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Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0065
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Suivons les hardis explorateurs engagés dans la
région des tournons. Elle se divisait en deux dépar- •
tements, possédant chacun une forge en plein air, et
de même style, mais offrant des contrastes pénibles.
Dans l'une, le Forgeron — robuste — activait vaillam-
ment là llamme du foyer en manœuvrant un énorme
soufflet. Dans les bosquets d'alentour, aux bronches
fleuries, le violoncelle de la Voix humaine accompa-
gnait le Chant, la Parole et la Diction, qu'un essaim de
jeunes Eclats de Rire et de Gris interrompaient. Le
bon docteur Oxygène se promenait, sa cornue à la
main, et l'harmonie n'était troublée que par un bâille-
ment par ci, par là.

Lit Forge du département voisin tombait en ruines. Ecs Indiens Tubercules, ces cruels petits hommes des cavernes pulmonaires, dévastaient j»
région, sous la conduite de la Phtisie galopante. L'Asthme et la Toux, ce douloureux ménage, grelottaient par les chemins ; tandis qu'un drame terri-
fia'nt sè jouait au fond de la scène. Ln gnôme redouté, Oxyde-de-Carbone, descendu à l'improviste de la cheminée, venait de jeter son poison dans les
yeux du forgeron déjà affaibli, tandis que l'Asphyxie, son sauvage complice, tentait de l'étrangler par derrière. Dessin de G. Df.lau.

Notre-Dame-de-la-Garde pour Sainte-Anne Eh bien, l'autre jour, Jacotot rencontra

L,_A_ TAVELURE d'Auray. Marius Bourdaguasse en un coin de rue if

Eh bien, le barde Marius Bourdagnasse déterminé, et tout do suite, de cette désa'

- vient de se brouiller à. mort avec son ami gréable voix de fausset qui fait maigrir de

Jacotot, l'artiste pyrogénial. jalousie l'ombre d'Albert Wolf et de feu Ni"

Vous n'êtes certainement pas sans avoir Aussi bien, puisque j'ai un moment à moi, colas Boileau :

entendu parler du poète breton Marius je vais vous narrer la chose dans sesrmoindres — Tiens ! tu es malade? fit-il dès l'abord.

Bourdagnasse. Vous savez bien, ce brave Ma- détails. • Il est un fait que Marius Bourdagnasse

rius Bourdagnasse de Marseille qui, après Vous connaissez le pyrogénial artiste qui avait une sale poire, comme disait n,a

avoir été quinze ans fôlibre, permuta dans est Jacotot, vous avez déjà rencontré sa cal- grand'mère qui était dame d'honneur do

les bardes où, la concurrence étant moins vitie précoce et son visage imbarbe (1) ; vous cette pauvre Marie-Amélie,

grande, il trouva plus de profits. Et, ma foi, avez été frappé de sa voix d'eunuque laryn- Pourtant Marius rétorqua :

avec son profil de médaille romaine, ses giteux, et je ne perdrai pas plus de temps à — Non! je ne suis pas malade,

cheveux et sa barbe noirs d'encre, et son vous l'aire le portrait de cet homme univer- — Je t'assure...

aeccint il ne faisait pas mauvaise figure sellement connu dans les grands salons part- — A bien y réfléchir pourtant, depuis

parmi les chantres de là-haut, et, sauf qu'il siens, comme dans les petits cinq heures do trois ou quatre jours, je ne me sens p&s

ne savait pas un seul mot de la douce langue ces dames qui raffolent de lui. bien.

d'Arvor, ce qui le gênait un peu, ma foi ! il (1) „ y a des gens qui écrivent tmberbe_ Mais> - Quand je te le disais!

n avait pas à se repentir d'avoir abandonné moi, je préfère imbarbe ; c'est plus clair. — C'est l'estomac. Je ne digère pas...
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