LÉOPOLD AUTOMOBILISTE
Si les rois fainéants revenaient, ils ne seraient pas peu et la couronne ornée de pierreries par une casquette de Tout récemment, un roi fin-de-siècle qui se trouvait à un
étonnés de voir le char à boeufs de 1 Etat remplacé par un chauffeur. tournant dangereux de l’histoire, fit un virage si réussi...
char automobile...
« C’est un fichu état que celui où vous vous trouvez, sais-
tu bien, Léopold. Va d’abord te débarbouiller et vous revien>
drez après, si tu veux, s'il vous plait. »
Ta bouche, bébé !
Si tu veux...
QUESTION BRULANTE
S’il est une question brûlante, à cette heure critique qui sonne la
clôture de notre universelle Exposition, ah! dites-moi, n’est-ce pas
la question du charbon?
Le charbon augmente, crie-t-on de toute part, et — ù logique,
voici bien de tes coups — le charbon augmente parce qu’il diminue.
Mais sans nous attarder à savoir le pourquoi de cette augmenta-
tion — car, lorsque nous en saurions les raisons, cela nous empê-
cherait-il de payer la houille à raison de 80 francs les 1,000 kilos —
soit, dis-je, sans nous attarder à savoir le pourquoi de cet état de
choses, trouvons-lui un remède.
Et, c'est inspiré par cette haute pensée humanitaire, que je lan-
çai, il y a trois jours, un millier de lettres à des personnes aussi
diverses que notables, pour leur demander quelle attitude il était
séant d’arborer devant cette hausse, afin de n’en pas être écrasé (1).
J’ai déjà reçu quelques lettres que je me fais un plaisir (0,50 c. la
ligne, je le crois, c’est de la bonne copie), de vous communiquer.
« Mon cher ami,
« Vous savez que durant l’estivale saison je me mets au vert à
Idem-sur-Oise. C’est un pays très malsain et rempli de bêtes veni-
meuses. Longtemps je m’en suis plaint, mais en ce jour je m’en
réjouis, car ayant tout cet été fait une rafle de mouches charbon-
neuses, ces braves bestioles, vont m’assurer mon chauffage pour cet
hiver. En quinze jours elles ont déjà produit 3,000 kilos de charbon.
Aussi la crise, ce que je m’en fiche !
« Tout à vous, Lucien Métivet. »
Très joli ! seulement, voilà, il est trop tard ! Oh ! si Métivet nous
avait débiné son truc trois mois plus tôt. Il est vrai qu’à cette .
époque...
Voyons la seconde lettre : 1
(1) Être écrasé par une hausse ! ! ! En voilà un style !
Dessin d’A. Rouveyre.
Si les rois fainéants revenaient, ils ne seraient pas peu et la couronne ornée de pierreries par une casquette de Tout récemment, un roi fin-de-siècle qui se trouvait à un
étonnés de voir le char à boeufs de 1 Etat remplacé par un chauffeur. tournant dangereux de l’histoire, fit un virage si réussi...
char automobile...
« C’est un fichu état que celui où vous vous trouvez, sais-
tu bien, Léopold. Va d’abord te débarbouiller et vous revien>
drez après, si tu veux, s'il vous plait. »
Ta bouche, bébé !
Si tu veux...
QUESTION BRULANTE
S’il est une question brûlante, à cette heure critique qui sonne la
clôture de notre universelle Exposition, ah! dites-moi, n’est-ce pas
la question du charbon?
Le charbon augmente, crie-t-on de toute part, et — ù logique,
voici bien de tes coups — le charbon augmente parce qu’il diminue.
Mais sans nous attarder à savoir le pourquoi de cette augmenta-
tion — car, lorsque nous en saurions les raisons, cela nous empê-
cherait-il de payer la houille à raison de 80 francs les 1,000 kilos —
soit, dis-je, sans nous attarder à savoir le pourquoi de cet état de
choses, trouvons-lui un remède.
Et, c'est inspiré par cette haute pensée humanitaire, que je lan-
çai, il y a trois jours, un millier de lettres à des personnes aussi
diverses que notables, pour leur demander quelle attitude il était
séant d’arborer devant cette hausse, afin de n’en pas être écrasé (1).
J’ai déjà reçu quelques lettres que je me fais un plaisir (0,50 c. la
ligne, je le crois, c’est de la bonne copie), de vous communiquer.
« Mon cher ami,
« Vous savez que durant l’estivale saison je me mets au vert à
Idem-sur-Oise. C’est un pays très malsain et rempli de bêtes veni-
meuses. Longtemps je m’en suis plaint, mais en ce jour je m’en
réjouis, car ayant tout cet été fait une rafle de mouches charbon-
neuses, ces braves bestioles, vont m’assurer mon chauffage pour cet
hiver. En quinze jours elles ont déjà produit 3,000 kilos de charbon.
Aussi la crise, ce que je m’en fiche !
« Tout à vous, Lucien Métivet. »
Très joli ! seulement, voilà, il est trop tard ! Oh ! si Métivet nous
avait débiné son truc trois mois plus tôt. Il est vrai qu’à cette .
époque...
Voyons la seconde lettre : 1
(1) Être écrasé par une hausse ! ! ! En voilà un style !
Dessin d’A. Rouveyre.