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Le rire: journal humoristique — 3.1896-1897 (Nr. 105-156)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16952#0077

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t ï A tD f~* Ï~*X IV. î Â t T HT1 O danoise aux personnes qui ne sont pas ennemies d'une étourdis-

la JK t\KJt INr-A- U i tï* f . santé gaîté. Il y a des gens qui vous parleront de Spa, de Vienne, et

t iréTnrTJT même de Paris comme villes de joie. Ils n'ont jamais mis les pieds

Illustrations de l,. mhhvjii à copc

nhague.)

(Suite e£ „/?n.) Or, c'était précisément dans la capitale de tous les Danemark, un

soir, soir très prolongé
car deux heures du
jU matin venaient de

sonner depuis une

Le champ des hypothèses était ouvert; Otto se garda bien dy heure environ. Quel-
entrer. Il ne s'agissait pas de supposer, mais de savoir. Il chercha. ques hommes de mar-
que — de Danemark
surtout — apparte-
nant à la meilleure
société- copenhagaise
et plusieurs étrangers
de distinction, parmi
lesquels Otto Ous-
khelkoff, étaient réu- , i

nis autour des cris- V fc^V

taux d'un splendide *
souper où s'enterrait ^1!Illlf AlTÏII II ItllT
la vie de garçon d'un M'I
aimable secrétaire
d'ambassade,le même
que notre Émilienne

appela, un jour, Si Ouskhelkoff, l'air absent et les yeux loinfa&W...

spirituellement : son

secrétaire « d'embrassade ». Cette délicieuse petite fête intime
et diplomatique battait son plein, mais pourtant — chose étrange !
— la gaitô n'avait pas encore atteint ce paroxysme où la parole
glisse à un mâchement de jujube, et où il faut savoir un gré
infini au convive qui se contente de vider des saucières dans le piano
et de vouloir jongler avec des candélabres allumés. On était décem-
ment pochard, tout l'esprit n'était pas parti avec les bouchons du
Piper-Hiedsieck, et quelques lueurs de bon sens jouaient, ça et là,
aux quatre crins. Ce qui le démontrait victorieusement, c'est qu'on
s'était mis à médire du sexe auquel nous devons à la fois les crèmes
du sentiment et les poivres de l'adultère. Les femmes mariées
avaient fait sur le tapis une sensationnelle entrée de clowns. On les
y secouait de la belle manière. C'avait d'abord été, sur son prochain
embrigadement dans la milice jaune, tout un décochement des bla-
gues obligatoires à l'aimable amphitryon qui les accueillit avec un
sourire plein de réserve. Quelques réflexions générales, mais incen-
diaires, sur le mariage, deux épouvantables calembourgs par à peu
près et un mot d'esprit, très cru, venaient de se faire jour. Ouskhel-
koff, sans un mot, l'air absent et les yeux lointains, se contentait à
intervalles rappro-
chés d'assécher sa
coupe de Champagne
et de la tendre à un

... La dérivation à la bigarrure des folles amours de villes d'eaux. x alet chamarré d or

qui se tenait derrière

Il alla voir les amis communs, il retrouva d'anciens domiciles de !lu- H avait un visage
Mm9 Engelmaria, il fit parler d'anciens fournisseurs, d'anciennes immobile, et, cepen-

bonnes, d'anciens concierges, il s'adressa à une agence de Célérité- dant, la tête commen-
Discrètion. Il reconstitua et fouilla presque heure par heure le Ç*1* a lui tourner,

passé de Juliette, avec l'acharnement désespéré d'un homme qui Dans une face de

redoute, à chaque tournant d'informations, de voir se dresser quel- pierre, une gueule de

que épouvantable secret. Et il ne trouva rien, rien que la pure lier- bois,
mine d'une existence immaculée. Il en éprouva comme un affreux Tout à coup, une

soulagement. voix sonore et gaie

Il n'était pas retourné à Bonnes-Grâces, il avait même quitté lâcha : Ecoutez, nies-

Sèvres la mort dans l'âme, mais résolument. Ces platoniques rela- sieurs, les femmes
tions qu'on lui permettait de continuer, ce werthénsme sentimental mariées n'ont pas tou-

et esthétique qu'on lui offrait en dédommagement de l'union jours tort,

repoussôe, sa fierté slave ni sa passion volcanique n'en voulaient. Il Un grand silence

y prévoyait trop la torture du rêve émasculé, il y voyait s'y dresser le stupéfait se fit et tous
Golgotha de ses désirs crucifiés. Tantale et Abélard mêlés. Il les. regards qui pou-

écrivit tout cela à Juliette avec de l'encre qui pleurait. Juliette lui vaient encore distm-

répondit,*le désespoir dans la plume, qu'il avait peut-être raison Suer se tournèrent
et que cela valait mieux ainsi. vers celui qui n'avait

Il voyagea. Il fit la fête, la grande fête touriste. Il demanda l'oubli Pas craint de faire un
à tous les étourdissements de la haute vie cosmopolite et la dériva- sort a ce prodigieux
tion à la bigarrure des folles amours de villes d'eaux. Il connut paradoxe. C'était un
l'orgie à Vienne, lord K... à Londres, et des Laure tout court un médecin delà colonie

peu partout. Quant à l'oubli? chouya barca, comme dit la petite Alix française, le docteur ^—s.^-x*^——
du Moulin-Rouge; il était midi trente-cinq, comme dit une de nos — toutes ses H était spécialiste pour dames,

sportwomen les plus répandues. clientes le reconnaî- .

Depuis cinq mois à peu près il avait quitté Paris, lorsqu'il échoua, tront — le meilleur élève du docteur Julhen, un tératologue émi-
épave des tempêtes voluptueuses, à Copenhague. nent <lue les indiscrétions professionnelles de ses fins de souper

(Qu'il nous soit permis de recommander cette ville essentiellement avaient rendu célèbre et faisaient beaucoup demander. Leur saveur

venait de ce qu'il était spécialiste pour daines. Il s'occupait aussi des

't publie une brochure
girafe dans les pays

questions d'économie matrimoniale et avait publié une brochure
intéressante sur l'acclimatation de la girafe dans

septentrionaux.

— Non, répéta-t-îl, sans se laisser intimider par le hourvari des
protestations qui commençaient à bouillonner autour de lui, les
femmes dans le mariage ne sont pas toujours les coupables. Les
hommes non plus du reste : ce sont certains préjugés stu paies iui
démolissent certains ménages. On a quelquefois vu de* manies ridi-
culement puériles bâtir l'obstacle entête où tout un bonheur conjugal

est venu s'émietter comme..... comment dirai-je ? comme.....comme

ceci, tenez, par exemple.....

Il se leva, s'empara d'un magnifique saladier en vieux saxe, que
Cette ville recommandée aux personnes qui ne sont pas ennemies d'une étourdissante g«îtè> bigarrait une salade russe, le balança un instant avec une élégant©

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Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
L'Argonaute
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, 3.1896-1897, No. 110 (12 Décembre 1896), S. 2
 
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