MERVEILLES DE LA SCIENCE
Immense découverte !
Quo non ascendam !
Enfin! Le grand problème dont la solution
s’imposait vient d’ètre résolu par moi après
trente ans de veilles, de voyages et de pri-
vations de tous genres. J’ai nommé la direc-
tion des ballons.
Renonçant à tout jamais au système d’hé-
lices dont je reconnus de prime abord l’ina-
nile, et de plus, tenant compte de la résistance
qu’offre le vent à la marche en avant de l’aé-
rostat, je m’avisai d’équiper mon ballon —
absolument construit.et gonflé selon les»règles
les plus élémentaires de l’aérostation mo-
derne et routinière — sur deux poulies glis-
sant sur deux rails parallèles et le résultat le
plus éclatant couronna mes efforts et me
combla d’une joie difficile à décrire.
Il est superflu de dire que les rails des
anciennes voies désaffectées serviront au
nouveau mode de locomotion (donc, frais
d’installation presque nuis) et que les tunnels
seront exhaussés de quelques mètres afin de
pouvoir livrer passage aux nouveaux véhi-
cules terres tro-aé riens.
La Société anonyme des Ballons dirigeables
ouvre ses bureaux aux actionnaires désireux
de participer à cette œuvre scientifique et
humanitaire.
Je parlerai dans un prochain article « de
la suppression des ponts sur les rivières »
et de leur remplacement par des ponts sou-
terrains, qui, passant sous le lit même de la
rivière, auront le double avantage de ne pas
déshonorer la perspective de nos cours d’eau
et d’être submersibles en temps de guerre au
simple moyen d’un seul coup de pioche dans
leur voûte supérieure.
Mon troisième article traitera « des gués
transportables » et autres inventions pra-
tiques destinées à révolutionner l’art de la
guerre moderne.
Docteur Veritas.
SYMBOLISME
— J’avais toujours rêvé, baron, de vous peindre
dans le cadre de vos bois. Dessin de L. Georges.
La direction des ballons était inventée,
mais le moyen de traction n’était pas encore
découvert. Je résolus alors de fuir Paris et
ses plaisirs pour aller creuser cette question
à l’ombre du vieux château historique queje
possède dans la forêt d’Ardenne.
Je n’avais pas plus tôt mis le pied sur le
quai’de la gare qu’un train de marchandises
arrivait à toute vitesse, obscurcissant l’air
des flocons d’une fumée épaisse et noire.
— Eurêka! m’écriai-je dans le grec le plus
pur En effet, quoi de plus simple que de
faire servir les vieilles locomotives devenues
désormais inutiles à la traction du nouveau
mode de locomotion aérienne! Deux rails
aériens sur lesquels glisse le ballon au moyens
de poulies — la nacelle dudit reliée à l’arrière
de la locomotive par un solide câble en acier
pouvant résister aux tensions les plus fortes
et le problème est résolu.
UN MONSIEUR EN NAGE d’ÊTRE AIMÉ
— Eh quoi ? Tu veux déjà me quitter, ô mon superbe lion ! Mais qu’est-ce qui te presse?
— Qu’est-ce qui me presse ?... Je ne sais pas si c’est une balle de coton, un ballon de foot-ball,
un oreiller, une couette, un polochon, une blague, une bourse, une outre ou un hollande un peu
fait... mais ça participe un peu de tout ça. Dessin d'AvEroT.
Immense découverte !
Quo non ascendam !
Enfin! Le grand problème dont la solution
s’imposait vient d’ètre résolu par moi après
trente ans de veilles, de voyages et de pri-
vations de tous genres. J’ai nommé la direc-
tion des ballons.
Renonçant à tout jamais au système d’hé-
lices dont je reconnus de prime abord l’ina-
nile, et de plus, tenant compte de la résistance
qu’offre le vent à la marche en avant de l’aé-
rostat, je m’avisai d’équiper mon ballon —
absolument construit.et gonflé selon les»règles
les plus élémentaires de l’aérostation mo-
derne et routinière — sur deux poulies glis-
sant sur deux rails parallèles et le résultat le
plus éclatant couronna mes efforts et me
combla d’une joie difficile à décrire.
Il est superflu de dire que les rails des
anciennes voies désaffectées serviront au
nouveau mode de locomotion (donc, frais
d’installation presque nuis) et que les tunnels
seront exhaussés de quelques mètres afin de
pouvoir livrer passage aux nouveaux véhi-
cules terres tro-aé riens.
La Société anonyme des Ballons dirigeables
ouvre ses bureaux aux actionnaires désireux
de participer à cette œuvre scientifique et
humanitaire.
Je parlerai dans un prochain article « de
la suppression des ponts sur les rivières »
et de leur remplacement par des ponts sou-
terrains, qui, passant sous le lit même de la
rivière, auront le double avantage de ne pas
déshonorer la perspective de nos cours d’eau
et d’être submersibles en temps de guerre au
simple moyen d’un seul coup de pioche dans
leur voûte supérieure.
Mon troisième article traitera « des gués
transportables » et autres inventions pra-
tiques destinées à révolutionner l’art de la
guerre moderne.
Docteur Veritas.
SYMBOLISME
— J’avais toujours rêvé, baron, de vous peindre
dans le cadre de vos bois. Dessin de L. Georges.
La direction des ballons était inventée,
mais le moyen de traction n’était pas encore
découvert. Je résolus alors de fuir Paris et
ses plaisirs pour aller creuser cette question
à l’ombre du vieux château historique queje
possède dans la forêt d’Ardenne.
Je n’avais pas plus tôt mis le pied sur le
quai’de la gare qu’un train de marchandises
arrivait à toute vitesse, obscurcissant l’air
des flocons d’une fumée épaisse et noire.
— Eurêka! m’écriai-je dans le grec le plus
pur En effet, quoi de plus simple que de
faire servir les vieilles locomotives devenues
désormais inutiles à la traction du nouveau
mode de locomotion aérienne! Deux rails
aériens sur lesquels glisse le ballon au moyens
de poulies — la nacelle dudit reliée à l’arrière
de la locomotive par un solide câble en acier
pouvant résister aux tensions les plus fortes
et le problème est résolu.
UN MONSIEUR EN NAGE d’ÊTRE AIMÉ
— Eh quoi ? Tu veux déjà me quitter, ô mon superbe lion ! Mais qu’est-ce qui te presse?
— Qu’est-ce qui me presse ?... Je ne sais pas si c’est une balle de coton, un ballon de foot-ball,
un oreiller, une couette, un polochon, une blague, une bourse, une outre ou un hollande un peu
fait... mais ça participe un peu de tout ça. Dessin d'AvEroT.