HiEJ MASCULIN ET LE FÉMININ
Par le professeur G. Delaw.
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La Sole
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U« »v»Ari'»> ««Une mAreftinC
— Même le dimanche?
Tout èi l'électiricité — Le dimanche, j'ai le Lamoureusophone, qui me permet d'as-
sister au concert, de loin ; et je ne'suis dérangé ni par les retarda-
taires, ni par les voisins, la chaleur ne m'incommode pas.
Comme j'entrais dans son cabinet de travail, Maillère (de la — En semaine, comment emploies-tu tes après-midi ?
maison L'Hévie, Maillère), était assis, serrant contre ses oreilles _ Le matin, pendant le Carême, j'écoute quelques prédicateurs,
deux disques de nickel ; au-dessus de lui, un manipulateur élec- grâce au Catholicophone, qui me permet d'entendre les divers pré-
trique, très compliqué. dicateurs ; je n'ai qu'à choisir mon église. A midi, comme il ne faut
— Qu'est-ce que tu fais là? questionnai-je. pas négliger les affaires, je prends le Boursophone qui me ren-
Sans répondre, il me tendit l'un des disques, que je m'appliquai seigne sur Ies mouvements du marché; l'après-midi, selon l'état des
au cornet auditif, tandis que, de la main laissée libre, je me bouchais affaires, je prends le Bourbonophone pour savoir ce qui se passe
l'autre oreille ; j'entendis aussitôt : a la Chambre, mais seulement en cas d'interpellation importante ;
„,,.,,,,.,,,„ n . . , . ordinairement, de deux heures à six heures, je reste attaché au
« Chchchhchhchhchhh... Pan, pan... Oui, monsieur le comte... '
« Chhchhchchchhhh... Boum... Qu'il entre ! Ah ! c'est toi, Edmond?... Bodiniérophone.
« Chchhchhhh... Pan, pan... Tu vois, j'accours à ton premier appel... — Et le soir, tu sors?
• Chchchhh... Boum... Pan, pan... Assieds-toi... Chchchhh... » — Ah ! le soir, dit Maillère en rougissant... le soir, si j'ai des
Je suspendis le disque à un anneau qui me parut destiné à le sup- idées folichonnes, pour me mettre en train, avant l'arrivée de ma
porter; et je demandai à Maillère : Petite bonne amie> Je Prends ces deux récepteurs que tu aperçois,
„ . . , l ci là, au-dessus de mon lit.
— 1res curieux, mais qu est-ce que c est t
— Le Théâtrophone, mon cher. Ah ! quelle riche invention ; en ce ^e vo^s> c est
moment je suis à l'Ambigu où l'on joue les Bâtards légitimes ; c'est — Le Chabanophone, mon vieux (1).
passionnant ; on entend tout, le bruit des chaises remuées, le bruit Bill. Sharp.
des talons, et même le bruit des voix : depuis que je suis abonné
au Théâtrophone, je ne bouge plus de chez moi/ (1) Entendeur électrique, nouvellement inventé.
Par le professeur G. Delaw.
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— Même le dimanche?
Tout èi l'électiricité — Le dimanche, j'ai le Lamoureusophone, qui me permet d'as-
sister au concert, de loin ; et je ne'suis dérangé ni par les retarda-
taires, ni par les voisins, la chaleur ne m'incommode pas.
Comme j'entrais dans son cabinet de travail, Maillère (de la — En semaine, comment emploies-tu tes après-midi ?
maison L'Hévie, Maillère), était assis, serrant contre ses oreilles _ Le matin, pendant le Carême, j'écoute quelques prédicateurs,
deux disques de nickel ; au-dessus de lui, un manipulateur élec- grâce au Catholicophone, qui me permet d'entendre les divers pré-
trique, très compliqué. dicateurs ; je n'ai qu'à choisir mon église. A midi, comme il ne faut
— Qu'est-ce que tu fais là? questionnai-je. pas négliger les affaires, je prends le Boursophone qui me ren-
Sans répondre, il me tendit l'un des disques, que je m'appliquai seigne sur Ies mouvements du marché; l'après-midi, selon l'état des
au cornet auditif, tandis que, de la main laissée libre, je me bouchais affaires, je prends le Bourbonophone pour savoir ce qui se passe
l'autre oreille ; j'entendis aussitôt : a la Chambre, mais seulement en cas d'interpellation importante ;
„,,.,,,,.,,,„ n . . , . ordinairement, de deux heures à six heures, je reste attaché au
« Chchchhchhchhchhh... Pan, pan... Oui, monsieur le comte... '
« Chhchhchchchhhh... Boum... Qu'il entre ! Ah ! c'est toi, Edmond?... Bodiniérophone.
« Chchhchhhh... Pan, pan... Tu vois, j'accours à ton premier appel... — Et le soir, tu sors?
• Chchchhh... Boum... Pan, pan... Assieds-toi... Chchchhh... » — Ah ! le soir, dit Maillère en rougissant... le soir, si j'ai des
Je suspendis le disque à un anneau qui me parut destiné à le sup- idées folichonnes, pour me mettre en train, avant l'arrivée de ma
porter; et je demandai à Maillère : Petite bonne amie> Je Prends ces deux récepteurs que tu aperçois,
„ . . , l ci là, au-dessus de mon lit.
— 1res curieux, mais qu est-ce que c est t
— Le Théâtrophone, mon cher. Ah ! quelle riche invention ; en ce ^e vo^s> c est
moment je suis à l'Ambigu où l'on joue les Bâtards légitimes ; c'est — Le Chabanophone, mon vieux (1).
passionnant ; on entend tout, le bruit des chaises remuées, le bruit Bill. Sharp.
des talons, et même le bruit des voix : depuis que je suis abonné
au Théâtrophone, je ne bouge plus de chez moi/ (1) Entendeur électrique, nouvellement inventé.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)