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LE RIRE
Appel du RIRE au rire
Le. Rire a pensé que son titre était le
meilleur des programmes et il remplacera
les promesses habituelles — qu’il tiendra
sans avoir besoin de les faire — par une
proposition de nature à plaire à ses lec-
teurs.
Il les convie tous à se joindre aux excel-
lents dessinateurs et fantaisistes de tous les
genres qu’il a réunis dans sa rédaction et
son illustration, en vertu du vieux proverbe
toujours neuf, et dont nous entendons faire
notre règle : « Plus on est de fous... »
Expliquons le mécanisme.
Certains journaux comiques de l’étranger,
entre autres les célèbres Fliegende Blcitter
de Munich, reçoivent chaque semaine des
quantités de communications plaisantes,
leur arrivant de tous les côtés et de tous les
mondes.
11 en est de stupides, disons-le poliment
pour ne décourager personne. Mais il en est
aussi de charmantes, et de très réussies. On
jette les premières au panier, mais tout le
monde profite des autres : ces collabo-
rateurs improvisés, les autres lecteurs, et le
journal lui-même.
Chacun envoie des observations sur son
entourage, sur son monde, des mots re-
cueillis, des charges, des essais de dessins,
tout cela est bon, tout est examiné avec
soin et mis à profit quand il y a lieu.
C’est à cette innovation que Le Rire veut
faire une place. A ses lecteurs de prouver
qu'il a eu raison de compter sur eux.
Pour réagir contre le genre macabre et
anémique, pour livrer, au profit de la vieille
Rate française, le bon combat contre les
pontifes, les croquemorts, les coupeurs de
cheveux en huit, les efflanqués, les égou-
tiers, les soi-disant réalistes, les soi-disant
psychologues, en un mot les brutaux comme
les prétentieux, et toutes autres bêtes as-
sommantes et malfaisantes, Le Rire fait
appel à tous les
bons rieurs, aux
grands caricatu-
ristes en herbe, et
aux fantaisistes qui
s’ignorent.
Aux côtés de nos
collaborateurs con-
nus et aimés du
public, dont on
nous dispensera de
faire l’énumération
et l’éloge, — cela
serait trop long, — il y aura toujours un
coin pour les nouveaux venus, pourvu qu’ils
ne soient pas bêtes.
Si dans les ministères, les administra-
tions, il se trouve un Henri Monnier mo-
derne, il n’a qu’à se faire connaître. On sait
que dans les Bureaux, le personnel est’ sur-
chargé de besogne et empressé à renseigner
le public. Mais nous accordons généreuse-
ment la permission de ne travailler que pour
Le Rire, à ceux qui nous enverrons les
charges les plus réussies et les mots les plus
comiques sur I’Ad-mi-nis-tra-tion : cette
source inépuisable de gaité et notre belle-
mère à tous.
Nous ne refuserons pas davantage la
collaboration, anonyme ou signée, des ma-
gistrats qui auront recueilli quelques obsei-
vations mordantes sur cette Dame, vous
savez, qui porte des balances comme une
marchande des quatre-saisons et qui se met
un bandeau sur les yeux pour y voir plus
clair.. Nous sommes certains que des pré-
sidents de Cour et des avocats généraux
pourraient, s’ils le voulaient, nous envoyer
des choses très farces.
Enfin, dans la même intention, nous fai-
sons appel aux députés, aux ministres, aux
ingénieurs, s’il y en a de gais, aux bour-
geois comme aux artistes, aux étudiants de
toutes les facultés, aux membres de l’Institut
comme aux garçons épiciers, aux militaires
comme aux civils de tout âge, de tout état et
de tout poil, aux professeurs, aux femmes du
N° 1
monde,, aux élèves de l’École des Beaux-
Arts, aux polytechniciens, aux clercs d’a-
voués, aux collégiens, aux enfants au maillot
eux-mêmes, s’ils sont drôles, bien qu’on ait
un peu abusé des mots d’enfants depuis que
les gens font des enfants, et les enfants des
mots.
Ceux qui savent dessiner peuvent nous
envoyer leurs dessins, et qu’ils ne reculent
pas même devant la charge la plus bouf-
fonne. Ceux qui ne pourront recueillir (pie
des mots verront peu de temps apès, si le
mot en vaut la peine, fleurir au-dessus de
leur légende un dessin d’un des premiers
artistes du Rire.
Qu’ils ne craignent pas de nous envoyer
des choses un peu inexpérimentées. On peut
trouver du bon dans tout. D’ailleurs nous
nous sommes assuré la collaboration d’un
excellent lécheur de petits ours. On ne les
reconnaît plus.
Que nos correspondants ne pensent pas
non plus que nous faisons cette innovation
par économie. L’aspect même du Rire
prouve assez qu’il n’a pas l’intention de
reculer devant la dépense. Nous ne voulons
pas de collaboration gratuite.
Ceux qui enverront des choses vraiment
gaies et neuves seront couverts d’or.
C’est tout ce que nous pourrons faire
pour eux.
