N° 5
LE RIRE
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corte : « Aux Pieds-Nickelés! » Mais l’ai-
mable gérant de ce tripot, encore que ravi
de l’honneur que lui faisait son Président,
dut avouer que le prince, après avoir gri-
gnoté un sandwich et avalé un verre de
porto blanc, était reparti vers le Cercle des
Coudes-Percés où l’attendait une grosse
banque.
M. Périer ne voulait pas lâcher Son Al-
tesse. Il n’hésita pas à diriger son escorte
sur les Coudes-Percés. Par malheur, M. le
prince n’y avait séjourné qu’un quart d’heure,
juste ce qu’il faut pour gagner mille louis
aux pontes et imiter Charlemagne. On as-
surait que le prince ne quitterait pas Paris
sans avoir salué le gérant du Cercle des
Forçats-Libérés.
En effet, le prince en tournée pastorale,
avait visité la table de bac des Forçais,
mais sous un faux nom ; aussi un inspecteur
maladroit avait précipité son départ en l’ac-
cusant de glisser des jetons de 20 francs
dans sa manche ; le prince s’était retiré
sur cette fière réplique: « Apprenez Mon-
sieur, que quand les souverains trichent, c’est
au moins pour de grosses plaques ! »
2£3jl C;
L’express du Midi partait à dix heures ;
« A la gare de Lyon ! » hurla M. Périer,
hors de lui. L’escorte, ventre à terre, char-
gea les passants; on stoppa dans la cour
de la gare; M. Périer no fît qu’un bon du
landau sur le quai de départ; le train était
parti depuis quelques secondes... disparais-
sait... peu à peu... dans le lointain.
On distinguait encore un bras qui agitait
un mouchoir; c’est tout ce que M. Périer a
pu voir du prince de Monaco.
■ Il n’a même pas eu celui-là!
Pierre Veeer
v vv •-.*** i..’* j/y
••O.C -s>..vV ,
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corte : « Aux Pieds-Nickelés! » Mais l’ai-
mable gérant de ce tripot, encore que ravi
de l’honneur que lui faisait son Président,
dut avouer que le prince, après avoir gri-
gnoté un sandwich et avalé un verre de
porto blanc, était reparti vers le Cercle des
Coudes-Percés où l’attendait une grosse
banque.
M. Périer ne voulait pas lâcher Son Al-
tesse. Il n’hésita pas à diriger son escorte
sur les Coudes-Percés. Par malheur, M. le
prince n’y avait séjourné qu’un quart d’heure,
juste ce qu’il faut pour gagner mille louis
aux pontes et imiter Charlemagne. On as-
surait que le prince ne quitterait pas Paris
sans avoir salué le gérant du Cercle des
Forçats-Libérés.
En effet, le prince en tournée pastorale,
avait visité la table de bac des Forçais,
mais sous un faux nom ; aussi un inspecteur
maladroit avait précipité son départ en l’ac-
cusant de glisser des jetons de 20 francs
dans sa manche ; le prince s’était retiré
sur cette fière réplique: « Apprenez Mon-
sieur, que quand les souverains trichent, c’est
au moins pour de grosses plaques ! »
2£3jl C;
L’express du Midi partait à dix heures ;
« A la gare de Lyon ! » hurla M. Périer,
hors de lui. L’escorte, ventre à terre, char-
gea les passants; on stoppa dans la cour
de la gare; M. Périer no fît qu’un bon du
landau sur le quai de départ; le train était
parti depuis quelques secondes... disparais-
sait... peu à peu... dans le lointain.
On distinguait encore un bras qui agitait
un mouchoir; c’est tout ce que M. Périer a
pu voir du prince de Monaco.
■ Il n’a même pas eu celui-là!
Pierre Veeer
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