L’ENCYCLOPÉDIE LAROSSE
'
CHARBON (La crise
du). — Nos ménagères
s’en préoccupent en ce
moment avec raison et
nous ne saurions plus
longtemps la passer sous
silence. Heureux si nous
pouvons donner à nos
lecteurs quelques indi-
cations utiles en pareil
cas.
On sait que le charbon
se transmet générale-
ment par inoculation au
contact des animaux morts de cette maladie. Pour neutrali-
ser la crise du charbon on emploiera donc les caustiques
les plus actifs, dont l’action devra porter sur toute l’étendue
des pustules charbonneuses tels que la potasse caustique,
les articles humoristiques du Rire et le bichlorure de
mercure.
Mais nous recommandons tout spécialement le moyen
qui consiste à asséner de violents coups de canne sur la
tête, des auvergnats qui nous vendent leur charbon hors de
prix, en leur faisant remarquer que la faute en revient à
l'Angleterre.
C. I. V. (Les). — A la
dernière heure, au mo-
ment où nous allions ces-
ser de mettre notre cer-
veau sous presse, nous
apprenons une nouvelle
victoire des brillants vo-
lontaires de la Cité, dont
le seul retour à Londres
a suffi pour mettre en
déroute, étouffer et bles-
ser près de deux mille
personnes. Cela porte le
nombre des ennemis tués
par eux pendant la guerre à 2,020. On nous assure, en effet,
qu’au Transvaal, par suite d’une déplorable erreur les C.I.V.
(Ne pas confondre avec les 104) ont tiré sur une de leurs pa-
trouilles et que vingt soldats ont été plus ou moins griève-
ment atteints. Au surplus ils ont été immédiatement pansés
avec l’eau bourriquôe de la Tugela.
FEMMES TEMOI-
GNES. — 11 paraît que
l’on adapte en ce moment
aux barres de toutes les
mairies, commissariats,
etc... un système de bou-
chons-bâillons à leviers
automatiques, reliés élec-
triquement au bureau du
maire ou du commissaire
et destinés à interrompre
à volonté les dépositions
des femmes témoins qui
dépassant les paroles uti-
les pour se perdre en vains discours, excéderaient les témoi-
gnages habituels et la patience des assistants.
IXSTltUCTIOX PU-
BLIQUE (Commandeur
de 1’). — On sait que le
Christ, ayant délivré un
homme du démon, de-
manda à cet esprit impur
quel était son nom.
— Je m’appelle Légion,
répondit-il, parce que
nous sommes beaucoup...
Tout le monde sait
que depuis dix-huit siè-
cles ce nombre n’a fait
qu’augmenter, justifiant
toujours mieux le titre de cette institution. Par contre, la
qualité des légionnaires s)est rapidement améliorée et l’on
se souvient peut-être des supplications qu’adressait déjà
Auguste au grand chancelier Varus qui lui avait pris sa
légion.
De nos jours, cependant, les grades inférieurs de la
Légion d’honneur ne suffisent plus : tout le monde veut
êlre au moins commandeur et la mode s’est introduite en
France parmi les sage-femmes de ne plus couper le cordon
ombilical des nouveau-nés, mais bien, tout au contraire,
de le conserver soigneusement tanné, roulé autourdu corps
des enfants.
— Bah, dit-on, cela lui servira toujours un jour ou l’autre,
quand il sera commandeur; il n’y a pas de petites éco-
nomies.
Aussi, ces derniers temps, a-t-on appris avec indignation
que M. Leygues (de Mots) refusait de créer un nouveau
commandariat de l’instruction publique, qui eût satisfait
tous ceux que la Légion d’honneur semble devoir écarter à
jamais des grades élevés.
Que vont faire les deux jeunesses de tous leurs cordons
ombilicaux désormais inutiles ?
Franchement, on se moque du public !
TOULOUSE (Discours
de). —- Le Pape' vient
d’envoyer à M. Waldeck-
Rousseau une lettre dans
laquelle il lui annonce sa
prochaine intention de
fermer les séminaires et
d’envoyer tous leurs élè-
ves à la simple école laï-
que pour y apprendre la
règle de trois et celle du
mouvement de la terre.
Cette lettre pleine de
bon sens est vivement
commentée comme on le pense dans les milieux catholiques.
— Voyons, déridez-vous un peu, vous nous faites une figure d’enterrement.
