LE « RIRE » CHEZ GUILLAUME
A peine fus-je introduit que l'Empereur éclata (de rire) En quelques secondes les morceaux furent recollés et le « La musique m’a séduit à son tour et j’ai chanté, non
en mille morceaux et je compris alors pourquoi Sa Majesté fragile monarque m’adressa aussitôt la parole : « Autre- sans succès, dans les principales cours de l’Europe,
avait interdit un journal dont le nom seul occasionnait de fois, dit-il, je me suis passionné pour la peinture et prin-
tels troubles à sa personne. cipalement pour la peinture maritime.
VERS DE LORGNETTE
L’AJjGL^N
a C’est un oiseau qui vient de France. « (Air connu.)
Lorsque l’enfant paraît avec son doux sourire
Sa douce bonne voix — la voix d’or qu’on admire —
On voit bien qu’il est né sous le premier empire.
Alors sur le public, passe comme un frisson :
— « Crénom -> fait Abbéma, le gentil petit homme! »
— « Ta, ta, répond de Max, en mon blanc caleçon
« Quand je jouais le Roi de Rome,
« J’étais un beaucoup plus joli petit garçon. »
Passons.
Premier tableau c’^st la leçon.
L’Aiglon est un enfant si difficile,
Qu’il faut venir lui faire un cours à domicile.
Quand l’histoire est sur le tapis,
Du professeur il se méfie,
Et lorsque c’est le tour de la géographie,
Bien pis.
Il flanque sur la carte
Le chapeau de Buonaparte.
— Ce bicorne a trouvé près du monde très chic,
Un joli succès de public. —
Jugeant pourtant l’allusion malsaine,
Monsieur Loubet, jaloux d’un chapeau si bien né,
Se rencoigne dans l’avant-scène
Avec un air visiblement gêné.
Et tandis que Flambeau se poste en chien fidèle
Devant le couvre-chef du grand Napoléon,
Tout bas le président grommelle :
« Bon Dieu, si j’avais eu pareille sentinelle,
« Je n’aurais pas créé le tube accordéon,
« Mieux vaut voir un seul Flambeau que trente-six chandelles.
Mais revenons à notre Aiglon :
A l’insu de Calmetternich voici que l’on
S’occupe de sa délivrance.
On prépare chevaux, bagages et cœtera.
Hélas, belle espérance,
Que pourra faire à Vienne un roitelet de France!
Hélas, à Vienne que pourra !
L’enfant veut se tirer des pattes,
Quand, à Wagram, il est pincé;
Pour Guitry, pour Sarah ça rate,
On comprend qu’ils aient l’air vexé.
Mais pour nous c’est tout bénéfice.
Nous y gagnons quelques bruits de coulisse.
Ecoutez^ écoutez, les râleux à vingt sous
Qui chahutent dans les dessous.
Râlez, râleux : « Hou hou, hou hou,
Hou hou
Hou
Rassurez-vous.
Car nous touchons bientôt à la fin du poème,
Le dénouement est très gentil.
Voici le thème :
L’Aiglon raconte son baptême
A trois dames très bien qui lui disent : « Je t’aime. »
C’est le sujet — un peu plus assombri —
De Trois femmes pour un mari.
Entre nous, je me doute
Qu’E. Rostand se trouvant à court.
« Puisse goût des voyages m’est venu, je suis allé en « Je n’ai pas négligé non plus la politique. M’avez-vous « Enfin ont surgi les événements du Transvaal.Mon sang
Terre-Sainte et j’ai parcouru les lieux que Pierre Loti a vu pendant la guerre gréco-turque? J’ai épaté les Armé- n’a fait qu’un tour et j’ai prêté mon appui moral aux op-
visites. niens. primés.
A peine fus-je introduit que l'Empereur éclata (de rire) En quelques secondes les morceaux furent recollés et le « La musique m’a séduit à son tour et j’ai chanté, non
en mille morceaux et je compris alors pourquoi Sa Majesté fragile monarque m’adressa aussitôt la parole : « Autre- sans succès, dans les principales cours de l’Europe,
avait interdit un journal dont le nom seul occasionnait de fois, dit-il, je me suis passionné pour la peinture et prin-
tels troubles à sa personne. cipalement pour la peinture maritime.
VERS DE LORGNETTE
L’AJjGL^N
a C’est un oiseau qui vient de France. « (Air connu.)
Lorsque l’enfant paraît avec son doux sourire
Sa douce bonne voix — la voix d’or qu’on admire —
On voit bien qu’il est né sous le premier empire.
Alors sur le public, passe comme un frisson :
— « Crénom -> fait Abbéma, le gentil petit homme! »
— « Ta, ta, répond de Max, en mon blanc caleçon
« Quand je jouais le Roi de Rome,
« J’étais un beaucoup plus joli petit garçon. »
Passons.
Premier tableau c’^st la leçon.
L’Aiglon est un enfant si difficile,
Qu’il faut venir lui faire un cours à domicile.
Quand l’histoire est sur le tapis,
Du professeur il se méfie,
Et lorsque c’est le tour de la géographie,
Bien pis.
Il flanque sur la carte
Le chapeau de Buonaparte.
— Ce bicorne a trouvé près du monde très chic,
Un joli succès de public. —
Jugeant pourtant l’allusion malsaine,
Monsieur Loubet, jaloux d’un chapeau si bien né,
Se rencoigne dans l’avant-scène
Avec un air visiblement gêné.
Et tandis que Flambeau se poste en chien fidèle
Devant le couvre-chef du grand Napoléon,
Tout bas le président grommelle :
« Bon Dieu, si j’avais eu pareille sentinelle,
« Je n’aurais pas créé le tube accordéon,
« Mieux vaut voir un seul Flambeau que trente-six chandelles.
Mais revenons à notre Aiglon :
A l’insu de Calmetternich voici que l’on
S’occupe de sa délivrance.
On prépare chevaux, bagages et cœtera.
Hélas, belle espérance,
Que pourra faire à Vienne un roitelet de France!
Hélas, à Vienne que pourra !
L’enfant veut se tirer des pattes,
Quand, à Wagram, il est pincé;
Pour Guitry, pour Sarah ça rate,
On comprend qu’ils aient l’air vexé.
Mais pour nous c’est tout bénéfice.
Nous y gagnons quelques bruits de coulisse.
Ecoutez^ écoutez, les râleux à vingt sous
Qui chahutent dans les dessous.
Râlez, râleux : « Hou hou, hou hou,
Hou hou
Hou
Rassurez-vous.
Car nous touchons bientôt à la fin du poème,
Le dénouement est très gentil.
Voici le thème :
L’Aiglon raconte son baptême
A trois dames très bien qui lui disent : « Je t’aime. »
C’est le sujet — un peu plus assombri —
De Trois femmes pour un mari.
Entre nous, je me doute
Qu’E. Rostand se trouvant à court.
« Puisse goût des voyages m’est venu, je suis allé en « Je n’ai pas négligé non plus la politique. M’avez-vous « Enfin ont surgi les événements du Transvaal.Mon sang
Terre-Sainte et j’ai parcouru les lieux que Pierre Loti a vu pendant la guerre gréco-turque? J’ai épaté les Armé- n’a fait qu’un tour et j’ai prêté mon appui moral aux op-
visites. niens. primés.