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Le rire: journal humoristique — 7.1900-1901 (Nr. 313-364)

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https://doi.org/10.11588/diglit.21882#0864
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car la réponse ne se fera pas attendre. Dessins de Grandjouan.

— Ce n’est que partie remise. Achetons un second lapin.

Sitôt fait, je mets mon second lapin dans laçage. La carpe était

1 xi jour s dans l’aquarium. Au bout d'un instant, je vis tout de suite
que si mes deux sujets restaient ainsi séparés, il ne leur viendrait
jamais à l’idée de faire un enfant. Il fallait donc introduire Eaqua-
rium dans la cage.

Je ne sais pas si c’est l’aquarium qui était trop grand ou la cage
qui était trop petite, toujours est-il qu’il nie fut impossible de pro-
céder à cette opération. La situation se compliquait étrangement.
Mais moi, je ne m’embarrasse jamais bien longtemps. Je me dis :

— C’est bien simple. Puisque l’aquarium ne veut pas entrer dans
la cage, fourrons la cage dans l’aquarium.

Ce qui fut fait. Et, me frottant joyeusement les mains, j’allai vaquer
â mes occupations.

Le lendemain, à ma grande surprise, je constatai que le second
lapin était mort.

— Ces choses-là n’arrivent qu’à moi!

Puis, la réflexion venant, je me rendis compte que le fait d’être
en cage n’empêchait pas mon lapin de se trouver dans l’eau. Il
fallait à tout prix mettre la main sur une cage plus grande et y
introduire mon aquarium.

Achat d'une seconde cage. Achat d’un troisième lapin. Je place
mon aquarium entre les barreaux. Puis je lâche ma carpe dans la
cage et je plonge mon lapin dans l’aquarium. La carpe se met à
frétiller, le lapin à gigoter.

— Bravo, pensai-je. Us s’y mettent tous les
deux. Tout va bien !

Et, me frottant joyeusement les mains, j’al-
lai vaquer à mes occupations.

Le lendemain, à ma grande surprise, je
constatai qu’ils étaient morts tous les deux.

— Ces cochons-là le font exprès ! hurlai-je
avec désespoir.

Puis, la réflexion venant, je vis que j'avais
plongé chaque animal dans l’élément con-
traire. Sans me décourager le moins du
monde, j’achetai une troisième carpe et un
quatrième lapin.

Cette fois, je fis bien attention. C’esc bien
le lapin qui fut lâché dans la cage, et la
carpe plongée dans l’aquarium. Un instant,
je contemplai mon ouvrage avec des regards
de père, puis me frottant joyeusement les
mains,; j’allai vaquer à mes occupations.

Le lendemain, à ma grande surprise, je
les trouvai vivants tous les deux. J’avais eu

tellement de guigne jusque là, que je m’attendais encore à quelque
complication nouvelle. 11 n’en était heureusement rien.

Six mois passèrent. Aucun résultat. Je fis venir Pezon qui s’y
connaît en animaux, pour lui demander quelques bons conseils,
Pezon m’écouta, en hochant la tête, loua fort mon installation et
demeura perplexe. Je le vis s’emparer des deux bêtes, les palper,
les retourner, puis soudain partir d’un éclat de rire homérique :

— Tu pourrais attendre longtemps, mon pauvre ami. Ce sont
deux mâles.

— Alors ?

— Pour avoir des petits, il faut une femelle, voyons.

— Tu es sûr ?

— Mais, naturellement.

Je lui sautai

au cou pour le
remercier de
son bon conseil.

Puis, quand il
fut parti, je pen-
sai :

— Il faut une
femelle. C’est
très bien. Mais
moi, je vais faire

PREMIERES NOTIONS D HORTICULTURE

Le Professeur Hanneton. — L’homme est un insecte nuisible, il dévore nos salades, ci sa
qu’on appelle l’enfant saccage nos jardins. Dessin de G. delaw.
 
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