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LES THÉÂTRES
Voici Antoine rentré et bien rentré, dans
un bon petit théâtre (dans les petites boîtes...)
dont il est bien le maître, avec une excellente
,troupe, composée de vrais artistes, dont d'au-
tres n'ont pas su comprendre ou employer
l'originalité et le talent,enfin avec un réper-
toire qu'il faut espérer excellent, vraiment
neuf et vraiment.,, théâtral.
Pour la réouverture, nous avons eu une
simple reprise, ou plutôt une double reprise :
Blanchette et Boubouroche.
Boubouroehen\ été, comme naguère, qu'un
éclat de rire d'un bout à l'autre, et les infor-
tunes de ce pauvre garçon, si bon et si con-
fiant, ont simplement excité la joie de l'im-
pitoyable public. Je n'irai pas jusqu'à dire,
pourtant, comme un de mes confVcres, qué
Boubouroche est, en réalité, un drame qui
s'ignore, ou plutôt une pièce des plus amères
et des plus mélancoliques.
Maintenant, cela va sans dire, Courteline
est un philosophe et non un vulgaire amu-
seur. C'est ce qui distingue son théâtre du
pur, ou plutôt de l'impur vaudeville.
Boubouroche a été admirablement joué.
M. Pons-Arlès a été merveilleux de rondeur,
de naïveté et de bonhomie, MIIe Irma Perrot
exquise de rosserie et d'innocence feinte.
Blanchette était-elle une simple reprise?
Voilà la question, comme aurait dit Shakes-
peare, un homme qui ne changeait pas le
dénouement de ses pièces.
M. Brieux, lui, que nous aimons et esti-
mons fort, a jugé qu'on pouvait mettre un
faux-nez à un ouvrage une fois fait, et chan-
ger un dénouement comme on change de
chemise.
On ne voit pas très bien, pour plaire aux
critiques ou pour ne pas déplaire au public,
Molière faisant un beau jour faire épouse;-
Célimène par Alceste, ou faire entrer Tartufe
dans un couvent, au dernier acte, pour pleu-
rer sincèrement ses fautes.
Blanchette épousant un brave paysan, à la
, fin de la pièce, c'est tout simplement toute la
un subtil philosophe ou un mode d emploi INEDIT nu reveille-matin portée de la pièce anéantie.
Dessin de g trili.eau a part ce ]égeP détail, Blanchette a fait
grand plaisir. Mlle Mellot y a été vraie comé-
dienne, comme elle est vraie tragédienne. Quant à Antoine, il semble
qu'il ait pris une autorité et une maîtrise nouvelle. On lui a fait une
ovation méritée.
En résumé,gros succès pour les anciens Menus-Plaisirs. Le Théâtre-
Libre est mort. Vive le Théâtre-Antoine ! A. A.
LES LIVRES
Signalons à la librairie Floury l'apparition d'une charmante pla-
quette de notre confrère et ami Georges Montorgueil : Les Pari-
siennes d'à présent, spirituellement illustrées par Boutet, défilent
en une revue pleine de finesse et d'attrait. Ce n'est pas du rire,
mais c'est vraiment le sourire de l'histoire contemporaine.
La. dame [à sa bonne, campagnarde nature). — J'ai bien peur d'être
obligée de me séparer de vous, Élisa.'Vos manières... et puis, vous cassez tout.
La campagnarde nature. — Oh ! s'il vous plaît, madame, ne me
renvoyez pas encore, maman maudit que je ferais bien de rester ici jusqu'à ^ 4j,m mr>„,q j,^ îo r^mmo «hp lui tpnrl
ce que je me forme et que je puisse trouver une bonne place. . depuis des milliers d'années Adam mord dans la pomme que lui tend
(Moonshine, Londres.) Eve, mais surtout quand Eve elle-même 1 entame. (Die Bombe, Vienne.)
