LA DEMOISELLE A MARXER ■jyTSS S^^i^'ï^T *** h,nM™! u *
Répertoire du demi-théâtre,
PERSONNAGES
M. LHOMME.
DANIEL LANGOUREUX.
Mme LHOMME.
Un jardin à la campagne.
AGNÈS.
tante GERMAINE.
Je te vais lui flanquer une de ces danses !
_mme LiioMME, regardant et criant. — Monsieur Lhomme... Mon-
sieur Lliomme... Tape pas sur la figure... à cause des prétendants.
Ah! il l'attrape... Tiens, sur la joue! tiens quelque part! Assez!
assez ! elle a son compte. (En se retournant, el/e heurte tante Ger-
maine qui entre.) Pardon! tante Germaine! Nous ne vous atten-
dions guère !
tante germaine, essoujjlée. — Chère... chère amie... j'ai couru
pour vous annoncer la bonne nouvelle. Appelez Lliomme, tout de
suite; pas de temps à perdre.
mme lhomme. — Qu'avéz-vous ? Le feu a pris chez vous?
tante germaine. — Non... J'en tiens un !
_ ? hieji mme lhomme. — Un quoi?
ncore. 1er, c c ai ... tani e 01: km aine. — Un, de prétendant ! Je crois que ça y est. Pas
» . 7. »V'i i • t> sailî> peine !
m. lhomme, dans la coulisse. — Ah ! petite gueuse . que je l y re- ^ ,,HOMMEi snu(anf_ _ Ah \ mon Dieu !... Vrai ? Ah ! çà, c'est
pince! (Il entre.)- \jon ,,ai. exemple! Lhomme! Lhomme! Viens vite! la tante Ger-
mme lhomme, entrant de l autre cote. — Qu y a-t-il donc, mon ami ! ,najne' P11 tîcill un 1
m. lhomme. — Je viens de surprendre votre fille en tram d'em- M lhomME. Un quoi? Bonjour, tante Germaine,
brasser le jardinier ! m™ lhomme. — Un, de prétendant ! Penses-tu ?
. mme lhomme. — Encore? Hier, c était le cocher, avant-hier le lai- M lhqmmht. — Non ? pas possible? Ah ! ma chère, c'est bien de
tier et le bouclier... votre part'
m. lhomme.— Tous les fournissëurs y passent ! Je sais bien qu'elle tante germaine. — Il va venir; il désire vous surprendre! Il se
n'y met pas malice, mais vous verrez qu'il Lui arrivera malheur. Un !,1.csentei.;, sous un prétexte quelconque.
ne joue pas impunément avec le feu. M U|()>1MK. Oui; c'est l'habitude; il viendra soi-disant pour
m"18 lhomme. — A vingt ans, un pareil tempérament! Est-ce pas ;ic|iel01. uh teiTain. Comment est-il?
désolant!
m. lhomme. — Il est temps de la marier.
mme lhomme. — J'avais prié la tante Germaine de nous chercher
.un jeune homme dans les nuances blondes. J'attends toujours sa
réponse.
m. lhomme. — Lui as-tu bien dit tout ce qu'elle devait dire et tout
ce qu'elle ne devait pas dire ?
mrae lhomme. — Elle a le chiffre de la dot, l'âge de la petite ; il est
convenu qu'elle oubliera de mentionner le frère et qu'elle nous
vieillira. Une fille unique, c'est plus demandé.
m. lhomme. — Elle passera le tempérament sous silence, hein ?
mme lhomme. — La tante Germaine est une femme de tact; elle a,
en outre, promis d'affirmer que la petite serait son héritière. _
m. lhomme. — Qu'est-ce qu'elle risque ? son bien est en viager.
Enfin, c'est curieux que personne ne se soit présenté.
Mme lhomme. — On sait que nous ne prendrions pas le premier venu.
m. lhomme. — Le premier venu, peut-être pas ; mais le second
' aurait des chances. D'abord, j'exige que mon gendre ait de la fortune.
