LA VAINE ÉTREINTE
LETTRE DE FEMME
Il m’arrive une chose affreuse,
Ma chère amie. Ah ! c’est, vraiment,
Le plus fatal événement!...
Je suis amoureuse !... Amoureuse! ! !...
Amoureuse, eh ! oui, comme sis !
Oui, moi, qui faisais ma sucrée !...
Et je suis plus désespérée
Qu’une certaine Salmacis,
Dont tu dois savoir, ma petite,
Si tu lus Ovide en entier,
Qu’elle se livra sans quartier
Au très piteux Hermaphrodite.
Tu sais aussi que ce garçon,
Fils de Vénus et de Mercure,
D’amour pratique n’avait cure,
Et restait froid comme un glaçon,
L’Ours russe a la Chine. — Mais on ne t’a pas négligée, ma
chérie, c’est moi qui ai la plus grosse part. (Ulfc, Berlin.)
Tant que Salmacis, sa maîtresse, . A
Ne pouvait changer son état, ;
Quoi que, d’ailleurs, elle inventât,
Dans l’art exquis de la caresse...
N’est-ce pas triste?... Et c'est ainsi,
Las ! qu’il en advient pour moi-même ;
Car à m’aimer celui qui m’aime
N’a pas encore réussi!...
Pourtant' le pauvre cher s’efflanque,
Et, parfois, il se croit en feu...
Mais, il a, pour finir le jeu,
Un je ne sais quoi qui lui manque...
Plus qu’un homme c’est un bouleau !
J’ai beau lui crier : « Viens, bel ange ! »
Jamais ne se fait le mélange !
Il est l’huile, et, moi, je suis l’eau !...
Quand donc serai-je au ciel ravie,
Lui dis-je, ô mon nec plus ultra ?
— Bah! répond-il, cela viendra,
Pour peu que Dieu me prête vie... »
Georges DocquoïS,
Français, donnez d’abord de l’argent...
LE CZAR VIENDRA-T-IL?
... la fete viendra apres,
BIBLIOGRAPHIE
Les Exploits cle Capestoe, par
Rodolphe Branger, un volume
in-16 grand colombier. Juven,
éditeur, 122, rue Réaumur,
3 fr. 50 franco.
Voici un nouveau roman de.
Rodolphe Bringer, notre bon col-
laborateur, qui s’est donné à
tâche de ressusciter le roman de
~cape et d’épée. Dans ce volume,
où les chevauchées héroïques
succèdent aux rudes estocades,
on nous montre les dessous de la
ténébreuse conspiration de Cinq-
Mars, qui, pour n’être sans doute
pas approuvés par Henri Martin
et Michelet, n’en prouvent pas
moins la féconde imagination de
l’auteur. Ce roman, nous en som-
mes sûrs, aura le succès des pré-
cédents,et surtout à’Un Cadet de
Gasgogne dont plusieurs éditions
ont- été épuisées en quelques
mois.
Boum-Boum-Waldersee. — L’ennemi ! Où est l’ennemi ?
Li-Hung-C’hang. — Mais, général, à la brasserie, avec les troupes alliées.
(.Humoristiche Blàtter, Berlin.)
(.Kikerild, Vienne.)
LES
Gaietés de la Rampe
Les Mathurins annoncent les
trois dernières représentations
des Petites Maehin. Les débuts
de l’humoriste Jules Moy et la
prochaine représentation de la
Petite Femme de Loth, opéra-
bouffe en deux actes de M. Tris-
tan Bernard, musique de Claude
Terrasse, joué par Marguerite
Deval, Tarride et de nombreux
artistes de choix.
Quoique débutante d-ans la pan-
tomime, Mme Otero s’y est affir-
mée de suite grande artiste. Eût-
elle étudié àvéc" les premiers
maîtres et pendant de longues
années que sa physionomie ne
serait pas plus expressive; ses
gestes ni plus gracieux ni plus
justes. Une Fête à Séville, à Ma-
rigny, lui vaut de. nombreux et
mérités applaudissements,.et. ce
succès engagera certainement la
belle artiste à se consacrer exclu-
sivement à la pantomime.
Enfin, notons, à la Scala, le
succès touj ours croissant de Paris
exposé, la spirituelle revue où
Polin, Polaire, Paola del Monte,
Sulbac et tutti quanti font mer-
veille chaque soir.
LETTRE DE FEMME
Il m’arrive une chose affreuse,
Ma chère amie. Ah ! c’est, vraiment,
Le plus fatal événement!...
Je suis amoureuse !... Amoureuse! ! !...
Amoureuse, eh ! oui, comme sis !
Oui, moi, qui faisais ma sucrée !...
Et je suis plus désespérée
Qu’une certaine Salmacis,
Dont tu dois savoir, ma petite,
Si tu lus Ovide en entier,
Qu’elle se livra sans quartier
Au très piteux Hermaphrodite.
Tu sais aussi que ce garçon,
Fils de Vénus et de Mercure,
D’amour pratique n’avait cure,
Et restait froid comme un glaçon,
L’Ours russe a la Chine. — Mais on ne t’a pas négligée, ma
chérie, c’est moi qui ai la plus grosse part. (Ulfc, Berlin.)
Tant que Salmacis, sa maîtresse, . A
Ne pouvait changer son état, ;
Quoi que, d’ailleurs, elle inventât,
Dans l’art exquis de la caresse...
N’est-ce pas triste?... Et c'est ainsi,
Las ! qu’il en advient pour moi-même ;
Car à m’aimer celui qui m’aime
N’a pas encore réussi!...
Pourtant' le pauvre cher s’efflanque,
Et, parfois, il se croit en feu...
Mais, il a, pour finir le jeu,
Un je ne sais quoi qui lui manque...
Plus qu’un homme c’est un bouleau !
J’ai beau lui crier : « Viens, bel ange ! »
Jamais ne se fait le mélange !
Il est l’huile, et, moi, je suis l’eau !...
Quand donc serai-je au ciel ravie,
Lui dis-je, ô mon nec plus ultra ?
— Bah! répond-il, cela viendra,
Pour peu que Dieu me prête vie... »
Georges DocquoïS,
Français, donnez d’abord de l’argent...
LE CZAR VIENDRA-T-IL?
... la fete viendra apres,
BIBLIOGRAPHIE
Les Exploits cle Capestoe, par
Rodolphe Branger, un volume
in-16 grand colombier. Juven,
éditeur, 122, rue Réaumur,
3 fr. 50 franco.
Voici un nouveau roman de.
Rodolphe Bringer, notre bon col-
laborateur, qui s’est donné à
tâche de ressusciter le roman de
~cape et d’épée. Dans ce volume,
où les chevauchées héroïques
succèdent aux rudes estocades,
on nous montre les dessous de la
ténébreuse conspiration de Cinq-
Mars, qui, pour n’être sans doute
pas approuvés par Henri Martin
et Michelet, n’en prouvent pas
moins la féconde imagination de
l’auteur. Ce roman, nous en som-
mes sûrs, aura le succès des pré-
cédents,et surtout à’Un Cadet de
Gasgogne dont plusieurs éditions
ont- été épuisées en quelques
mois.
Boum-Boum-Waldersee. — L’ennemi ! Où est l’ennemi ?
Li-Hung-C’hang. — Mais, général, à la brasserie, avec les troupes alliées.
(.Humoristiche Blàtter, Berlin.)
(.Kikerild, Vienne.)
LES
Gaietés de la Rampe
Les Mathurins annoncent les
trois dernières représentations
des Petites Maehin. Les débuts
de l’humoriste Jules Moy et la
prochaine représentation de la
Petite Femme de Loth, opéra-
bouffe en deux actes de M. Tris-
tan Bernard, musique de Claude
Terrasse, joué par Marguerite
Deval, Tarride et de nombreux
artistes de choix.
Quoique débutante d-ans la pan-
tomime, Mme Otero s’y est affir-
mée de suite grande artiste. Eût-
elle étudié àvéc" les premiers
maîtres et pendant de longues
années que sa physionomie ne
serait pas plus expressive; ses
gestes ni plus gracieux ni plus
justes. Une Fête à Séville, à Ma-
rigny, lui vaut de. nombreux et
mérités applaudissements,.et. ce
succès engagera certainement la
belle artiste à se consacrer exclu-
sivement à la pantomime.
Enfin, notons, à la Scala, le
succès touj ours croissant de Paris
exposé, la spirituelle revue où
Polin, Polaire, Paola del Monte,
Sulbac et tutti quanti font mer-
veille chaque soir.