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Le rire: journal humoristique — 5.1898-1899 (Nr. 209-260)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16983#0050

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21 octobre. — Je ne suis pas à mon aise.

17 octobre. — J’ai fait mes malles; je suis prêt.

18 octobre. — Ce matin, un employé, de la maison Cook vient me
réveiller; je m’habille. Costume très simple de Contrôleur en chef
des Chemins de fer. On me conduit au train, qui est le premier des
cinquante trains qui partiront aujourd’hui avec ma suite et les tou-
ristes. Je donne moi-même le signal du départ en sifflant dans la
petite trompette d’ordonnance. Le train se met en marche, je grimpe
et je m’installe dans le compartiment des sou.veuains seuls {en long)'.

Je prends ce carnet pour écrire mes impressions.

Qu’est-ce que je ressens ?

Rien.

22 octobre. — On m’y reprendra à naviguer dans la Méditerranée 1
Je suis malade depuis deux jours. Avant-hier, le capitaine m’avertit
que nous passons en vue de la Grèce.

Je ne descends pas à terre. Ça n’est pas compris dans l’itiné-
raire.

Et puis, je ne sais pas comment je serais reçu.

D’ailleurs, M. Cook m’affirme qu’il n’y a rien de curieux à voir :
de vieux temples qui ne tiennent plus debout, des statues abîmées ;
et je suis pressé d’arriver à Constantinople. Les deux transports de
touristes nous suivent.

Je quitte ma cabine "et monte sur le pont.

Partout do l’eau 1 l’immensité! Je me recueille!

Il est faux que la Méditerranée soit bleue; elle est, comme les
autres mers, d’un vert sale.

23 octobre. — Nous arrivons en vue de l’Asie, éternellement
Mineure et sous la tutelle de l’Europe. Le capitaine me montre de
loin ce que les Turcs appellent dans leur langue pittoresque le De-
bar-Kader.

M. Cook m’apprend que nous sommes dans la Corne-d’Or; la me.r
est douce; là-dessus les embarcations flottent « comme des allu-
mettes sans gouffre ni Bosphore », dit-il spirituellement.

Les Dardanelles n’ont rien de curieux ; je ne comprends pas
pourquoi cela passionne la diplomatie occidentale.

Considérée de loin, la ville de Constantinople offre l’aspect très
intéressant d’un plant de légumes. Les toits sont bizarrement con-
formés; il y en a de ronds, d’oblongs, de bulbeux, d’ovoïdes, de pi-
riformes, de pointus. Tout cela est bien peu pratique pour recueillir
l’eau de pluie; aussi bien, il paraît qu’il pleut dans ces pays chauds
plus rarement qu’ailleurs; tout s’explique.

Constantinople! Tout le monde descend! Un canot me porte à
terre. J’ai bon air dans mon uniforme de lieutenant de vaisseau an-
dorrais. Je saute légèrement sur le quai.

Un personnage vient à moi :

— Sa Majesté Guillaume II, peut-être?

— Lui-même. A qui ai-je l’honneur...?

— Je suis le sultan d’ici : Abdul-Hamid.

— Ah ! parfaitement 1

Et c’est sur ce dialogue que notre intimité débute.

Le sultan est un homme entre deux àges; qui ressemble beaucoup
à Naquet, le père du divorce. 11 n’est pas joli, joli; mais il a l’air
très doux et très bon enfant.

D’ailleurs, il paraît qu’il est très aimé, à ce qu’IIdiz là-bas. Seule-
ment, par mesure de précaution, il sort peu, vit très renfermé.

l.e sultan était vêtu d’une redingote ordinaire, d’un pantalon ordi-
naire et d un fez; il portait autour du col la cravate de Comman-
deur des Croyants. On n imagine pas la simplicité de cet homme-là.
Il m’a dit :

19 octobre. — Arrivée à Venise. Mon cousin Umbert (Umberto) a
tenu à me recevoir au passage. C’est un brave homme qui tait ce
qu’il peut; mais il ne peut guère. Je n’ignore pas qu'il est assez à
court et je ne prolongerai pas mon séjour à Venise.

D’ailleurs, c’est une ville mal comprise ; il y a do l’eau partout ;
rien n’est plus malsain ; et puis, c’est bien démodé.

On nie promène en gondole; j’avais eu soin
de revêtir l’uniforme de capitaine des gondo-
liers, pour ne pas me faire remarquer. J’ob-
serve qu’il n’y a pas beaucoup do soldats dans
les rues ; on ne me montre pas de casernes.

Par contre, il y a des églises en masse. La
nourriture n’est pas bonne.

La confiserie est meilleure, toutefois.

Le soir, illuminations; profusion de lan-
ternes, vénitiennes naturellement. Encore
les gondoles; ces gens sont assommants
avec leur canotage perpétuel ; et puis, allez
donc mobiliser ça en temps de guerre 1

La musique s’en est mêlée, des mandolines
comme s’il en pleuvait. Et avec ça, des leux
d artifice ; comme s’ils ne feraient pas mieux
de garder leur poudre au lieu cl'è la jeter
aux moineaux!

J’ai mal dormi en chemin de fer, je suis
fatigué. Je voudrais rentrerai! Hohenzollern
qui se balance en vue de Venise. 11 faut
attendre que tout soit fini. Il n'y a plus rien
à visiter? Non? Bonsoir.

Umberto m’embrasse ; je lui rends son
accolade; et en voilà pour quelques années.

Quand on me reverra ici, il fera chaud.

Je gagne le Hohenzollern et on lève l’ancre.

20 octobre. — En mer, à bord du... oui, je
1 ai déjà dit.

Qu’est-ce que je ressens?

Toujours rien !

Cette absence d’impressions commence
nieme à m’inquiéter.

Mon cher Guillaume, c'est sans cérémonie; vous ôtes ici chez
vous! On na rien lait de plus pour vous; maintenant, si vous le
désirez, on va vous conduire à votre chambre*.

— Volontiers.

On me mène dans un palais préparé à mon intention ! Je n'ai
jamais rien vu d aussi répugnant; c’est-à-dire que les auberges
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Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Tournée Guillaume II 15 jours en Turquie, Palestine, Jérusalem et les Lieux Saints
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
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Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift: Dans les bras d'Umberto; La Porte de Sainte-Sophie

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Veber, Jean
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Wilhelm II., Deutsches Reich, Kaiser
Reise
Orient
Umarmung <Motiv>
Pickelhaube
Stiefel
Barfüßigkeit
Türkei
Hagia Sophia (Istanbul)
Venedig
Humbert I., Italien, König

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 212 (26 Novembre 1898), S. 3

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