... Et je crois qu'il a mené la vie.
tante germaine. — Il se nomme Daniel Langoureux; c'est vous
dire qu'il est blond, qu'il a des rentes ; et je crois qu'il a mené la vie.
m. lhomme. — 11 faut que les jeunes gens jettent leur gourme. 11
n'a plus de parents ?
tante germaine. — Plus un seul.
m. lhomme. — Vous avez précisé' la dot ?
tante germaine. — 300,000; c'est bien ça?
m lhomme. — Vous avez eu tort de préciser; si les dispositions du
jeune homme sont bonnes, je diminuerais volontiers la dot.
tante germaine. — Oh ! M. Langoureux ne se laissera pas faire.
m. lhomme. — Ta! ta!... Le cœur a ses raisons que la raison ne
connaît pas... mais dont elle profite. Je ne vois pas la nécessité de
me saigner pour ce monsieur.
tante germaine. — Vous verrez, il est aussi fort que vous. Où est
la petite?
mme lhomme. — Avec le jardinier... ou avec le cocher. (Appelant.)
Ai^nès ?
-D'abord, j'exige que mon gendre ait de la fortune. V0IX AU LOINi _ M'man.
mnie lhomme.— La voilà. Préparez-la, tandis que nous mettons nos
mme lhomme. — Ah ! je ne vends pas ma fille. beaux habits. (Ils sortent.)
m. lhomme. — Je ne la vends pas, je la donne. Mais il ne faut pas tante germaine. — Ma nièce ! Chère enfant ! Ça n'a pas vingt ans
qu'elle retombe à notre charge, avec un mari par-dessus le marché ! et c'est déjà malin comme chausson !
(S1 attendrissant.) Pauvre petite!... Je veux la voir heureuse, la chère agnès. — Oh ! ma tante, si vous étiez venue plus tôt, vous m'évitiez
enfant ! Te rappelles-tu comme elle était mignonne dans son petit des coups.
berceau ? tante germaine, attendrie. — Bonne petite ! Dans peu de temps, ce
mme lhomme, de même. — Oh ! oui. ne seront plus tes parents qui te battront!
m. lhomme. — Elle avait déjàtant de grâce et de gentillesse, tant de... agnès. — Hein? on me marie? Veine! Il va venir, le monsieur?
mme lhomme, regardant à la coulisse. — Lhomme, la voilà encore tante germaine. — Tout à l'heure. M. Daniel Langoureux...
avec le jardinier! agnès. — Le joli nom ! >
Répertoire du demi-théâtre,
PERSONNAGES
M. LHOMME.
DANIEL LANGOUREUX.
Mme LHOMME.
Un jardin à la campagne.
AGNÈS.
tante GERMAINE.
Je te vais lui flanquer une de ces danses !
_mme LiioMME, regardant et criant. — Monsieur Lhomme... Mon-
sieur Lliomme... Tape pas sur la figure... à cause des prétendants.
Ah! il l'attrape... Tiens, sur la joue! tiens quelque part! Assez!
assez ! elle a son compte. (En se retournant, el/e heurte tante Ger-
maine qui entre.) Pardon! tante Germaine! Nous ne vous atten-
dions guère !
tante germaine, essoujjlée. — Chère... chère amie... j'ai couru
pour vous annoncer la bonne nouvelle. Appelez Lliomme, tout de
suite; pas de temps à perdre.
mme lhomme. — Qu'avéz-vous ? Le feu a pris chez vous?
tante germaine. — Non... J'en tiens un !
_ ? hieji mme lhomme. — Un quoi?
ncore. 1er, c c ai ... tani e 01: km aine. — Un, de prétendant ! Je crois que ça y est. Pas
» . 7. »V'i i • t> sailî> peine !
m. lhomme, dans la coulisse. — Ah ! petite gueuse . que je l y re- ^ ,,HOMMEi snu(anf_ _ Ah \ mon Dieu !... Vrai ? Ah ! çà, c'est
pince! (Il entre.)- \jon ,,ai. exemple! Lhomme! Lhomme! Viens vite! la tante Ger-
mme lhomme, entrant de l autre cote. — Qu y a-t-il donc, mon ami ! ,najne' P11 tîcill un 1
m. lhomme. — Je viens de surprendre votre fille en tram d'em- M lhomME. Un quoi? Bonjour, tante Germaine,
brasser le jardinier ! m™ lhomme. — Un, de prétendant ! Penses-tu ?
