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Le rire: journal humoristique — 1.1894-1895 (Nr. 1-52)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25062#0032

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N° 3

LE RIRE

3

M. Henry Maret.

rique dans sa colossale
bouffonnerie :

— Monsieur, c’est plus
que je n’espérais.

Le Journal officiel fait
suivre ce mot de la men-
tion suivante : Hilarité

générale.

Le Journal officiel, si
grave, est en effet le seul
organe qui fasse état des
« rires prolongés ». Il
publie les actes du pouvoir
exécutif.

C’est dans ses co-
lonnes qu’on trouve les
traités de commerce avec
les autres nations. On peut
même aux époques clima-
tériques y rencontrer des
gens de connaissance qui
sont décorés.

Les lois ne
sont vraiment
des lois que
lorsqu’elles ont
passé par Y Of-
ficiel : cette pe-
tite cérémonie
indisp ensable
s’appelle la pro-
mulgation.

Il y a, — et
c’est par où ce
cher, — un coin

solennel confrère nous est
réservé au rire.

Vous pouvez le feuilleter n’importe quel
jour, pourvu que ce soit un lendemain de séance,
vous ‘ y trouverez des constatations d’hilarité :
On rit — Rires prolongés — Nouveaux rires
— Rires sur plusieurs bancs.

Il y a donc, c’est certain, un rire officiel,
un rire d’Etat. A certaines heures de la journée,
vingt, trente départements se mettent à rire
ensemble.

Quelquefois, les quatre-vingt-six départe-

Mgr d’Hulst à la tribune. — MM. Dupuy et Barthou, effet de dos.

monts éclatent tous à la fois, comme dans le cas
de ce Bourbousson. C’est l’hilarité générale, le
grand record.

De quoi rit-on ?

Voilà ce qu’il serait plus difficile de dire. On
rit toujours contre quelqu’un. L’orateur qui so
plante au milieu de la tribune est une cible toute
désignée.

f.a correspondance de M. l’abbé Lemire.

S’il n’est de
taille à détour-
ner l’attention
toujours mal-
veillante de
ceux qui sont
assis en rond
devant lui, il
est sûr d’être
criblé. C’est la
revanche des
timides sur qui
la tribune pro-
duit des im-
pressions de
terreur comme
l’échafaud.

J’en ai vu un, il y a quelques
années, qui ayant quelque chose
à dire, avait sans doute erré long-
temps dans l’hémicycle, comme
pour endormir l’affreuse colique
qui précède les manifestations
individuelles.

Quand son heure vint, il leva
le doigt vers le président, dans
un mouvement d’écolier, comme
pour lui demander une permis-
sion.

— Vous avez la parole, fit le

Flourens.

M. Mesureur.
 
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