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Le rire: journal humoristique — 1.1894-1895 (Nr. 1-52)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25062#0092

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LE RIRE

5

N° 8

NOËL !

i

Toto, six ans. — Alors, tu coupes encore
que c’est le petit Noël qu’apporte des jou-
joux?...

Titi, quatre ans. — Oui, qu’c’est l’petit
Noël.

Toto. — Ben, mon vieux, faut qu’tu soyes
rien môme. Comment qu’y fruit, d’abord,
pour passer dans les cheminées.

Titi. — 11 est tout petit.

Toto, — Et pis, comment encore qu’y
f’rait pour aller en môme temps chez mou
cousin qu’est à la campagne, et pis chez
toi, et pis chez nous?

Titi. — J’sais pas.

Toto, triomphant. — Ali!... Et pis, pour-
quoi qu’les joujoux qu’il apporte, ils seraient
pareils à ceux des bazars... Pourquoi qu’y
n’ies achèterait pas au paradis, où qu’y
sont bien plus beaux?

Titi. — Alors, qui qu’c’est qui les met
dans les souliers?

Toto. — C’te farce! C’est les parents!
Titi, songeur. — Ah!...

II

Le lendemain de Noël, Titi, instruit par
Toto, et fier de parler comme un grand,
a déclaré à ses parents effragés qu'il ne
coupait plus qu’c’était l'petit Noël. Il
na donc pas mis son soulier dans la che-
minée. Tata, sa petite sœur (trois ans)
a mis le sien.

Tata. — Z’ai un porrissinelle !

Titi, lecanc les épaules comme il Va mi
faire à son père. — Ça m’est bien égal.

Tata. — Toi, t’as pas été sage; t’as rien!
Ksss ! Ivsss !

Titi. — -J’ai pas voulu.

Tata. — Et pis un thiyate, que z’ai...

Titi, qui avait envie d'un théâtre depuis
l'année dernière. —Une comédie? T'as une
comédie?

Tata. — Voui. (Elle s'en va, en sautant).

III

Titi, seul, devient triste, fronce ses lèvres
et son nez, fait une horrible gentille gri-
mace, et pleure à chaudes larmes. A ce
moment, passe Toto. Sans rien dire,
Titi court sur lui, sur lui qui est la
cause de tout, et ha donne un grand coup
de pied.

Toto. — Qu’est-ce que t’as, sale gosse?
Titi. —- C’est pour m’avoir dit que c’était
pas vrai, l’petit Noël. [Il se sauce vers ses
parents.)

Toto, dont le père est dans la politique,
à lui-même. — Instruisez donc le peuple!
V’ia comment on en est récompensé. (Il se
frotte la: jambe.)

Brieux.

UN OUBLI

— Vous me demandez bien des choses, Monsieur, vous n’oubliez que ma main.

— Et celle-là, voyez donc, c’est la plus jolie!...
on dirait quelle est en papier.

FIGURINES

Le ministre de ia Guerre actuel devant
être, comme chacun sait, remplacé d’ici peu,
je suis allé voir son successeur.

C’est naturellement un civil.

Depuis qu’il y a des ministres de la Guerre,
on se demande si le civil vaut mieux que le
militaire pour cet emploi. De là de multiples
expériences. Mais le doute persiste.

— Monsieur, dis-je au nouvel élu, je de-
vine votre embarras. Vous voilà dans un
poste d’honneur difficile à défendre ; gare
aux attaques !

— Elles ne m’effraient pas, dit-il. Vous
me trouverez sûr de moi.

— Quels sont donc vos projets?

— J’imiterai, dit-il, exactement mes pré-
décesseurs. Je ne ferai qu’une seule réforme,
une seule, grâce à laquelle je compte rester
et non passer aux affaires : Pour qu’il ne
manque plus jamais un bouton de guêtre
à nos braves soldats, ils porteront désor-
mais des guêtres élastiques.

Boule de Swift.
 
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