LE RIRE .A. L'ETRANG-ER
John Bull : Quoi! les Rus- Le gaillard n'entend donc
ses créent un dépôt de charbon rien? Peut-être veut-il seule-
à Port-Arthur. Il faut que nous ment laisser là quelques navi-
soyons là; hola hé ! res à l'ancre.
Les Gaîtés de la Rampe
— Ce n'est pas du théâtre!
— Il n'y a pas de pièce!
■— C'est égal, Granier est délicieuse. Il est im-
possible d'être plus spirituelle, plus ensorcelante,
plus émouvante, plus femme en un seul mot. Il est
impossible de jouer avec plus de finesse et d'élé-
gance, de mieux faire sentir les mille et une
nuances les plus délicates de la passion. Et quel
tact ! Et quelle verve ! Et quelles trouvailles inces-
santes d'expression,de gaieté entraînante,de douleur
vraie. Ce n'est p'us une divette exquise : c'est une
grande artiste.
— Et Guitry! Quel jeu sobre et mordant! Quelle
légèreté et quelle désinvolture ! Qn ne pouvait
mieux comprendre la pensée d'un auteur, mieux
faire vivre un personnage difficile, complexe, mieux
dessiner les situations délicates.
— Le fait est que la situation est des plus cu-
rieuses, et traitée avec une franchise!
— Tout autre écrivain que Maurice Donnay au-
rait eu peine à éviter la brutalité. Mais lui a une
dextérité de touche, une verve si fine et si vrai-
ment parisienne, que rien n'est plus exquis, plus
naturel, plus vivant que ces conversations.
— En effet, c'est tout à fait parfait. Cela vit,
comme vous dites. Et c'est qu'ils sont vraiment in-
téressants ces Amants \ En somme, nous avons
tous passé par là, ressenti ça, parlé comme ça.
—■ Avec plus ou moins d'esprit.
— Plutôt avec moins.
— C'est l'éternelle aventure. Qn se prend, on se
quitte, on souffre, on se regrette, on se calme, et
la petite fête recommence...
— En somme on ne s'ennuie pas un seul instant.
Simple réflexion. — Eh bien! alors, si on ne
s'ennuie pas un seul instant, si les personnages
vivent pendant quatre actes de la façon la plus na-
turelle, et tantôt la plus amusante, tantôt la plus
émouvante, mais juste assez pour ne pas nous
faire trop longtemps pleurer, si en un mot c'est
une œuvre d'art raffinée, un tableau à la fois exact
et créé, de notre vie, et si ce n'est pas du théâtre,
qu'est-ce qui en sera donc?
Amants est donc une vraie et remarquable pièce.
C'est du théâtre, et c'est mieux encore.
Quant aux interprètes de l'œuvre de Donnay,
que le crayon de Jean Veber a croqués pendant
une des plus jolies scènes, il n'y a qu'à se reporter
au dialogue ci-dessus, qui était celui de tous les
spectateurs, et où il n'y a cette fois rien à re-
prendre.
Marquis de Morès-Ridendo.
P -S. L'Eldorado a donné Paris-Chansons, la
revue de notre collaborateur et ami Maurice Mil-
lot, comme toujours en verve, metteur en scène
original des menus événements de l'année et s'en-
tendant comme pas un à les mettre... en chansons.
— Oh! monsieur le professeur ! Si ça a du bon
sens de ne pas ouvrir son parapluie par un temps
pareil.
— Je croyais que je l'avais oublié!
[Lustige Blàtter.)
— Dis donc! Vlà une cycleuse ! On va rigoler.
Coup de théâtre.
— En voilà un qui ne mordra plus les bicy-
clistes. Bien travaillé ! Rentre dans le panier,
mou chéri. (Pti'-k, New-York.)
Enchanté de vous rencon-
trer! Peut-on vous offrir une
prise ?
(Kladderadatsch, de Berlin.)
— Hardi, Loulou!
Le Rire publiera désormais
régulièrement des dessins en cou-
leurs et en noir de
FORAIN et CAR AN D'ACHE.
Le Rire est le seul journal
qui, outre une pléiade d'artistes
et d'humouristes aussi brillants
que celle de ses collaborateurs
habituels, réunisse d'une façon
régulière les deux maîtres
CARAN D'ACHE & H FORAIN
John Bull : Quoi! les Rus- Le gaillard n'entend donc
ses créent un dépôt de charbon rien? Peut-être veut-il seule-
à Port-Arthur. Il faut que nous ment laisser là quelques navi-
soyons là; hola hé ! res à l'ancre.
Les Gaîtés de la Rampe
— Ce n'est pas du théâtre!
— Il n'y a pas de pièce!
■— C'est égal, Granier est délicieuse. Il est im-
possible d'être plus spirituelle, plus ensorcelante,
plus émouvante, plus femme en un seul mot. Il est
impossible de jouer avec plus de finesse et d'élé-
gance, de mieux faire sentir les mille et une
nuances les plus délicates de la passion. Et quel
tact ! Et quelle verve ! Et quelles trouvailles inces-
santes d'expression,de gaieté entraînante,de douleur
vraie. Ce n'est p'us une divette exquise : c'est une
grande artiste.
