Le rire: journal humoristique (5.1898-1899 (Nr. 209-260))

DSS ORIGINES DU GARNAVAL

TEXTE, DESSINS, ÉTYMOLOGIE ET RECONSTITUTIONS
de Mauricius RADIGTJET

Le premier déguisé. — Caïn-Arton. — Le premier bal paré et costumé.
— Origine du concours du Bœuf gras. — Curieuses réoélations sur
l’origine de la religion égyptienne.

La premier êlre à qui vint l’idée ingénieuse de
se travestir est sans contredit l’Esprit malin.

Inutile, n’est-oe pas? de rappeler les événements
fâcheux qui décidèrent l’Eternel à lui supprimer ses
entrées à l’Eden.

Notre Diable cependant, élégamment costumé en
serpent. (serpent PITON, affirme-t-on, grâce au faux
nez qu’il mit pour se rendre encore plus méconnais-
sable), parvint à s’introduire en dépit des rigueurs
du contrôle.

Chacun sait ce qu’il advint. Nos premiers parents
so flanquèrent une indigestion de pommes qui les
obligea à rechercher les petits coins solitaires.

Colère terrible du Seigneur.

Toujours farceur, le Démon conseille à Adam
d’emprunter la peau d’un ours pour se déguiser. Eve,'plus coquette, mais com-
bien imprudente! sé pare de fleurs, de. plumes, se refusant absolument (ah! les

femmes!)- à
dissimuler
complètement
- ses appâts...
Mais ils n’y
coupèrent pas.

L’arch ange
*" (de la bri-
gade des re-
cherches) dé-
, gotta nos
coupables et,
malgré les cir-
constances at-
ténuantes (par-
lons de la
justice divine,
ali ! oui, par-
- lons-en), Dieu,

sans entendre les témoins à décharge (1), expulsa, manu militari, nos infor-
tunés mangeurs de pommes et los animaux comme complices (Tours et le serpent
ayant prêté leur peau pour receler des coupables).

En ce temps, les affaires judiciaires no traînaient pas. Adam ne crut'pas

devoir aller en ap-
pel et ne sollicita
pas la révision de
son procès.

Caïn, à la suite de
la sale histoire que
Ton sait, fut, bien des'

siècles avant Arton, l’homme qui porta à son apogée
l’art du travestissement.

Et c’était autrement difficile, avouéz-le, d’échapper
à cet œil divin, cet œil, ce terrible œil qui le pour-
suivait partout, à une époque où, er, fait d’humains,
y avait tout juste lui, Caïn, son papa, sa maman et la petite famille...

Aussi quel jeu complet de costumes, de postiches, perruques, fausses barbes

in ain à fraînor» rlnnc sas rtprApTinatiODS !.. . *

Jéhovah expulse les infortunés mangeurs de pommes.