LES THÉÂTRES
Voici Antoine rentré et bien rentré, dans
un bon petit théâtre (dans les petites boîtes...)
dont il est bien le maître, avec une excellente
,troupe, composée de vrais artistes, dont d'au-
tres n'ont pas su comprendre ou employer
l'originalité et le talent,enfin avec un réper-
toire qu'il faut espérer excellent, vraiment
neuf et vraiment.,, théâtral.
Pour la réouverture, nous avons eu une
simple reprise, ou plutôt une double reprise :
Blanchette et Boubouroche.
Boubouroehen\ été, comme naguère, qu'un
éclat de rire d'un bout à l'autre, et les infor-
tunes de ce pauvre garçon, si bon et si con-
fiant, ont simplement excité la joie de l'im-
pitoyable public. Je n'irai pas jusqu'à dire,
pourtant, comme un de mes confVcres, qué
Boubouroche est, en réalité, un drame qui
s'ignore, ou plutôt une pièce des plus amères
et des plus mélancoliques.
Maintenant, cela va sans dire, Courteline
est un philosophe et non un vulgaire amu-
seur. C'est ce qui distingue son théâtre du
pur, ou plutôt de l'impur vaudeville.
Boubouroche a été admirablement joué.
M. Pons-Arlès a été merveilleux de rondeur,
de naïveté et de bonhomie, MIIe Irma Perrot
exquise de rosserie et d'innocence feinte.
Blanchette était-elle une simple reprise?
Voilà la question, comme aurait dit Shakes-
peare, un homme qui ne changeait pas le
dénouement de ses pièces.
M. Brieux, lui, que nous aimons et esti-
mons fort, a jugé qu'on pouvait mettre un
faux-nez à un ouvrage une fois fait, et chan-
ger un dénouement comme on change de
chemise.
On ne voit pas très bien, pour plaire aux
critiques ou pour ne pas déplaire au public,
Molière faisant un beau jour faire épouse;-
Célimène par Alceste, ou faire entrer Tartufe
dans un couvent, au dernier acte, pour pleu-
rer sincèrement ses fautes.
Blanchette épousant un brave paysan, à la
, fin de la pièce, c'est tout simplement toute la
un subtil philosophe ou un mode d emploi INEDIT nu reveille-matin portée de la pièce anéantie.
Dessin de g trili.eau a part ce ]égeP détail, Blanchette a fait
grand plaisir. Mlle Mellot y a été vraie comé-
dienne, comme elle est vraie tragédienne. Quant à Antoine, il semble
qu'il ait pris une autorité et une maîtrise nouvelle. On lui a fait une
ovation méritée.
En résumé,gros succès pour les anciens Menus-Plaisirs. Le Théâtre-
Libre est mort. Vive le Théâtre-Antoine ! A. A.
LES LIVRES
Signalons à la librairie Floury l'apparition d'une charmante pla-
quette de notre confrère et ami Georges Montorgueil : Les Pari-
siennes d'à présent, spirituellement illustrées par Boutet, défilent
en une revue pleine de finesse et d'attrait. Ce n'est pas du rire,
mais c'est vraiment le sourire de l'histoire contemporaine.
La. dame [à sa bonne, campagnarde nature). — J'ai bien peur d'être
obligée de me séparer de vous, Élisa.'Vos manières... et puis, vous cassez tout.
La campagnarde nature. — Oh ! s'il vous plaît, madame, ne me
renvoyez pas encore, maman maudit que je ferais bien de rester ici jusqu'à ^ 4j,m mr>„,q j,^ îo r^mmo «hp lui tpnrl
ce que je me forme et que je puisse trouver une bonne place. . depuis des milliers d'années Adam mord dans la pomme que lui tend
(Moonshine, Londres.) Eve, mais surtout quand Eve elle-même 1 entame. (Die Bombe, Vienne.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Sonnette de'entre-acte; La Dame (à sa bonne, campagnarde nature). – J’ai bien peur d’être obligée de me séparer de vous, Élisa. Vos manières….; Depuis des milliers d’années, Adam mord dans la pomme que lui tend Ève, …
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: Un subtil philosophe ou un mode d’emploi inédit du réveille-matin.
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 3.1896-1897, No. 153 (9 octobre 1897), S. 8
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg