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Le rire: journal humoristique — 7.1900-1901 (Nr. 313-364)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21882#0095
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Le pijSnce Léonino.

UNE TABLE A MONACO

M. Bertrand. M. Édouard de Rothschild. M. H. Lctellier. M. Oppenheim.

Polaire. Émilienne d’Alençon.

Extrait nu nouvel album de notre collaborateur Sem.

L’HOMME VERDATRE

ou la Porte mystérieuse de la Cave aux Trésors des souterrains
du Château-Maudit

GRAND ROMAN HISTORIQUE

(Suite et fin.) ,

CHAPITRE XII

X.e secret de l’Homme verdâtre

Dans la salle des Preux, près de la grande cheminée où des-
arbres entiers crépitaient, l’Homme verdâtre, que, durant le cours

de ce roman scrupuleusement vé-
ridique, nous avons toujours vu
debout, était enfin assis. Il se te-
nait dans un fauteuil, entre Angela
et Dolorès, tandis que les deux
mousquetaires se penchaient res-
pectueusement vers lui. Au travers
de la porte, on. entendait à côté,
dans la salle des Gardes, les rires
et les lazzis des Frères vengeurs
qui mettaient au pillage les ton-
neaux du castel. Dans un coin, sur
les dalles, treize cadavres étaient
étendus.

« Mes enfants, oui mes enfants,
permettez-moi de vous donner ce
titre, disait l’Homme verdâtre, le
moment est venu de vous révéler
mon secret. Aussi bien à partir de
ce jour l’Homme verdâtre n’existe
plus. Je puis enfin relever la tête
et reprendre mon véritable nom.
Je suis le comte de Lamerloy. Ce
château est le mien. On m’a vu
pendre, guillotiner, poignarder, et
cependant je suis vivant, heureux
de l’être, je l’avoue, pour ré-
compenser les bons et punir les
méchants. Vous comprendrez tous,
je l’espère, le mystère qui a plané
sur toute mon existence, quand vous
saurez qu’en l’an de grâce 16...,
feu ma défunte mère mit au monde
quatre jumeaux parfaitement cons-
titués et qui se ressemblaient comme des frères. Le premier,
le connétable de Lamerloy, fut pendu en place de Grève ; le

second, le chancelier de Lamerloy, fut décapité en présence de
20,000 personnes; le. troisième, le vidarne de Lamerloy ; fut lâche-
ment assassiné un soir près de l’ambassade d’Angleterre; enfin, moi,
quatrième, comte de Lamerloy et chevalier de Malte, je fus banni
après avoir été privé de mes noms, titres et biens. Ma noble com-
pagne en mourut et ma fille, le petit bâton de mes cheveux blancs,
me fut enlevée à quatre ans par des gitanos. Loin de moi elle
grandit et se crut Espagnole. Cependant je parcourai le monde, at-
tendant le moment où la poire de ma vengeance serait mûre? Quels
étaient donc mes ennemis? Des favoris du jour, les Hodeurforth qui
cherchaient à me perdre pour hériter des trésors contenus dans les

souterrains de ce château. C’est pour lutter contre eux que j^avais
créé l’Association des Frères vengeurs. Sur les trois lieutenants qui
commandaient cette bande noire, deux se sont retournés contre
moi, le Rouquin et Booz. Tous deux sont morts. Seul Melchior est
resté fidèle ; seul, il reste vivant. Oui, ce vaillant Ecossais, loin
d'être tué, comme on le supposait, est aujourd’hui complètement
guéri de ses blessures, grâce à cette même pommade miraculeuse,
dont je viens, Messieurs, d’oindre vos plaies.

L’Homme verdâtre ou plutôt le comte de Lamerloy — puisque

Au travers de la porte, on entendait les
rires des Frères vengeurs.

N.-B. — En portant le dessin à la hau-
teur de son oreille, on entend distincte-
ment, au bout d'une demi-heure, le bruit
des rires. C'est curieux et bien fait.


 
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