(Hîn an * P«îî< i
QljUWunU, 9 fr. tiTiagtr, irfrj
SUmli :f M»«,6 fr.Étranger,6 fr
bruits de guerre
Baguenaudant, lisant le journal au café .
« Tiens, il parait que ça se complique en Egypte. «
Il sort très préoccupé, après avoir noblement ou
blié dérégler les consommations. Il n'a pas plutôt
fait quatre pas dans la rue qu'il se heurte à son
vieil ami Plumépoil.
Baguenaudard. — Comment va, cher?
Plumépoil. —Pas mal et toi?Quoi de nouveau ?
Baguenaudard. — Rien que je sache. Ah si !
Nous allons avoir la guerre.
Plumépoil. — Ah ! Avec qui ?
Baguenaudard. — Avec les Anglais. Cochons
d'Anglais... Et c'est sûr, l'Europe entière va nous
tomber sur le dos.
Plumépoil, rassuré. — Oui, mais nous avons
les Russes.
Baguenaudard. — Les Russes ! Les Russes...
je sais bien... mais... Allons, au revoir.
Plumépoil. — Au revoir. (Seul.) Sapristi, la si-
tuation est grave. Tiens, Balochard! Comment ça
va? •
Balochard. — Pas mal, et toi? Beau temps!
Quoi de neuf ?
Plumépoil, mystérieusement. — Chut! La
guerre est déclarée.
Ualocuxrd, abasourdi. — Ah bah! Avec qui ?
Plumépoil. — Avec les Anglais. Et toute l'Eu-
rope &e met contre nous".
Balochard. — Quel épouvantable malheur! Il
s'enfuit annoncer la fatale nouvelle à sa femme
et à ses enfants. Les enfants pleurent, la femme
sanglote. Le rôt qu'on oubl&e brûle malicieuse-
ment dans la cuisine. Une forte odeur de brûlé
se répand dans la salle à manger et les salles
avoisinantes.
Balochard, tragique, à sa femme. — Irma,
sens-tu?
Irma, reniflant. — Quoi?
Balochard. — La poudre !... On se bat !... Mon
fusil!... Je pars!!! La femme se lève, va décro-
cher le fusil de chasse de la panoplie, ornement
du salon, et, comme elle a quelque vague littéra-
ture, elle le lui tend en vraie Spartiate, et dit
simplement :
— Reviens dessus ou dessous.
Voilà la saison où la campagne devient vraiment agréable. ^E Lâche Anonyme.
Dessin Je Huard.
Irma,
QljUWunU, 9 fr. tiTiagtr, irfrj
SUmli :f M»«,6 fr.Étranger,6 fr
bruits de guerre
Baguenaudant, lisant le journal au café .
« Tiens, il parait que ça se complique en Egypte. «
Il sort très préoccupé, après avoir noblement ou
blié dérégler les consommations. Il n'a pas plutôt
fait quatre pas dans la rue qu'il se heurte à son
vieil ami Plumépoil.
Baguenaudard. — Comment va, cher?
Plumépoil. —Pas mal et toi?Quoi de nouveau ?
Baguenaudard. — Rien que je sache. Ah si !
Nous allons avoir la guerre.
Plumépoil. — Ah ! Avec qui ?
Baguenaudard. — Avec les Anglais. Cochons
d'Anglais... Et c'est sûr, l'Europe entière va nous
tomber sur le dos.
Plumépoil, rassuré. — Oui, mais nous avons
les Russes.
Baguenaudard. — Les Russes ! Les Russes...
je sais bien... mais... Allons, au revoir.
Plumépoil. — Au revoir. (Seul.) Sapristi, la si-
tuation est grave. Tiens, Balochard! Comment ça
va? •
Balochard. — Pas mal, et toi? Beau temps!
Quoi de neuf ?
Plumépoil, mystérieusement. — Chut! La
guerre est déclarée.
Ualocuxrd, abasourdi. — Ah bah! Avec qui ?
Plumépoil. — Avec les Anglais. Et toute l'Eu-
rope &e met contre nous".
Balochard. — Quel épouvantable malheur! Il
s'enfuit annoncer la fatale nouvelle à sa femme
et à ses enfants. Les enfants pleurent, la femme
sanglote. Le rôt qu'on oubl&e brûle malicieuse-
ment dans la cuisine. Une forte odeur de brûlé
se répand dans la salle à manger et les salles
avoisinantes.
Balochard, tragique, à sa femme. — Irma,
sens-tu?
Irma, reniflant. — Quoi?
Balochard. — La poudre !... On se bat !... Mon
fusil!... Je pars!!! La femme se lève, va décro-
cher le fusil de chasse de la panoplie, ornement
du salon, et, comme elle a quelque vague littéra-
ture, elle le lui tend en vraie Spartiate, et dit
simplement :
— Reviens dessus ou dessous.
Voilà la saison où la campagne devient vraiment agréable. ^E Lâche Anonyme.
Dessin Je Huard.
Irma,