N° 52
LE RIRE
QUAND LES SERGOTS S’EN VONT PAR TROIS!...
Désespoir d’amour
— Ça fait tout cle même plaisir de voir emmener un flic .
Dessin de Puppett.
On sait maintenant les causes exactes de
l’étrange accident de la gare Montparnasse.
Tous les observateurs ont remarqué qu’il
n’était pas naturel qu’une locomotive se
jetât par la fenêtre sans aucun motif.
La machine du train de Granville avait
en effet des motifs, d’un ordre privé, que
l’instruction a fait connaître.
Elle était en proie à une de ces passions
dévorantes que M. Émile Zola, le psycho-
logue des locomotives, le Paul Bourget des
fourgons de bagage (voir la Bête humaine) a,
su si finement analyser, à ce point qu’il n’a
pas son pareil pour couper un rail en quatre.
La locomotive de Montparnasse était ja-
louse. Elle avait cru, bien à tort il est vrai,
que son mécanicien la trompait, ou était sur
le point de la tromper avec une autre.
Après avoir longtemps hésité entre le
choix des moyens pour se périr, le poison,
le revolver, ou la lecture d’un roman Scan-
dinave, elle prit le parti que l’on sait.
Il a été révélé par l’instruction qu’elle
avait mis dans la confidence une locomo-
tive de ses amies, qui malheureusement
était commandée pour un service en sens
contraire et n’a pu faire connaître à temps
le projet de la désespérée.
Il est malheureusement à craindre que,
par un phénomène bien connu, le suicide
de l’autre jour ne suggère une série.d’imi-
tations et que, pendant quelque temps, on ne
soit exposé à recevoir des locomotives sur
la tète et à rencontrer, dans les rues de
Paris, des trains entraînés par ces trop sen-
timentales machines.
En tous les cas, il sera bon jusqu’à nou-
vel ordre de se promener à distance rai-
sonnable des gares-
(Communiqué par la Compagniede l’Ouest.}
— Attention à bien partir tous ensemble!.
FILLE A CASER
— Cet Alfred! Quel charmant garçon!... Qn
peut le laisser seul avec une jeune fille. Pas de
danger qu’il lui manque de respect.
— Oui... je crois que nous perdons notre
temps.
LE RIRE
QUAND LES SERGOTS S’EN VONT PAR TROIS!...
Désespoir d’amour
— Ça fait tout cle même plaisir de voir emmener un flic .
Dessin de Puppett.
On sait maintenant les causes exactes de
l’étrange accident de la gare Montparnasse.
Tous les observateurs ont remarqué qu’il
n’était pas naturel qu’une locomotive se
jetât par la fenêtre sans aucun motif.
La machine du train de Granville avait
en effet des motifs, d’un ordre privé, que
l’instruction a fait connaître.
Elle était en proie à une de ces passions
dévorantes que M. Émile Zola, le psycho-
logue des locomotives, le Paul Bourget des
fourgons de bagage (voir la Bête humaine) a,
su si finement analyser, à ce point qu’il n’a
pas son pareil pour couper un rail en quatre.
La locomotive de Montparnasse était ja-
louse. Elle avait cru, bien à tort il est vrai,
que son mécanicien la trompait, ou était sur
le point de la tromper avec une autre.
Après avoir longtemps hésité entre le
choix des moyens pour se périr, le poison,
le revolver, ou la lecture d’un roman Scan-
dinave, elle prit le parti que l’on sait.
Il a été révélé par l’instruction qu’elle
avait mis dans la confidence une locomo-
tive de ses amies, qui malheureusement
était commandée pour un service en sens
contraire et n’a pu faire connaître à temps
le projet de la désespérée.
Il est malheureusement à craindre que,
par un phénomène bien connu, le suicide
de l’autre jour ne suggère une série.d’imi-
tations et que, pendant quelque temps, on ne
soit exposé à recevoir des locomotives sur
la tète et à rencontrer, dans les rues de
Paris, des trains entraînés par ces trop sen-
timentales machines.
En tous les cas, il sera bon jusqu’à nou-
vel ordre de se promener à distance rai-
sonnable des gares-
(Communiqué par la Compagniede l’Ouest.}
— Attention à bien partir tous ensemble!.
FILLE A CASER
— Cet Alfred! Quel charmant garçon!... Qn
peut le laisser seul avec une jeune fille. Pas de
danger qu’il lui manque de respect.
— Oui... je crois que nous perdons notre
temps.