Na 56
LE RIRE
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travers les arbres, en se eaehant. Et Blanche qui, tout à l'heure, blanche.
s'effrayait sans raison, parle haut maintenant, laisse éclater une Mon ami, ce n'est pas un rôdeur; c'est le gouvernement.
j'oie innocente, ne soupçonne rien et gourmande Maurice. Maurice.
blanche. Encore 1
Qu'avez-vous qui vous absorbe? blanche.
Maurice. Oui, oui. Cette fois, c'est lui.
Ne vous occupez pas de moi. Continuez de parler. Maurice.
blanche. A votre tour, vous déraisonnez. Qu'entend ez-vous par ce gou-
J'ai envie de chanter, mais accompagnez-moi. vernement flairant notre piste, à cette heure, en pareil lieu?
maurice. blanche.
Ah ! taisez-vous donc. Je vous dis que c'est lui. Courons du côté des lumières.
blanche.
maurice.
Vous m'écrasez le poignet. Mon Dieu ! que se passe-t-il ? -tr ., -, , ,r . * . •. -ir 11
vuuo "jcwaoc r i h > , f ,a . j Vous attraperez du mal. Vos joues sont moites. Vous tremblez
Il se passe que des branches déplacées ont fouette le visage de sur vos jambes. Ralentissons. Je vous affirme que le gouverne-
Maurice et qu'un ennemi va s élancer des arbres. Maurice tire ment dort et que Je rodeur est loin. Il n'y a plus aucun danger.
son couteau, le brandit, et s écrie d une voix frémissante : j-ai ete voie cent fois ainsi. 0n cause, on s'assied, et, doucement,
— Qui va lai Qui va la^. une majn se glisse dans votre poche, retire un porte-monnaie et
blanche. s'esquive.
Il est fou ! Le voilà fou 1 Lâchez-moi ! Ne me tuez pas ! Au a part ça, les rôdeurs sont de braves gens et ne tuent personne,
secours ! La série d'incidents ridicules continue. Espérons qu'elle touche à
Maurice. sa fln et calmez-vous.
Arrêtez-vous, madame. Où fuyez-vous? Restez près de moi afin blanche.
que je vous protège. C'est vous qui m'avez entraînée dans ce bois. Je jure bien de n'y
blanche. plus revenir.
Monsieur, fermez d'abord votre couteau et rentrez-le. Qu'y a-t-il? Maurice.
Qu'avez-vous vu? Je suis d'avis qu'il vaudrait mieux rester chez nous.
maurice- " blanche
Je n'ai rien vu. J'ai deviné qu'un rôdeur nous épiait, nous sui- chacun chez j j'éviterais ces sottes émotions qui me vieil»
vait pas a pas, pour nous voler, sans doute, tandis que nous eau- i- . n
maurice.
Heureusement, nous voici au milieu des lumières. Elles emplis-
Bien vrai? Ce n'était pas sur moîque vous leviez votre couteau? sent nos yeux et nos cœurs. Elles nous raniment. Ne demeurez
pas défiante. Souriez.
sions intimement. J'ai crié quand je l'ai senti trop près. Il s'est
sauvé.
blanche.
maurice.
blanche.
Bon ! vous me prenez pour un assassin. ^ .Q souriraîj dans un instant. Ueffet de la secousse persiste.
blanche. Savez-vous que pour vous échapper, j'ai sauté des bancs, troué des
Oh! j'ai cru que vous perdiez la raison et que ma dernière heure broussailles, bondi par dessus un tronc d'arbre abattu. Je ne me
sonnait. Vous aviez une attitude terrible. Deux yeux flamboyants cr0yais plus si leste et je m'étonne d'être vivante ; laissez-moi souf-
vous sortaient de la tète et votre couteau projetait des éclairs. ner, laissez-moi avoir peur encore un petit peu.
maurice.
A ce point? Je comprends que le rôdeur ait disparu. (A suivre.) Jules Rknard.
Le Camelot (Bourgeois). - Demandez : le nouveau jouet de l'année! L'arrestation d'Arton ! Un joli cadeau à faire à un adversaire politique.
