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Le rire: journal humoristique — 5.1898-1899 (Nr. 209-260)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16983#0074

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LOUFOQUERIES

LA MATINÉE D’UN DÉPUTÉ

assez grasse, mais de la bonne, graisse. A Curedent-sous-Bois, .nous
n’avons pas trouvé notre affaire. Envoie-la le plus vite possible par
petite vitesse. • *

« Embrasse ta femme pour la mienne et serre-toi la main pour
moi. »

madame. — Et notre héritier profitera de
l’air pur de Curedent-sous-Bois.

Georges Brandimbourg


M. Onésiphore Boulot, natif de Curedent-sous-Bois, est un
homme doux et serviable. Ces précieuses qualités, jointes à une
patience d’éleveur de puces, le conduisirent à la Chambre des
députés. Il fut nommé à deux voix de majorité, la sienne et
celle de son beau-père, président de la « Société pour favoriser
le décorticage des haricots ».

A huit heures du matin, Boulot se lève, parcourt les journaux,

Ïirend le chocolat, puis s’enferme dans son cabinet de travail et
it le courrier.

Il fut de mauvaise humeur en constatant que cent trente-deux
lettres lui avaient été remises : « Sapristi! lit-il, avec un certain
orgueil mal dissimulé, il me faudra bientôt deux secrétaires. »
Mmo Boulot entrebâille la porte et lui fait remarquer : «.Mais
je pourrais bien t’aider. »

boulot. — Tu as raison, ta parole est d'or... Assieds-toi, prends
ces lettres... tu jetteras, dans le panier, toutes les demandes
d’argent.

madame. — Et celles des créanciers?
boulot. — Ne t’en occupe pas... marche.
madame. — En voici justement une.

boulot. — Une lettre de ton père, que veut-il encore? (Li-
sant.)... Te faire plaisir... ta, ta, ta, ta... ta truie vient de mettre
bas quatre petits cochons d'Inde; tout Curedent-sous-Bois est
venu les voir. C’est des vrais cochons de députés. Dis-moi sur un
bout de papier si je peux les appeler Nicomède ou Symphor. (A
madame.) Zut! cela me fait penser à ce que je lui avais promis.
madame. — Quoi?

boulot. — Un rapport traitant de l'influence des ouragans sur
les betteraves ; tu le lui enverras.

madame. — Si on appelait les cochons « petits voyous? » c’est
très gentil.

boulot. — Je t’en prie, laisse-moi tranquille. J’ai bien autre
chose à faire. (Il décachète une autre lettre. Lisant.) « Mon fils
tjue vous connaissez pour avoir parlé favorablement en votre
laveur voudrait bien une place de.conciôrge à la Chambre des
députés ou chez M. Félix Faure. » (A m.adame.) C’est ce crétin
de Mamnès qui m’appelait, dans les réunions, le grand,semeur
de cucurbitacées, richesse féconde du département,
madame. — 11 t’a même comparé à la locomotive défrayant les
voies avides de graines nourrissantes.
monsieur. — Et il a voté pour lui.
madame. — Bon ! voici une lettre de Raoul Paxdoc.
monsieur. — Encore un raseur.

madame, lisant. — Dieu a béni notre union en nous envoyant
du ciel une fille ravissante ; elle ressemble à la poupée de la
Jeannette.

« Je voudrais bien que tu nous envoies de Paris une nourrice

boulot. — C’est fini?

MADAME. — Oui.

boulot. — Pas trop tôt; je suis même étonné qu’il
ne m’ait pas demandé un paillasson et une brosse
à dents. (S’emportant.) Enfin, pour qui me
prend-il? S’il croit que je vais déshonorer le
Parlement en cumulant, avec mes fonc-
tions, celle de courtier en biberons, il
se trompe fort !

madame. — Réfléchis un peu...

Paxdoc est le plus influent de tes
électeurs, il dispose de cinq à six
cents voix.

boulot. — Voilà le grand mot
lâché! Et si chacune de ces fa-
meuses voix désire une nour-
rice, me voici dans l’obligation
de parcourir tout Paris à la re-
cherche de six cents nourrices... et pendant
ce temps le gouvernement fera des bêtises.

madame, timidement. — Demande à un
député s’il n’a pas une nourrice en trop.

boulot. —Non! non! trois fois non! (Il réfléchit, reqarde
sa femme dans le blanc des yeux, puis :) Il y a peut-être
moyen de concilier nos intérêts avec les siens... Dans com-
bien de temps aurons-nous notre bébé ?
madame. — Mais... tu sais bien que je l’attends d'un jour
l’autre, peut-être dans deux jours, peut-être dans trois...
boulot, interrogeant. — Dans huit au plus tard?...
madame. — Oh ! certainement.
boulot, radieux. — Parfait. Écris-lui :

« Mon très cher Raoul,

« Enchanté de te rendre service. Pour toi je cours de
tous les côtés. Hélas, c’est incroyable ce qu’il vient
d’enfants au monde depuis trois jours ; pas une nour-
rice de libre; demain on les dédoublera.

« J'ai donc pris une détermination qui te prou-
vera mon inaltérable dévouement. Dans dix ou
quinzejours .au plus tard, je t’enverrai comme
nourrice, ma femme, madame Onésiphore Bou-
lot.

. « Et ton fils aura du sang de député dans
les veines.

« Ton dévoué,

. « Onésiphore Boulot. »

Horrifique cauchemar causé à un pauvre

petit trottin de Paris à la lecture d’une

annonce trop concise.

Dessin de Métivet.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Horrifique cauchemar cause à un pauvre petit trottin de Paris à la lecture d’une annonce trop concise.
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildbeschriftung: On demande des ouvrières en plumes pur le boa; Rue des jeûneurs.

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum (normiert)
1898 - 1898
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Frau <Motiv>
Anzeige
Königsschlange
Missverständnis <Motiv>
Albtraum
Lesen <Motiv>
Vogelfeder <Motiv>

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 213 (3 Décembre 1898), S. 2

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Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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