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Le rire: journal humoristique — 6.1899-1900 (Nr. 261-312)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21881#0757
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VI. — Les rats s’engagent hors de leurs loges et du foyer de
l’Opéra, à ne pas quitter le foyer paternel et la loge maternelle.

QUELS HOMMES !

Nous étions réunis, Albert, Numa,

Marius et moi, au café Glacier, à Mar-
seille. Albert tenait le dé de la conver-
sation.

— Oui, mes petits agneaux, on peut
dire tout ce qu’on voudra, les premiers
plongeurs du monde sont encore les
Marseillais. Tenez, vous rappelez-vous
le concours qui a eu lieu en 1890? J’étais membre du
jury, naturellement, puisque mon père avait été vingt
ans plongeur au restaurant des Phocéens. Ah, il en
était venu des lapins pour cette épreuve. Et des pê-
cheurs de corail, et des pêcheurs de perles, et des
gens d’Aden, et des gens de Ceylan, et ceux qui avaient
cherché les galions de Vigo. Eh bien, quand tous ces
Anglais, ces Hindous, ces Arabes, ces Espagnols ont
vu arriver Barbentane, ils se sont tous retirés, lui
abandonnant le prix sans lutte, de sorte que ce pauvre
Julien a fait walk-over, ce dont il était du reste inconso-
lable. Et savez-vous pourquoi, mes petits perdreaux ?

C’est que Barbentane était arrivé en caleçon garni d’un cervelas, d’un pain de
quatre livres, d’un paquet de tabac, d’une pipe et de deux boîtes d’allumettes, et que
quand on lui demanda la raison de cet accoutrement il répondit le plus simplement
du monde, qu’il pensait que l’épreuve serait sérieuse et qu’il n’avait pas l’intention
de rester plusieurs jours sous l’eau sans pouvoir se soutenir. Vous vous rappelez
bien Barbentane, celui qui a été asphyxié, le pauvre, pour être resté une minute
la tête sous l’eau aux Catalans.

— Parbleu, si je m’en souviens, reprit Numa, il me semble que je le vois encore !
Les Marseillais sont les premiers plongeurs du monde, c’est archi-prouvé, mais
ce m’est rien encore auprès de leur habileté comme nageurs. Tenez, il m’en vient
justement à la mémoire un exemple frappant. J’étais à bord d’un paquebot des
Messageries Maritimes me rendant en Indo-Chine où j’allais visiter mes grands
parcs à tigres. Nous avions quitté Oboek depuis deux jours, en y prenant un pas-
sager Marseillais, et nous filions vers Colombo directement au moins à la vitesse de

2.0 nœuds à l’heure. Soudain, ah ! je ne F oublierai jamais, le passager susdit
vint à tomber à la mer. Vous pensez si nous suppliâmes tous le ca-
pitaine de stopper. Le brave homme nous répondit que cela lui était
tout à fait impossible, qu’il était porteur de dépêches du gouvernement ne
souffrant pas le moindre retard, et qu’il n’allait pas risquer le sort de toute
une colonie Française, pour sauver un homme. Notre chagrin était affreux;
mais, comme, après tout, les grandes douleurs ne peuvent pas durer
toujours, au bout d’une demi-heure nous prenions des boissons glacées, ex-
cellentes, ma foi, quand un cri de détresse nous parvint de l’arrière. On se
précipite, et qu’est-ce qu’on voit ? Notre Marseillais qui nous suivait à la
nage, l’air tout souriant. Cette fois rien n’y fit, bon gré mal gré, le capitaine
dut s’arrêter, et deux minutes après le passager était à bord. Il ôta poliment
sa casquette, s’avança vers le capitaine et lui dit : » Pardon, monsieur, de
vous avoir fait perdre un temps précieux. Je comptais bien vous suivre sans
rien dire jusqu’à Ceylan; mais comme j’étais entouré de requins dont le
nombre allait s’augmentant, bien que j’en aie tué au moins une demi-dou-
zaine à coups de talons de bottes, j’ai cru plus prudent de regagner ma ca-
bine. » Hein, était-ce crâne, ça?

— Bravo, cria Albert.

— Ce qui m’ennuie, reprit Numa, c’est que Marius reste
froid etqu’il n’a pasl’airde croire à la vérité de mon récit.

— Ah bien, par exemple, riposta Marius, celle-là elle est
forte ! Tu n’as plus aucune mémoire, mon pauvre Numa.

Tu ne te rappelles donc pas, animal,
que le passager en question, c’était
moi, entends-tu, c’était moi. Je vais
même fixer tes souvenirs par un fait
précis. Quand le capitaine a fait stop-
per, emporté que j’étais par la vitesse
acquise, je suis venu donner du bras
avec une telle force dans la hanche
de bâbord qu’on a cru que le bâtiment
avait une voie d’eau, et que toute la
vaisselle du restaurant a été renver-
sée et cassée.

— C’est pourtant vrai, répondit Numa, comme
on est oublieux tout de même.

Puis, comme
nait générale,
tion du garçon
sixième tournée

la conversation redeve-
on profita de l’appari-
pour commander une
de vermouth. Sécot.

VIL — Pour ne pas mé-
contenter les journalistes
et les photographes, les
rats consentent à leur ac-
corder une séance de pose
par mois, mais ce sont leurs
mères qui se placeront de-
vant l’objectif dans toutes
les positions exigées par
ces messieurs, etc., étc.

VIII. — Le Président de l’Association, le très connu B.
R. G. de la Hauttecourt est chargéjde l’exécution et du main-
tien des conditions susdites. |Dessins de Guydo.
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