— Et Guitry! Quel jeu sobre et mordant! Quelle
légèreté et quelle désinvolture ! Qn ne pouvait
mieux comprendre la pensée d'un auteur, mieux
faire vivre un personnage difficile, complexe, mieux
dessiner les situations délicates.
— Le fait est que la situation est des plus cu-
rieuses, et traitée avec une franchise!
— Tout autre écrivain que Maurice Donnay au-
rait eu peine à éviter la brutalité. Mais lui a une
dextérité de touche, une verve si fine et si vrai-
ment parisienne, que rien n'est plus exquis, plus
naturel, plus vivant que ces conversations.
— En effet, c'est tout à fait parfait. Cela vit,
comme vous dites. Et c'est qu'ils sont vraiment in-
téressants ces Amants \ En somme, nous avons
tous passé par là, ressenti ça, parlé comme ça.
—■ Avec plus ou moins d'esprit.
— Plutôt avec moins.
— C'est l'éternelle aventure. Qn se prend, on se
quitte, on souffre, on se regrette, on se calme, et
la petite fête recommence...
— En somme on ne s'ennuie pas un seul instant.
Simple réflexion. — Eh bien! alors, si on ne
s'ennuie pas un seul instant, si les personnages
vivent pendant quatre actes de la façon la plus na-
turelle, et tantôt la plus amusante, tantôt la plus
émouvante, mais juste assez pour ne pas nous
faire trop longtemps pleurer, si en un mot c'est
une œuvre d'art raffinée, un tableau à la fois exact
et créé, de notre vie, et si ce n'est pas du théâtre,
qu'est-ce qui en sera donc?
Amants est donc une vraie et remarquable pièce.
C'est du théâtre, et c'est mieux encore.
Quant aux interprètes de l'œuvre de Donnay,
que le crayon de Jean Veber a croqués pendant
une des plus jolies scènes, il n'y a qu'à se reporter
au dialogue ci-dessus, qui était celui de tous les
spectateurs, et où il n'y a cette fois rien à re-
prendre.
Marquis de Morès-Ridendo.
P -S. L'Eldorado a donné Paris-Chansons, la
revue de notre collaborateur et ami Maurice Mil-
lot, comme toujours en verve, metteur en scène
original des menus événements de l'année et s'en-
tendant comme pas un à les mettre... en chansons.
— Oh! monsieur le professeur ! Si ça a du bon
sens de ne pas ouvrir son parapluie par un temps
pareil.
— Je croyais que je l'avais oublié!
[Lustige Blàtter.)
— Dis donc! Vlà une cycleuse ! On va rigoler.
Coup de théâtre.
— En voilà un qui ne mordra plus les bicy-
clistes. Bien travaillé ! Rentre dans le panier,
mou chéri. (Pti'-k, New-York.)
Enchanté de vous rencon-
trer! Peut-on vous offrir une
prise ?
(Kladderadatsch, de Berlin.)
— Hardi, Loulou!
Le Rire publiera désormais
régulièrement des dessins en cou-
leurs et en noir de
FORAIN et CAR AN D'ACHE.
Le Rire est le seul journal
qui, outre une pléiade d'artistes
et d'humouristes aussi brillants
que celle de ses collaborateurs
habituels, réunisse d'une façon
régulière les deux maîtres
CARAN D'ACHE & H FORAIN
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le Rire A L'Étranger; Dis Donc
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Inschrift/Wappen/Marken
Transkription
- Oh! monsieur le professeur! Si ça a du bon sens de ne pas ouvrir son parapluie par un temps pareil. - Je croyais que je l'avais oublié!
Anbringungsort/Beschreibung
Bildunterschrift Bild 1
Transkription
John Bull: Quoi! les Russes créent un dépôt de charbon à Port-Arthur. Il faut que nous soyons là; hola hé! Le gaillard n'entend donc rien? Peut-être veut-il seulement laisser là quelques navires à l'ancre. Enchanté de vous rencontrer! Peut-on vous offrir une prise? (Kladderadatsch, de Berlin)
Anbringungsort/Beschreibung
Bildunterschrift Kadderadatsch
Transkription
- Dis donc! V'là une cycleuse! On va rigoler. - Kss- kss! mords-la! Coup de théâtre. - Hardi, Loulou! - En voilà un qui ne mordra plus les bieyclistes. Bien travaillé! Rentre dans le panier, mon chéri.
Anbringungsort/Beschreibung
Bildunterschrift Dis donc!
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Kommentar
Signatur
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1895
Entstehungsdatum (normiert)
1890 - 1900
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Thematisierte Person/Körperschaft (GND)
Thematisierter Ort (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, 2.1895-1896, No. 54 (16 Novembre 1895), S. 8
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg