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https://doi.org/10.11588/diglit.16951#0602
Croquis d'un arbre, pris par un de nos dessinateurs, le jour de l'arrivée du Tsar. Les individus plus ou moins gracier. ; qui sont généralement nichés
dans les branches les jours de grande cérémonie étaient heureusement remplacés par un essaim de jolies femmes. [Bravo! monsieur Bouvard.)
très faisable, promis-je et dès demain, votre rêve sera réalisé-
EN ATTENDANT EE TSAR Et voulant lui en faire une bien bonne, je pensais aussitôt à mon
__ ami Lablache, le chanteur aussi célèbre par sa belle voix que par sa
taille athlétique. Je l'allai voir... Vous me permettez cette tournure?
J'ignore si vous le savez, mais Nicolas II, le tsar de toutes les —■ Faites comme chez vous.
Russies (et il y en a!!) est venu nous rendre une petite visite — pas — Et le mis au courant de la chose. Le lendemain, j'amenai mon
tout à fait en voisin, car il y a encore un bon bout de chez lui chez Américain chez l'artiste et le lui présentaiainsi : le généralTom Pouce,
nous — non, il est venu cognito ou plutôt avec cérémonie. " Estomaqué, le citoyen des Etats-Unis ne put que balbutier :
Quoique charmant garçon (quand je dis garçon, je sais parfaite- — Mais... l'autre jour... dans votre baraque... vous étiez... tout
ment qu'il est marié., il a même fait un bon mariage), je le crois un petit... tout petit...
peu susceptible, aussi n'ai-je pu faire moins que d'aller l'attendre à Et Lablache, de sa plus belle voix :
la gare. C'était la première fois qu'il venait à Paris, il aurait pu se — Je vais vous dire, milord, quand je suis chez moi, je me mets
perdre. C'est inouï ce qu'il y a eu de gens à avoir la même à mon aise. Félix Galipaux.
pensée que moi!!... à tel point qu'au lieu de .~~~>~.—.---^^^^-.^^-.v.-^^---
pousser jusqu'à la gare de la Muette, je suis vient de paraître
resté dans la rue. Certes, j'aurais pu m'accou- >
der tranquillement sur un des nombreux bal- \ EN VENTE CHEZ TOUS LES DEPOSITAIRES DU RIRE
cons de mes multiples immeubles (tous en l r^ . , .
pierre, Détaille) mais je les ai offerts — pour \ TStCtiCTTie 3~G S "G II? cl "G ©CTX €3
la journée seulement — à un millier {d'amis
qui se sont vautrés sur mes rampes aériennes
si artistiquement ouvragées ! Donc, entouré de
soixante mille personnes sur le bord du trottoir
— elles n'étaient pas toutes sur le même bord
— j'ai vu passer nos chers alliés. Mais en les
attendant, comme je semblais m'embêter un
peu, mon voisin, un vieux monsieur qui jusque-là
n'avait rompu le silence que pour réflexionner :
— Pourquoi, diable, au lieu de mettre des
fleurs aux arbres, n'ont-ils pas mis des arbres
aux fleurs... offertes à l'Impératrice?
Me reconnut — fatale popularité — et se
penchant à mon oreille :
— Voulez-vous que je vous en raconte une?
— Allez et ne soyez pas long ! fis-je, en le
toisant de mon regard d'aigle... à deux têtes.
— Vous avez jadis ouï parler de l'illustre
général Tom Pouce?
— Un nain connu, certes!... Je ne faisais
pas mon bézigue avec lui chaque matin, mais...
— Eh bien, figurez-vous qu'un Américain
de mes amis, original puisque Américain, vou-
lait absolument le voir dans sa vie privée,
savoir comment il était dans son home.
— Quel drôle d'home, dis-je finement. Superbe numéro hors série, de grand format en noir et en couleurs, entièrement dessine par
— Il me fit part de son d'sir, comme disait s~~+ „ _ rj > yv _t_ ^-^
votre vieux confrère Got et me demanda si je L/d.rd.11 CL -c^_OJLJLfc2
pourrais lui procurer cette joie. La chose est j 30 CENTIMES LE NUMÉRO CHEZ TOUS LES MARCHANDS DE JOURNAUX
dans les branches les jours de grande cérémonie étaient heureusement remplacés par un essaim de jolies femmes. [Bravo! monsieur Bouvard.)
très faisable, promis-je et dès demain, votre rêve sera réalisé-
EN ATTENDANT EE TSAR Et voulant lui en faire une bien bonne, je pensais aussitôt à mon
__ ami Lablache, le chanteur aussi célèbre par sa belle voix que par sa
taille athlétique. Je l'allai voir... Vous me permettez cette tournure?
J'ignore si vous le savez, mais Nicolas II, le tsar de toutes les —■ Faites comme chez vous.
Russies (et il y en a!!) est venu nous rendre une petite visite — pas — Et le mis au courant de la chose. Le lendemain, j'amenai mon
tout à fait en voisin, car il y a encore un bon bout de chez lui chez Américain chez l'artiste et le lui présentaiainsi : le généralTom Pouce,
nous — non, il est venu cognito ou plutôt avec cérémonie. " Estomaqué, le citoyen des Etats-Unis ne put que balbutier :
Quoique charmant garçon (quand je dis garçon, je sais parfaite- — Mais... l'autre jour... dans votre baraque... vous étiez... tout
ment qu'il est marié., il a même fait un bon mariage), je le crois un petit... tout petit...
peu susceptible, aussi n'ai-je pu faire moins que d'aller l'attendre à Et Lablache, de sa plus belle voix :
la gare. C'était la première fois qu'il venait à Paris, il aurait pu se — Je vais vous dire, milord, quand je suis chez moi, je me mets
perdre. C'est inouï ce qu'il y a eu de gens à avoir la même à mon aise. Félix Galipaux.
pensée que moi!!... à tel point qu'au lieu de .~~~>~.—.---^^^^-.^^-.v.-^^---
pousser jusqu'à la gare de la Muette, je suis vient de paraître
resté dans la rue. Certes, j'aurais pu m'accou- >
der tranquillement sur un des nombreux bal- \ EN VENTE CHEZ TOUS LES DEPOSITAIRES DU RIRE
cons de mes multiples immeubles (tous en l r^ . , .
pierre, Détaille) mais je les ai offerts — pour \ TStCtiCTTie 3~G S "G II? cl "G ©CTX €3
la journée seulement — à un millier {d'amis
qui se sont vautrés sur mes rampes aériennes
si artistiquement ouvragées ! Donc, entouré de
soixante mille personnes sur le bord du trottoir
— elles n'étaient pas toutes sur le même bord
— j'ai vu passer nos chers alliés. Mais en les
attendant, comme je semblais m'embêter un
peu, mon voisin, un vieux monsieur qui jusque-là
n'avait rompu le silence que pour réflexionner :
— Pourquoi, diable, au lieu de mettre des
fleurs aux arbres, n'ont-ils pas mis des arbres
aux fleurs... offertes à l'Impératrice?
Me reconnut — fatale popularité — et se
penchant à mon oreille :
— Voulez-vous que je vous en raconte une?
— Allez et ne soyez pas long ! fis-je, en le
toisant de mon regard d'aigle... à deux têtes.
— Vous avez jadis ouï parler de l'illustre
général Tom Pouce?
— Un nain connu, certes!... Je ne faisais
pas mon bézigue avec lui chaque matin, mais...
— Eh bien, figurez-vous qu'un Américain
de mes amis, original puisque Américain, vou-
lait absolument le voir dans sa vie privée,
savoir comment il était dans son home.
— Quel drôle d'home, dis-je finement. Superbe numéro hors série, de grand format en noir et en couleurs, entièrement dessine par
— Il me fit part de son d'sir, comme disait s~~+ „ _ rj > yv _t_ ^-^
votre vieux confrère Got et me demanda si je L/d.rd.11 CL -c^_OJLJLfc2
pourrais lui procurer cette joie. La chose est j 30 CENTIMES LE NUMÉRO CHEZ TOUS LES MARCHANDS DE JOURNAUX