L ŒIL DU MAITRE
— Mon intention, fiapti.te, était de vous offrir quelques cigares : je vois
quen bon ierviteur, voua savez voler au-devant do mes désirs.
Dessin de Georges.
FRISES ET FRISETTES
Théâtre Sans-Gène. — M'"0 Riquet-Lemonnier, dans les Potins
dramatiques qu'elle débite du haut do sou avaut-scène, met tant de
bonhomie souriante à blaguer les confrères et reçoit si aimable-
ment les spectateurs, qu'enchantant tout le monde, elle aura bientôt
tait de rendre familio" au public lo chemin oublié des ex-Funam-
bules.
Les « Ycette ». — Comme les Horace et les Curiace, elles sont
trois, comme les Bossus de la farce, comme les Grâces, comme les
Daudet (Beau trio de Daudet, a dit La Fontaine), les « Yvette »
sont trois.
Il y a d'abord celle de Maupassant.
11 y a ensuite celle du Vaudeville, signée Pierre Borton.
Il y a enfin celle du Théâtre Gômier, signée Galopin.
Dans l'alternative où je me trouvais de décider quelle était la
meilleure des trois, j'ai été rendre visite à la quatrième, la pluS
Guilbert de toutes.
C'est de sa tournée prochaine que nous avons causé: « J'emmène ■
Félicia Mallet, Mévisto, me dit-elle, toute une troupe soigne"*6'
ment composée; nous allons faire l'Allemagne et la Russie. A pr0'
pos, vous avez, vous-même, une revue qui se balade par là, donnez-
moi donc quelques détails sur les dispositions du public à l'égard des
compagnies dramatiques françaises.
— Les Allemands sont des gens exquis qui ont entrepris de nollS
rendre en droits d'auteur l'Alsace et la Lorraine. Marchez sanS
crainte, vous ferez de l'or. »
A ce moment, on frappa discrètement à la porte de la loge et un
monsieur remit respectueusement à Yvette une liasse de dix billets
bleus, son cachet d'un soir, et je ne pus (n'empêcher d'ajouté1' ;
" Certainement vous ferez de l'or, mais vous n'avez peut-être pa"
besoin d'aller en Allemagne pour cela. »
* *
Châtelet. — M"* Suzette va-y aller encore cette fois de son pe"'
OONJUGAI.ITE
— Mon Dieu, Agénor, ce que. tu as les pieds sales!... _ ic
— Ça n'est pas de ma faute, Artémise, tu sais que mon ventre m'empen0
es V(;j,, Li.'ssin do MorisS-
voyage ! c'est même un train do luxe qu'a fait chauffer, à son int<?"g
tion, la nouvelle direction du Châtelet. Si familiarisés que %° .
soyions avec les magnificences de la maison, ces dernières trouve
encore .l'occasion de nous éblouir. C'est à décourager Samuel.
Un actionnaire un peu inquiet m'aborde et me glisse : « ("est tr
bien, vous vous extasiez devant ces ballets; au fond, dans tout ce '
c'est notre argent qui danse le mieux.
— Tiens, vous me donnez une idée de divertissement... Le ban
des actionnaires; on y verrait énormément d'ailes de pigeons.
— Vous êtes gai. ?,
— Alors, je vais vous faire une parabole : avez-vous vu cette ca-
cade de pierreries?
— Si je l'ai vue! Hélas! u_
— Avez-vous remarqué qu'elles tombent du cintre pour s'engIjj*
tir dans les dessous? Il en est ainsi de votre belle galette, cijg
ami; un instant elle passe devant le spectateur dont elle amuse Jr;
yeux; mais ce qui sort du grenier rentre par la cave, simple.10
de passe-passe; au fond, la richesse reste toujours dans la mais0
LE DEPART DES BLEUS
Le Voyage de Suzette, avec Tariol-Baugé, la délicieuse ^,&r
Faurens, la jolie Debary, l'épileptique Pougaud et l'amusant *
demie, voilà une agréable excursion que ne manqueront pas
faire les Parisiens les plus casaniers.
* *
Gatté. — M. Debruyère est un excellent homme; malheureuse
ment, ii a un vice, un vice affreux, incurable, qui l'aurait déjà. "Lj
sur la paille sans la subvention allouée à son théâtre par le Cons^
municipal; un vice, voyez-vous, qu'il ne pourra jamais dompte'])
lequel il retombe' toujours avec l'inconscience d'un ivrogne qul r
tourne à sa bouteille : ce vice détestable, c'est M. Maurice
Ordonne»-
lTJ^I ft m j0UeS Wen de I'"''f-r|"' de Barb»rie<tu donneras des concerts chez m ■TïVnT^nX^"^"'^
le colonel! ! ! Dessin de Florès. H Ail □ KM T l'Académie de Médecine AT
kMV u l#U IUI Parle .'ItSItntturt BOTOT.
