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Le rire: journal humoristique — 1.1894-1895 (Nr. 1-52)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25062#0031

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LE LIRE

N° 3

PETIT

Dessins cle Jean VE BER et C. LE ANDRE. ■

M. Lavy à la tribune : « Monsieur Robin est un petit saint... »

Un jour qu’il était à la tribune cle l’Assemblée législative, développant avec sa haute éloquence je ne sais plus quelle
thèse qui n’avait rien de commun avec les projets d’intérêt local, Victor Hugo fut soudainement assailli par un obscur
interrupteur qui, se réveillant en sursaut, lui cria :

— Allez dire ces choses à la Porte-Saint-Martin !

C était de 1 ironie comme on en fait dans les Chambres, de la grosse ironie de la famille des pavés. Ça voulait dire :

— Vous n’ètes après

tout qu’un simple auteur
dramatique et vos tirades
ne nous en imposent pas.

Victor Hugo, qui ne
se laissait guère déconcer-
ter, regarda son homme
et lui dit comme pour l’en-
gager à faire des aveux :
— Je suis, monsieur,
très embarrassé pour vous
répondre. Je n’ai pas l’hon-
neur de connaître votre
nom. Si vous vouliez bien
me le dire?...

Et l’illustre inconnu,
qui avait cependant un
nom sous lequel il pre-
nait des permis de chasse,
signait des billets à ordre,
et figurait aux actes de
l’état-civil, se dressant de
toute sa taille, enflant
orgueilleusement la voix,
fit cette confidence devant
tous les représentants de
la France :

— Je m’appelle Bour-
bousson !

Qu’auriez-vous répondu
à un homme qui s’appelle
Bourbousson ? Et qui n’a
pas d’autre antécédent?

Victor Hugo trouva cette-
rêplique vraiment liomé-

* '*
 
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