N° 53
LE RIRE
3
confrontation
le socialiste, candidat. le même, apres son election.
Dessin de Lebègue.
CONTES A PLAT VENTRE
1
Aux abords de la verrerie (qui verrera verra) un gros monsieur
paisible vient « voir » les émeutes.
Un gendarme — avec une louable vélocité — lui plonge son
sabre dans les lombes. — Tout simplement, — comme l'affirme
Sully-Prud'homme.
— Ne niez pas! Vous avez pâu! Le gros monsieur s'indigne de cette brusquerie et lui fait remar-
quer qu'il est simplement spectateur.
EXTRAIT DES « MÉMOIRES D'UN CHIEN » féta SrBSÛ*2™ * *** ,rop Ma ! "
___Van Vater.
En sa qualité de ministre, mon maître a dû aller hier à l'Elysée, Dans son prochain numéro LE RIRE commencera
où je l'ai accompagné comme d'habitude. Monsieur Félix ne m'ayant . . .. ^
jamais fait l'honneur de solliciter mon concours, je dors dans un la publication de La Maîtresse, par JULES RENARD;
coin en attendant la fin du conseil. Cependant, hier, j'ai été réveillé illustrations de F \ A.LLOTTON
brusquement par le bruit de la discussion.
— De quoi, disait Monsieur Félix, y-apus CONCIERGE
de princes! y-a pus de princes! c'est pas
possible, ça, nous ne les avons pas tous
invités ; voyons, qu'on m'apporte le Bottin
des princes... (Il chercha un instant...) Là,
qu'est-ce que je vous disais... (Sa figure
rayonna...) Là,ici, regardez, Louis-Philippe-
Robert due d'Orléans. C'est qu'un duc,
c'est vrai, mais, c'est trop de veine... il
porte le nom d'une ville de France!... Et
celui-là, Napoléon- Victor-Jérôme-Frédérie
Bonaparte, mais, si je ne m'abuse, il y a
une rue de ce nom-là, à Paris, près de
Saint-Sulpice, quelle réclame ça va nous
faire de les inviter, et vous disiez qu'il n'y
avait plus de princes à inviter à l'étranger!
C'est une jolie surprise que nous allons
faire aux Français ! Surtout, n'en dites rien.»
Se tournant de mon côté, pour la première
fois, il ajouta : « Tu ne le diras pas, toi,
au moins! » Comme c'était le Président qui
me parlait, je crus devoir sortir de ma ré-
serve habituelle, je me levai et répondis
poliment: « Non, monsieur Félix.» — Com-
ment, s'écria-t-il, pâle de surprise, un chien
qui parle, un chien qui parle ! c'est pas
possible! — Ben, alors, s'y croyait que je
ne parle pas pourquoi qu'y me demandait J- WIÊmÈr ' / 7 / /
de pas le dire? Mon vieux Félix, c'est pas
puissant comme raisonnement, si tu ne
dis que des choses comme ça, veux-tu
deux sous pour un cadenas ? _ pire que je l'avais si bien élevée dans la crainte du bon Dieu
G. de Pawlowski. — Vous auriez mieux fait de l'élever dans la crainte des hommes.
LE RIRE
3
confrontation
le socialiste, candidat. le même, apres son election.
Dessin de Lebègue.
CONTES A PLAT VENTRE
1
Aux abords de la verrerie (qui verrera verra) un gros monsieur
paisible vient « voir » les émeutes.
Un gendarme — avec une louable vélocité — lui plonge son
sabre dans les lombes. — Tout simplement, — comme l'affirme
Sully-Prud'homme.
— Ne niez pas! Vous avez pâu! Le gros monsieur s'indigne de cette brusquerie et lui fait remar-
quer qu'il est simplement spectateur.
EXTRAIT DES « MÉMOIRES D'UN CHIEN » féta SrBSÛ*2™ * *** ,rop Ma ! "
___Van Vater.
En sa qualité de ministre, mon maître a dû aller hier à l'Elysée, Dans son prochain numéro LE RIRE commencera
où je l'ai accompagné comme d'habitude. Monsieur Félix ne m'ayant . . .. ^
jamais fait l'honneur de solliciter mon concours, je dors dans un la publication de La Maîtresse, par JULES RENARD;
coin en attendant la fin du conseil. Cependant, hier, j'ai été réveillé illustrations de F \ A.LLOTTON
brusquement par le bruit de la discussion.
— De quoi, disait Monsieur Félix, y-apus CONCIERGE
de princes! y-a pus de princes! c'est pas
possible, ça, nous ne les avons pas tous
invités ; voyons, qu'on m'apporte le Bottin
des princes... (Il chercha un instant...) Là,
qu'est-ce que je vous disais... (Sa figure
rayonna...) Là,ici, regardez, Louis-Philippe-
Robert due d'Orléans. C'est qu'un duc,
c'est vrai, mais, c'est trop de veine... il
porte le nom d'une ville de France!... Et
celui-là, Napoléon- Victor-Jérôme-Frédérie
Bonaparte, mais, si je ne m'abuse, il y a
une rue de ce nom-là, à Paris, près de
Saint-Sulpice, quelle réclame ça va nous
faire de les inviter, et vous disiez qu'il n'y
avait plus de princes à inviter à l'étranger!
C'est une jolie surprise que nous allons
faire aux Français ! Surtout, n'en dites rien.»
Se tournant de mon côté, pour la première
fois, il ajouta : « Tu ne le diras pas, toi,
au moins! » Comme c'était le Président qui
me parlait, je crus devoir sortir de ma ré-
serve habituelle, je me levai et répondis
poliment: « Non, monsieur Félix.» — Com-
ment, s'écria-t-il, pâle de surprise, un chien
qui parle, un chien qui parle ! c'est pas
possible! — Ben, alors, s'y croyait que je
ne parle pas pourquoi qu'y me demandait J- WIÊmÈr ' / 7 / /
de pas le dire? Mon vieux Félix, c'est pas
puissant comme raisonnement, si tu ne
dis que des choses comme ça, veux-tu
deux sous pour un cadenas ? _ pire que je l'avais si bien élevée dans la crainte du bon Dieu
G. de Pawlowski. — Vous auriez mieux fait de l'élever dans la crainte des hommes.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1895
Entstehungsdatum (normiert)
1890 - 1900
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 2.1895-1896, No. 53 (9 Novembre 1895), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg