N° 1
LE RIRE
3
CHANSONS POUR RIRE
ZOLA CHEZ LE PAPE
CONSEILS DE GAVROCHE A L’AUTEUR DES « TROIS VILLES »
« Avant tout, je tiens à me conduire en galant
homme, en homme bien élevé, qui sait exacte-
ment ce qu'on doit au Souverain Pontife... »
(Déclaration de M. Zola à un rédacteur
du Gaulois.)
Air. : Avec les fêmm's faut toujours êtr' gcdarct.
Monsieur Zola, quand vous irez à Rome,
Si Léon Treiz' consent à vous r'cevoir,
Afin de vous « conduire en galant homme »
Fait's un p'tit brin d' toilette, avant de V voir.
Respectueux, devant 1' vieillard austère,
Ne. lui dit's pas, en lui tendant vof pli :
« C'est épatant c' que tu r'ssembl's à Voltaire! »
Avec les pap's, faut toujours êtr' poli.
Soumis à la pantomini' cléricale,
Devant V Saint Père, abattez vot' fierté,
En lui baisant sa main pontificale,
Ne lui dit's pas: « Comment va la santé? »
En romancier roublard qui dissimule,
Singeant 1' dévot, l' catholique accompli,
Pour le flatter, embrassez-lui sa mule;
Avec les pap's faut toujours êtr' poli.
Dans l’entrevu', si notre Très Saint Père
Vous interrocf sur les Rougon-Macquart,
N'lui parlez pas du Jésus-Christ d’là Terre;
Tâchez d' laisser ce bon type à l'écart.
Si, malgré tout, faut lui raconter T rôle
Qu' j ou', dans votre œuvr’, c' per sonna g' si joli!
Ne joignez pas l'exemple à la parole;
Avec les pap's, faut toujours êtr' poli.
Si, par hasard, Léon Treize, en bon pops,
Vous régalait d'un petit souper fin,
N'aiguisez pas vot' couteau sur la nappe
En murmurant : « Sacrebleu ! qui ’ fait faim ! »
Si la douleur d'un' eoliqu' meurtrière
Vient contracter vot' front; soudain pâli,
Ne d'mandez pas : .« Où sont les clefs d'saint Pierre'! »
Avec les pap's faut toujours êtr' poli.
Jules JOUY.
Nous publierons dans nos prochains numéros des fantaisies
de MM. Jules Jeu/, Maurice Millot, John Falstaff, etc., etc-
LE RIRE
3
CHANSONS POUR RIRE
ZOLA CHEZ LE PAPE
CONSEILS DE GAVROCHE A L’AUTEUR DES « TROIS VILLES »
« Avant tout, je tiens à me conduire en galant
homme, en homme bien élevé, qui sait exacte-
ment ce qu'on doit au Souverain Pontife... »
(Déclaration de M. Zola à un rédacteur
du Gaulois.)
Air. : Avec les fêmm's faut toujours êtr' gcdarct.
Monsieur Zola, quand vous irez à Rome,
Si Léon Treiz' consent à vous r'cevoir,
Afin de vous « conduire en galant homme »
Fait's un p'tit brin d' toilette, avant de V voir.
Respectueux, devant 1' vieillard austère,
Ne. lui dit's pas, en lui tendant vof pli :
« C'est épatant c' que tu r'ssembl's à Voltaire! »
Avec les pap's, faut toujours êtr' poli.
Soumis à la pantomini' cléricale,
Devant V Saint Père, abattez vot' fierté,
En lui baisant sa main pontificale,
Ne lui dit's pas: « Comment va la santé? »
En romancier roublard qui dissimule,
Singeant 1' dévot, l' catholique accompli,
Pour le flatter, embrassez-lui sa mule;
Avec les pap's faut toujours êtr' poli.
Dans l’entrevu', si notre Très Saint Père
Vous interrocf sur les Rougon-Macquart,
N'lui parlez pas du Jésus-Christ d’là Terre;
Tâchez d' laisser ce bon type à l'écart.
Si, malgré tout, faut lui raconter T rôle
Qu' j ou', dans votre œuvr’, c' per sonna g' si joli!
Ne joignez pas l'exemple à la parole;
Avec les pap's, faut toujours êtr' poli.
Si, par hasard, Léon Treize, en bon pops,
Vous régalait d'un petit souper fin,
N'aiguisez pas vot' couteau sur la nappe
En murmurant : « Sacrebleu ! qui ’ fait faim ! »
Si la douleur d'un' eoliqu' meurtrière
Vient contracter vot' front; soudain pâli,
Ne d'mandez pas : .« Où sont les clefs d'saint Pierre'! »
Avec les pap's faut toujours êtr' poli.
Jules JOUY.
Nous publierons dans nos prochains numéros des fantaisies
de MM. Jules Jeu/, Maurice Millot, John Falstaff, etc., etc-