LE RIRE
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travers les arbres, en se eaehant. Et Blanche qui, tout à l'heure, blanche.
s'effrayait sans raison, parle haut maintenant, laisse éclater une Mon ami, ce n'est pas un rôdeur; c'est le gouvernement.
j'oie innocente, ne soupçonne rien et gourmande Maurice. Maurice.
blanche. Encore 1
Qu'avez-vous qui vous absorbe? blanche.
Maurice. Oui, oui. Cette fois, c'est lui.
Ne vous occupez pas de moi. Continuez de parler. Maurice.
blanche. A votre tour, vous déraisonnez. Qu'entend ez-vous par ce gou-
J'ai envie de chanter, mais accompagnez-moi. vernement flairant notre piste, à cette heure, en pareil lieu?
maurice. blanche.
Ah ! taisez-vous donc. Je vous dis que c'est lui. Courons du côté des lumières.
blanche.
maurice.
Vous m'écrasez le poignet. Mon Dieu ! que se passe-t-il ? -tr ., -, , ,r . * . •. -ir 11
vuuo "jcwaoc r i h > , f ,a . j Vous attraperez du mal. Vos joues sont moites. Vous tremblez
Il se passe que des branches déplacées ont fouette le visage de sur vos jambes. Ralentissons. Je vous affirme que le gouverne-
Maurice et qu'un ennemi va s élancer des arbres. Maurice tire ment dort et que Je rodeur est loin. Il n'y a plus aucun danger.
son couteau, le brandit, et s écrie d une voix frémissante : j-ai ete voie cent fois ainsi. 0n cause, on s'assied, et, doucement,
— Qui va lai Qui va la^. une majn se glisse dans votre poche, retire un porte-monnaie et
blanche. s'esquive.
Il est fou ! Le voilà fou 1 Lâchez-moi ! Ne me tuez pas ! Au a part ça, les rôdeurs sont de braves gens et ne tuent personne,
secours ! La série d'incidents ridicules continue. Espérons qu'elle touche à
Maurice. sa fln et calmez-vous.
Arrêtez-vous, madame. Où fuyez-vous? Restez près de moi afin blanche.
que je vous protège. C'est vous qui m'avez entraînée dans ce bois. Je jure bien de n'y
blanche. plus revenir.
Monsieur, fermez d'abord votre couteau et rentrez-le. Qu'y a-t-il? Maurice.
Qu'avez-vous vu? Je suis d'avis qu'il vaudrait mieux rester chez nous.
maurice- " blanche
Je n'ai rien vu. J'ai deviné qu'un rôdeur nous épiait, nous sui- chacun chez j j'éviterais ces sottes émotions qui me vieil»
vait pas a pas, pour nous voler, sans doute, tandis que nous eau- i- . n
maurice.
Heureusement, nous voici au milieu des lumières. Elles emplis-
Bien vrai? Ce n'était pas sur moîque vous leviez votre couteau? sent nos yeux et nos cœurs. Elles nous raniment. Ne demeurez
pas défiante. Souriez.
sions intimement. J'ai crié quand je l'ai senti trop près. Il s'est
sauvé.
blanche.
maurice.
blanche.
Bon ! vous me prenez pour un assassin. ^ .Q souriraîj dans un instant. Ueffet de la secousse persiste.
blanche. Savez-vous que pour vous échapper, j'ai sauté des bancs, troué des
Oh! j'ai cru que vous perdiez la raison et que ma dernière heure broussailles, bondi par dessus un tronc d'arbre abattu. Je ne me
sonnait. Vous aviez une attitude terrible. Deux yeux flamboyants cr0yais plus si leste et je m'étonne d'être vivante ; laissez-moi souf-
vous sortaient de la tète et votre couteau projetait des éclairs. ner, laissez-moi avoir peur encore un petit peu.
maurice.
A ce point? Je comprends que le rôdeur ait disparu. (A suivre.) Jules Rknard.
Le Camelot (Bourgeois). - Demandez : le nouveau jouet de l'année! L'arrestation d'Arton ! Un joli cadeau à faire à un adversaire politique.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1895
Entstehungsdatum (normiert)
1890 - 1900
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 2.1895-1896, No. 56 (30 Novembre 1895), S. 5
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg