la molesquine, dûment gagnée, d’un siège de sous-chef ; il commen-
çait à êthe quelqu’un.
Son mariage s’ensuivit de peu, ;■ il épousa une jeune fille modeste,
et d’autant plus charmante, qui lui apporta une dot modeste, mais
suffisante.
Il appètait au velours d’un fauteuil de chef de bureau : vu son
dossier, il l'obtint. Mais sa modestie était trop éclatante pour se con-
finer aux quatre murs d’un bureau ; elle n’avait pas échappé à l'at-
tention de ses concitoyens, et, à la veille d’élections législatives,
une députation de libres citoyens se présenta qui lui demanda la
permission de soutenir sa candidature. Il n’osa refuser, par mo-
destie.
Ses concurrents étaient nombreux, mais le peuple, qui sait ce
qu’il fait, quoi qu’on en dise, ne se laissa pas égarer par les qualifi-
catifs ronflants de ses rivaux, et son choix se fixa, en ce vase d’élec-
tion qu’est l’urne, sur celui dont les affiches violettes proclamaient
modestement le mérite caché.
Ce beau succès ne fit pas abandonner sa modestie au néo-député,
au contraire. Il tient maintenant sa place, modestement, mais hono-
rablement, au Parlement, où ses collègues l’apprécient à sa juste
valeur. Il parle peu et semble ignorer lui-même sa belle nature, et
c’est à peine s’il laisse percer, devant les éloges qu’il reçoit journel-
lement, le légitime orgueil que lui inspire sa modestie.
Aussi le pupitre de député est-il au-dessous de sa valeur ; le banc
des ministres le guette et nous savons que, d’ores et déjà, on lui
réserve, dans le prochain ministère, un portefeuille modeste, peut-
être, mais où il saura-donner la pleine mesure de sa vertu.
Goguùs.
MARCHE FUNÈBRE DU CHOPIN
Dessin de Roiîveyre.
— Vous devriez le faire téter... pour voir...
Dessin d’Abel- Faivre.
çait à êthe quelqu’un.
Son mariage s’ensuivit de peu, ;■ il épousa une jeune fille modeste,
et d’autant plus charmante, qui lui apporta une dot modeste, mais
suffisante.
Il appètait au velours d’un fauteuil de chef de bureau : vu son
dossier, il l'obtint. Mais sa modestie était trop éclatante pour se con-
finer aux quatre murs d’un bureau ; elle n’avait pas échappé à l'at-
tention de ses concitoyens, et, à la veille d’élections législatives,
une députation de libres citoyens se présenta qui lui demanda la
permission de soutenir sa candidature. Il n’osa refuser, par mo-
destie.
Ses concurrents étaient nombreux, mais le peuple, qui sait ce
qu’il fait, quoi qu’on en dise, ne se laissa pas égarer par les qualifi-
catifs ronflants de ses rivaux, et son choix se fixa, en ce vase d’élec-
tion qu’est l’urne, sur celui dont les affiches violettes proclamaient
modestement le mérite caché.
Ce beau succès ne fit pas abandonner sa modestie au néo-député,
au contraire. Il tient maintenant sa place, modestement, mais hono-
rablement, au Parlement, où ses collègues l’apprécient à sa juste
valeur. Il parle peu et semble ignorer lui-même sa belle nature, et
c’est à peine s’il laisse percer, devant les éloges qu’il reçoit journel-
lement, le légitime orgueil que lui inspire sa modestie.
Aussi le pupitre de député est-il au-dessous de sa valeur ; le banc
des ministres le guette et nous savons que, d’ores et déjà, on lui
réserve, dans le prochain ministère, un portefeuille modeste, peut-
être, mais où il saura-donner la pleine mesure de sa vertu.
Goguùs.
MARCHE FUNÈBRE DU CHOPIN
Dessin de Roiîveyre.
— Vous devriez le faire téter... pour voir...
Dessin d’Abel- Faivre.