— Mon intention, fiapti.te, était de vous offrir quelques cigares : je vois
quen bon ierviteur, voua savez voler au-devant do mes désirs.
Dessin de Georges.
FRISES ET FRISETTES
Théâtre Sans-Gène. — M'"0 Riquet-Lemonnier, dans les Potins
dramatiques qu'elle débite du haut do sou avaut-scène, met tant de
bonhomie souriante à blaguer les confrères et reçoit si aimable-
ment les spectateurs, qu'enchantant tout le monde, elle aura bientôt
tait de rendre familio" au public lo chemin oublié des ex-Funam-
bules.
Les « Ycette ». — Comme les Horace et les Curiace, elles sont
trois, comme les Bossus de la farce, comme les Grâces, comme les
Daudet (Beau trio de Daudet, a dit La Fontaine), les « Yvette »
sont trois.
Il y a d'abord celle de Maupassant.
11 y a ensuite celle du Vaudeville, signée Pierre Borton.
Il y a enfin celle du Théâtre Gômier, signée Galopin.
Dans l'alternative où je me trouvais de décider quelle était la
meilleure des trois, j'ai été rendre visite à la quatrième, la pluS
Guilbert de toutes.
C'est de sa tournée prochaine que nous avons causé: « J'emmène ■
Félicia Mallet, Mévisto, me dit-elle, toute une troupe soigne"*6'
ment composée; nous allons faire l'Allemagne et la Russie. A pr0'
pos, vous avez, vous-même, une revue qui se balade par là, donnez-
moi donc quelques détails sur les dispositions du public à l'égard des
compagnies dramatiques françaises.
— Les Allemands sont des gens exquis qui ont entrepris de nollS
rendre en droits d'auteur l'Alsace et la Lorraine. Marchez sanS
crainte, vous ferez de l'or. »
A ce moment, on frappa discrètement à la porte de la loge et un
monsieur remit respectueusement à Yvette une liasse de dix billets
bleus, son cachet d'un soir, et je ne pus (n'empêcher d'ajouté1' ;
" Certainement vous ferez de l'or, mais vous n'avez peut-être pa"
besoin d'aller en Allemagne pour cela. »
* *
Châtelet. — M"* Suzette va-y aller encore cette fois de son pe"'
OONJUGAI.ITE
— Mon Dieu, Agénor, ce que. tu as les pieds sales!... _ ic
— Ça n'est pas de ma faute, Artémise, tu sais que mon ventre m'empen0
es V(;j,, Li.'ssin do MorisS-
voyage ! c'est même un train do luxe qu'a fait chauffer, à son int<?"g
tion, la nouvelle direction du Châtelet. Si familiarisés que %° .
soyions avec les magnificences de la maison, ces dernières trouve
encore .l'occasion de nous éblouir. C'est à décourager Samuel.
Un actionnaire un peu inquiet m'aborde et me glisse : « ("est tr
bien, vous vous extasiez devant ces ballets; au fond, dans tout ce '
c'est notre argent qui danse le mieux.
— Tiens, vous me donnez une idée de divertissement... Le ban
des actionnaires; on y verrait énormément d'ailes de pigeons.
— Vous êtes gai. ?,
— Alors, je vais vous faire une parabole : avez-vous vu cette ca-
cade de pierreries?
— Si je l'ai vue! Hélas! u_
— Avez-vous remarqué qu'elles tombent du cintre pour s'engIjj*
tir dans les dessous? Il en est ainsi de votre belle galette, cijg
ami; un instant elle passe devant le spectateur dont elle amuse Jr;
yeux; mais ce qui sort du grenier rentre par la cave, simple.10
de passe-passe; au fond, la richesse reste toujours dans la mais0
LE DEPART DES BLEUS
Le Voyage de Suzette, avec Tariol-Baugé, la délicieuse ^,&r
Faurens, la jolie Debary, l'épileptique Pougaud et l'amusant *
demie, voilà une agréable excursion que ne manqueront pas
faire les Parisiens les plus casaniers.
* *
Gatté. — M. Debruyère est un excellent homme; malheureuse
ment, ii a un vice, un vice affreux, incurable, qui l'aurait déjà. "Lj
sur la paille sans la subvention allouée à son théâtre par le Cons^
municipal; un vice, voyez-vous, qu'il ne pourra jamais dompte'])
lequel il retombe' toujours avec l'inconscience d'un ivrogne qul r
tourne à sa bouteille : ce vice détestable, c'est M. Maurice
Ordonne»-
lTJ^I ft m j0UeS Wen de I'"''f-r|"' de Barb»rie<tu donneras des concerts chez m ■TïVnT^nX^"^"'^
le colonel! ! ! Dessin de Florès. H Ail □ KM T l'Académie de Médecine AT
kMV u l#U IUI Parle .'ItSItntturt BOTOT.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Kommentar
Unidentifizierte Signatur Georges
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)