4 novembre. — Nous partons.
6 novembre. — A bord du Hohenzollern. Je récapitule mon
voyage.
Ce n’a pas été un voyage politique, puisque je n’ai rien obtenu de
bien important.
Ce n’a pas été un voyage d’étude, puisque je n’ai rien vu d’inté-
ressant ou qui vaille la peine de quitter ses habitudes.
Ce n’a pas été un voyage d’agrément.
Qu’est-ce que je suis allô faire là-bas?
Les chancelleries sont en émoi ; on suppose des traités secrets,
des ententes, des luttes d’influences ; on rédige des communications,
on échafaude des systèmes, on prévoit des politiques nouvelles.
Mon retour est l’objet de commentaires anxieux ; et, comme tou-
jours, il m’a suffi de donner la vraie raison pour qu’on la négligeât.
C’est égal, je me souviendrai de la soirée au harem, là-bas ! Cela
seulement m’empêche de regretter mon déplacement.
Quelques jours plus tard. — Me voilà réinstallé ; il n’est rien
arrivé de fâcheux en mon absence ; tout marche à merveille.
Et, au fond, je ne laisse pas que d’étre inquiet ; n’aurais-je point
eu tort de démontrer à mon peuple, par une absence de trois se-
maines, que je ne suis pas indispensable au bonheur de mes sujets
et au fonctionnement des affaires publiques ?
Et, par-dessus le marché, je trouve ici une lettre du sultan qui
m’annonce sa visite pour l’an prochain !
Ah ! non, par exemple !
Les notes de vogage de l’Empereur d'Allemagne s'arrêtent là ;
Guillaume 11 n'a même pas ajouté : « La suite en Eggpte.-»
« Comme elle ôtait très lourde, ils la portaient
alternativement. »
(G. Flaubert, Hérodias.)
LE RIRE A L’ETRANGER
Selon notre habitude, nous reproduisons ci-dessous les caricatures
étrangères où le voyage de l’Empereur est apprécié. Naturellement
les feuilles allemandes exultent ; les feuilles italiennes font chorus ;
les feuilles américaines restent indifférentes; les feuilles autri-
chiennes raillent l’introduction du militarisme en Orient, et les
journaux anglais se plaignent de la mainmise germanique sur
d’éventuelles possessions britanniques.
Le Dummerkerl, de Berlin, représente la résurrection de l’in-
fluence allemande qui sort de son tombeau en éblouissant ses gar-
diens.
(Sckafskopf, Vienne.)
Le nouveau microbe de la peste.
6 novembre. — A bord du Hohenzollern. Je récapitule mon
voyage.
Ce n’a pas été un voyage politique, puisque je n’ai rien obtenu de
bien important.
Ce n’a pas été un voyage d’étude, puisque je n’ai rien vu d’inté-
ressant ou qui vaille la peine de quitter ses habitudes.
Ce n’a pas été un voyage d’agrément.
Qu’est-ce que je suis allô faire là-bas?
Les chancelleries sont en émoi ; on suppose des traités secrets,
des ententes, des luttes d’influences ; on rédige des communications,
on échafaude des systèmes, on prévoit des politiques nouvelles.
Mon retour est l’objet de commentaires anxieux ; et, comme tou-
jours, il m’a suffi de donner la vraie raison pour qu’on la négligeât.
C’est égal, je me souviendrai de la soirée au harem, là-bas ! Cela
seulement m’empêche de regretter mon déplacement.
Quelques jours plus tard. — Me voilà réinstallé ; il n’est rien
arrivé de fâcheux en mon absence ; tout marche à merveille.
Et, au fond, je ne laisse pas que d’étre inquiet ; n’aurais-je point
eu tort de démontrer à mon peuple, par une absence de trois se-
maines, que je ne suis pas indispensable au bonheur de mes sujets
et au fonctionnement des affaires publiques ?
Et, par-dessus le marché, je trouve ici une lettre du sultan qui
m’annonce sa visite pour l’an prochain !
Ah ! non, par exemple !
Les notes de vogage de l’Empereur d'Allemagne s'arrêtent là ;
Guillaume 11 n'a même pas ajouté : « La suite en Eggpte.-»
« Comme elle ôtait très lourde, ils la portaient
alternativement. »
(G. Flaubert, Hérodias.)
LE RIRE A L’ETRANGER
Selon notre habitude, nous reproduisons ci-dessous les caricatures
étrangères où le voyage de l’Empereur est apprécié. Naturellement
les feuilles allemandes exultent ; les feuilles italiennes font chorus ;
les feuilles américaines restent indifférentes; les feuilles autri-
chiennes raillent l’introduction du militarisme en Orient, et les
journaux anglais se plaignent de la mainmise germanique sur
d’éventuelles possessions britanniques.
Le Dummerkerl, de Berlin, représente la résurrection de l’in-
fluence allemande qui sort de son tombeau en éblouissant ses gar-
diens.
(Sckafskopf, Vienne.)
Le nouveau microbe de la peste.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Comme elle était très lourde, ils la portaient alternativement. (G. Flaubert, Hérodias); Le nouveau microbe de la peste. (Schafskopf, Vienne.); La Résurrection. (Dummerkerl, Berlin.)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: "Comme elle était très lourde, ils la portaient alternativement." (G. Flaubert, Hérodias);
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 212 (26 Novembre 1898), S. 22
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg