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Le rire: journal humoristique — 6.1899-1900 (Nr. 261-312)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21881#0078
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N’empêche qu’au premier rendez-vous je crus devoir, par simple
politesse, lui demander des nouvelles de son petit chat.

Elle rougit, pâlit... J’avais fait une gaffe, sans doute. Peut-être
n’y avait-il pas de chat du tout parmi tous les animaux qu’elle tenait
constamment- sur ses genoux et qu’elle semblait même parfois pei-
gner et friser au petit fer.

Des king-charles, des carlins, des roquets quelconques, telle était
sa passion évidemment, et moi, triple buse, en parlant de chat, je lui
avais révélé gratuitement l'infirmité dont j’étais atteint : ma cruelle
myopie.

Eh bien, la vérité était- plus navrante que tout cela. Ma belle
blonde travaillait tout simplement pour un fabricant de cheveux
postiches et elle passait ses journées à « rafraîchir » des per-
ruques.

Je l’appris par une lettre de rupture que m’envoya la chère en-

L’AMOUR! AFFAIRE DE

fant, et qu’aujourd’hui encore, après dix années écoulées, je puis
vous reciter par cœur :

Monsieur, je vous prie de rompre toutes relations avec moi. L’in-
cohérence de vos propos m’y oblige. Vos conversations pleines d’a-
nimaux me choquent, outragent l’humanité dans ma personne. Je
ne suis qu’une pauvre fille qui a du sentiment à revendre, mais pas
pour les bêtes. Ne prenez pas cela pour vous. Je les ai en horreur,
mais je ne leur ferais pas de mal. Pas plus que je ne voudrais vous
en faire. Donc, mieux vaut ne plus nous voir, d’autant que vous êtes
aussi pauvre que moi et qu’en restant sage j’épouserai peut-être le
patron qui me fait gagner cent sous par jour à faire des perruques.
— Signé : Armandine.

Et dire, conclut Théodule avec une grimace douloureuse, qu’a-
vec ce style-là j’en aurais peut-être fait une femme de lettres.

Jules Hoche.

PEAU (SCHOPENHAUEït)

Dessin de Guvuo.

Ballade du « mot » par excellence

Les petites surprises du complot.

Toutes les pièces dépouillées dans les
dossiers de la Haute-Cour n’étaient pas éga-
lement importantes.

C’est ainsi que dans un des scellés qui
fut ouvert en présence de M. André Buffet,
et qui renfermait trente pièces, on a trouvé
une dépêche adressée à M*. Buffet par
Monseigneur le duc d’Orléans et qui ne
contenait qu’un seul mot, qui était, il est
vrair de nature à effaroucher particulière-
ment M. Bérenger. '

C’était, pourquoi ne pas le dire ? le mot
célèbre qui fut prononcé à Waterloo.

Hâtons-nous d’ajouter que Monseigneur
le duc d’Orléans l’avait chiffré...

Quoi qu’en eût dit Monseigneur de Coislin,
L’homme qui fut le plus poli de France,

Et qui, paré d’un ruban zinzolin,

Savait, selon telle ou telle occurrence,

Faire petite ou grande révérence;

Dût en frémir l’ombre de Talleyrand,

Qui s’excusa de râler en mourant ;

Et quoi que puisse en penser la Baronne,

Je tiens que, bien qu’il soit mal odorant,

Il n’est qu’un mot, c’est le mot de Cambronne.

Ho ! dites-vous, c’est un mot bien vilain !

Le plus vilain, ayez-en l’assurance.

Mais, pour ma part, vous m’y voyez enclin ;

Et c’est, malgré sa mauvaise apparence,

A ce mot-là que va ma préférence.

Le monde entier le sent et le comprend.
Dans notre langue en est-il un plus grand ?
A Waterloo, la France s’en couronne !

O Rabelais, qüi chéris le mot bran,''

Il n’est qu’un mot, c’estle mot de Cambronne!

Quand Déroulède, au cœur vaillant et pWn
D’une fervente et vivace espérance,

L’ira crier dans le vent de Berlin,

De ce mot-là, le plus bas, le plus rance,
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