement : ) nous
fait souvenir de ce que certains Théolo-
giens ont dit des Vertus des Païens > en
les apelant Splendida Peccata , c’ell-à-
dire des ‘Péchés pompeux. Je consens
qu’il soit un Socrate, un Aristi-
de, un Caton, ou ce qu’il vous plai-
ra ; mais aiTurément c’étoit un Paient
en fait de Peinture. Il avoit d’excellen-
tes qualités ; mais il lui manquoit la plus
elsentielle ; je veux dire une Idée belle
& pure de la Nature, tant à l’égard du
Corps, qu’à l’égard de l’Esprit.
Pour raiîembler ce que je viens de
dire,le Génie de Van Dyck esl mon-
té sur un Cour fier Angloïs .celui de Ru-
bens sur un Etalon Flamand, les An-
ciens sur Pegafe, qui porte en croupe
R a p h a e l, & encore le P o u s s i n der-
rière lui;pour celui de Rembrandt,
c’eii un véritable Coureur (*).
Ou

(*) Valet de pié en équipage bizarre , & qui accom-
pagne les Carrosses de personnes de Qualité.

s