Dessin de Dépaquit.
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CHARBON (La crise
du). — Nos ménagères
s’en préoccupent en ce
moment avec raison et
nous ne saurions plus
longtemps la passer sous
silence. Heureux si nous
pouvons donner à nos
lecteurs quelques indi-
cations utiles en pareil
cas.
On sait que le charbon
se transmet générale-
ment par inoculation au
contact des animaux morts de cette maladie. Pour neutrali-
ser la crise du charbon on emploiera donc les caustiques
les plus actifs, dont l’action devra porter sur toute l’étendue
des pustules charbonneuses tels que la potasse caustique,
les articles humoristiques du Rire et le bichlorure de
mercure.
Mais nous recommandons tout spécialement le moyen
qui consiste à asséner de violents coups de canne sur la
tête, des auvergnats qui nous vendent leur charbon hors de
prix, en leur faisant remarquer que la faute en revient à
l'Angleterre.
C. I. V. (Les). — A la
dernière heure, au mo-
ment où nous allions ces-
ser de mettre notre cer-
veau sous presse, nous
apprenons une nouvelle
victoire des brillants vo-
lontaires de la Cité, dont
le seul retour à Londres
a suffi pour mettre en
déroute, étouffer et bles-
ser près de deux mille
personnes. Cela porte le
nombre des ennemis tués
par eux pendant la guerre à 2,020. On nous assure, en effet,
qu’au Transvaal, par suite d’une déplorable erreur les C.I.V.
(Ne pas confondre avec les 104) ont tiré sur une de leurs pa-
trouilles et que vingt soldats ont été plus ou moins griève-
ment atteints. Au surplus ils ont été immédiatement pansés
avec l’eau bourriquôe de la Tugela.
FEMMES TEMOI-
GNES. — 11 paraît que
l’on adapte en ce moment
aux barres de toutes les
mairies, commissariats,
etc... un système de bou-
chons-bâillons à leviers
automatiques, reliés élec-
triquement au bureau du
maire ou du commissaire
et destinés à interrompre
à volonté les dépositions
des femmes témoins qui
dépassant les paroles uti-
les pour se perdre en vains discours, excéderaient les témoi-
gnages habituels et la patience des assistants.
IXSTltUCTIOX PU-
BLIQUE (Commandeur
de 1’). — On sait que le
Christ, ayant délivré un
homme du démon, de-
manda à cet esprit impur
quel était son nom.
— Je m’appelle Légion,
répondit-il, parce que
nous sommes beaucoup...
Tout le monde sait
que depuis dix-huit siè-
cles ce nombre n’a fait
qu’augmenter, justifiant
toujours mieux le titre de cette institution. Par contre, la
qualité des légionnaires s)est rapidement améliorée et l’on
se souvient peut-être des supplications qu’adressait déjà
Auguste au grand chancelier Varus qui lui avait pris sa
légion.
De nos jours, cependant, les grades inférieurs de la
Légion d’honneur ne suffisent plus : tout le monde veut
êlre au moins commandeur et la mode s’est introduite en
France parmi les sage-femmes de ne plus couper le cordon
ombilical des nouveau-nés, mais bien, tout au contraire,
de le conserver soigneusement tanné, roulé autourdu corps
des enfants.
— Bah, dit-on, cela lui servira toujours un jour ou l’autre,
quand il sera commandeur; il n’y a pas de petites éco-
nomies.
Aussi, ces derniers temps, a-t-on appris avec indignation
que M. Leygues (de Mots) refusait de créer un nouveau
commandariat de l’instruction publique, qui eût satisfait
tous ceux que la Légion d’honneur semble devoir écarter à
jamais des grades élevés.
Que vont faire les deux jeunesses de tous leurs cordons
ombilicaux désormais inutiles ?
Franchement, on se moque du public !
TOULOUSE (Discours
de). —- Le Pape' vient
d’envoyer à M. Waldeck-
Rousseau une lettre dans
laquelle il lui annonce sa
prochaine intention de
fermer les séminaires et
d’envoyer tous leurs élè-
ves à la simple école laï-
que pour y apprendre la
règle de trois et celle du
mouvement de la terre.
Cette lettre pleine de
bon sens est vivement
commentée comme on le pense dans les milieux catholiques.
— Voyons, déridez-vous un peu, vous nous faites une figure d’enterrement.
Dessin de Dépaquit.