LE RIRE
Appel du RIRE au rire
Le. Rire a pensé que son titre était le
meilleur des programmes et il remplacera
les promesses habituelles — qu’il tiendra
sans avoir besoin de les faire — par une
proposition de nature à plaire à ses lec-
teurs.
Il les convie tous à se joindre aux excel-
lents dessinateurs et fantaisistes de tous les
genres qu’il a réunis dans sa rédaction et
son illustration, en vertu du vieux proverbe
toujours neuf, et dont nous entendons faire
notre règle : « Plus on est de fous... »
Expliquons le mécanisme.
Certains journaux comiques de l’étranger,
entre autres les célèbres Fliegende Blcitter
de Munich, reçoivent chaque semaine des
quantités de communications plaisantes,
leur arrivant de tous les côtés et de tous les
mondes.
11 en est de stupides, disons-le poliment
pour ne décourager personne. Mais il en est
aussi de charmantes, et de très réussies. On
jette les premières au panier, mais tout le
monde profite des autres : ces collabo-
rateurs improvisés, les autres lecteurs, et le
journal lui-même.
Chacun envoie des observations sur son
entourage, sur son monde, des mots re-
cueillis, des charges, des essais de dessins,
tout cela est bon, tout est examiné avec
soin et mis à profit quand il y a lieu.
C’est à cette innovation que Le Rire veut
faire une place. A ses lecteurs de prouver
qu'il a eu raison de compter sur eux.
Pour réagir contre le genre macabre et
anémique, pour livrer, au profit de la vieille
Rate française, le bon combat contre les
pontifes, les croquemorts, les coupeurs de
cheveux en huit, les efflanqués, les égou-
tiers, les soi-disant réalistes, les soi-disant
psychologues, en un mot les brutaux comme
les prétentieux, et toutes autres bêtes as-
sommantes et malfaisantes, Le Rire fait
appel à tous les
bons rieurs, aux
grands caricatu-
ristes en herbe, et
aux fantaisistes qui
s’ignorent.
Aux côtés de nos
collaborateurs con-
nus et aimés du
public, dont on
nous dispensera de
faire l’énumération
et l’éloge, — cela
serait trop long, — il y aura toujours un
coin pour les nouveaux venus, pourvu qu’ils
ne soient pas bêtes.
Si dans les ministères, les administra-
tions, il se trouve un Henri Monnier mo-
derne, il n’a qu’à se faire connaître. On sait
que dans les Bureaux, le personnel est’ sur-
chargé de besogne et empressé à renseigner
le public. Mais nous accordons généreuse-
ment la permission de ne travailler que pour
Le Rire, à ceux qui nous enverrons les
charges les plus réussies et les mots les plus
comiques sur I’Ad-mi-nis-tra-tion : cette
source inépuisable de gaité et notre belle-
mère à tous.
Nous ne refuserons pas davantage la
collaboration, anonyme ou signée, des ma-
gistrats qui auront recueilli quelques obsei-
vations mordantes sur cette Dame, vous
savez, qui porte des balances comme une
marchande des quatre-saisons et qui se met
un bandeau sur les yeux pour y voir plus
clair.. Nous sommes certains que des pré-
sidents de Cour et des avocats généraux
pourraient, s’ils le voulaient, nous envoyer
des choses très farces.
Enfin, dans la même intention, nous fai-
sons appel aux députés, aux ministres, aux
ingénieurs, s’il y en a de gais, aux bour-
geois comme aux artistes, aux étudiants de
toutes les facultés, aux membres de l’Institut
comme aux garçons épiciers, aux militaires
comme aux civils de tout âge, de tout état et
de tout poil, aux professeurs, aux femmes du
N° 1
monde,, aux élèves de l’École des Beaux-
Arts, aux polytechniciens, aux clercs d’a-
voués, aux collégiens, aux enfants au maillot
eux-mêmes, s’ils sont drôles, bien qu’on ait
un peu abusé des mots d’enfants depuis que
les gens font des enfants, et les enfants des
mots.
Ceux qui savent dessiner peuvent nous
envoyer leurs dessins, et qu’ils ne reculent
pas même devant la charge la plus bouf-
fonne. Ceux qui ne pourront recueillir (pie
des mots verront peu de temps apès, si le
mot en vaut la peine, fleurir au-dessus de
leur légende un dessin d’un des premiers
artistes du Rire.
Qu’ils ne craignent pas de nous envoyer
des choses un peu inexpérimentées. On peut
trouver du bon dans tout. D’ailleurs nous
nous sommes assuré la collaboration d’un
excellent lécheur de petits ours. On ne les
reconnaît plus.
Que nos correspondants ne pensent pas
non plus que nous faisons cette innovation
par économie. L’aspect même du Rire
prouve assez qu’il n’a pas l’intention de
reculer devant la dépense. Nous ne voulons
pas de collaboration gratuite.
Ceux qui enverront des choses vraiment
gaies et neuves seront couverts d’or.
C’est tout ce que nous pourrons faire
pour eux.