. mme lhomme. — Encore? Hier, c était le cocher, avant-hier le lai- M lhqmmht. — Non ? pas possible? Ah ! ma chère, c'est bien de
tier et le bouclier... votre part'
m. lhomme.— Tous les fournissëurs y passent ! Je sais bien qu'elle tante germaine. — Il va venir; il désire vous surprendre! Il se
n'y met pas malice, mais vous verrez qu'il Lui arrivera malheur. Un !,1.csentei.;, sous un prétexte quelconque.
ne joue pas impunément avec le feu. M U|()>1MK. Oui; c'est l'habitude; il viendra soi-disant pour
m"18 lhomme. — A vingt ans, un pareil tempérament! Est-ce pas ;ic|iel01. uh teiTain. Comment est-il?
désolant!
m. lhomme. — Il est temps de la marier.
mme lhomme. — J'avais prié la tante Germaine de nous chercher
.un jeune homme dans les nuances blondes. J'attends toujours sa
réponse.
m. lhomme. — Lui as-tu bien dit tout ce qu'elle devait dire et tout
ce qu'elle ne devait pas dire ?
mrae lhomme. — Elle a le chiffre de la dot, l'âge de la petite ; il est
convenu qu'elle oubliera de mentionner le frère et qu'elle nous
vieillira. Une fille unique, c'est plus demandé.
m. lhomme. — Elle passera le tempérament sous silence, hein ?
mme lhomme. — La tante Germaine est une femme de tact; elle a,
en outre, promis d'affirmer que la petite serait son héritière. _
m. lhomme. — Qu'est-ce qu'elle risque ? son bien est en viager.
Enfin, c'est curieux que personne ne se soit présenté.
Mme lhomme. — On sait que nous ne prendrions pas le premier venu.
m. lhomme. — Le premier venu, peut-être pas ; mais le second
' aurait des chances. D'abord, j'exige que mon gendre ait de la fortune.
... Et je crois qu'il a mené la vie.
tante germaine. — Il se nomme Daniel Langoureux; c'est vous
dire qu'il est blond, qu'il a des rentes ; et je crois qu'il a mené la vie.
m. lhomme. — 11 faut que les jeunes gens jettent leur gourme. 11
n'a plus de parents ?
tante germaine. — Plus un seul.
m. lhomme. — Vous avez précisé' la dot ?
tante germaine. — 300,000; c'est bien ça?
m lhomme. — Vous avez eu tort de préciser; si les dispositions du
jeune homme sont bonnes, je diminuerais volontiers la dot.
tante germaine. — Oh ! M. Langoureux ne se laissera pas faire.
m. lhomme. — Ta! ta!... Le cœur a ses raisons que la raison ne
connaît pas... mais dont elle profite. Je ne vois pas la nécessité de
me saigner pour ce monsieur.
tante germaine. — Vous verrez, il est aussi fort que vous. Où est
la petite?
mme lhomme. — Avec le jardinier... ou avec le cocher. (Appelant.)
Ai^nès ?
-D'abord, j'exige que mon gendre ait de la fortune. V0IX AU LOINi _ M'man.
mnie lhomme.— La voilà. Préparez-la, tandis que nous mettons nos
mme lhomme. — Ah ! je ne vends pas ma fille. beaux habits. (Ils sortent.)
m. lhomme. — Je ne la vends pas, je la donne. Mais il ne faut pas tante germaine. — Ma nièce ! Chère enfant ! Ça n'a pas vingt ans
qu'elle retombe à notre charge, avec un mari par-dessus le marché ! et c'est déjà malin comme chausson !
(S1 attendrissant.) Pauvre petite!... Je veux la voir heureuse, la chère agnès. — Oh ! ma tante, si vous étiez venue plus tôt, vous m'évitiez
enfant ! Te rappelles-tu comme elle était mignonne dans son petit des coups.
berceau ? tante germaine, attendrie. — Bonne petite ! Dans peu de temps, ce
mme lhomme, de même. — Oh ! oui. ne seront plus tes parents qui te battront!
m. lhomme. — Elle avait déjàtant de grâce et de gentillesse, tant de... agnès. — Hein? on me marie? Veine! Il va venir, le monsieur?
mme lhomme, regardant à la coulisse. — Lhomme, la voilà encore tante germaine. — Tout à l'heure. M. Daniel Langoureux...
avec le jardinier! agnès. — Le joli nom ! >