Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0367
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
cupée par un émule de Beaumé et de Virey. Et puis, ils
se mettent à donner des primes, comme les grands ba-
zars ! A quand l'ouverture de la maison des Cent mille
clystères ou de la Renommée des Thapsias ? On dirait,
ma parole! que M. Thiers a dit : « La République sera
pharmaceutique ou elle ne sera pas! »

Gozalail, lui, était un potard vieux jeu, filou en diable.
Son officine était modeste, mais bien achalandée, quoi-
qu'il ne donnât pas de primes. Il faisait des affaires
d'or, l'animal. Et sa femme tenait la caisse.

Oui, messieurs, cet idiot, ce belitre condamnait la
suave créature — car elle était exquise, la petite Mmo
Gozalail! — à la réclusion, à l'immobilité, à l'abrutisse-
ment des colonnes de chiffres à aligner. Quelle desti-
née, hein?

C*est là que je la connus, parbleu 1 A cette époque je
ne sais quel âne de médecin m'avait interdit le vin,
sous prétexte de dyspepsie, et je me ruinais littérale-
ment en achats d'eaux minérales aussi variées que
dispendieuses. Nous causâmes, nous nous plûmes, nous
nous reconnûmes des âmes sœurs — que dis-je? sœurs
siamoises ou hindoues avant l'opération.

Comme Alice pâlissait, languissait, s'étiolait dans
ses fonctions sédentaires, un autre médecin — intel-
ligent, celui-là — prescrivit le grand air, l'exercice,
les longues promenades... Attrape, Gozalail!

Je conseillai, moi, la bicyclette, et j'offris mes leçons.
Elles furent acceptées.Mon élève fit des progrès remar-
quables, et vous devinez les conséquences... Il n'est
pas une route, pas un chemin vicinal de petite ou de
grande banlieue qui ne nous ait vus pédalant de con-
serve. Chaque jour, c'était des matchs et des records...
Gozalail, lui, faisait le dix cors, là-bas, derrière ses
bocaux.

Ah ! on ne s'embêtait pas, je vous prie de le croire!

Merveilleuse vertu de la thérapeutique de l'amour!
Alice avait repris l'incarnat de la santé, et moi je n'étais
plus dyspeptique.

J'avais continué, pour ne pas éveiller les soupçons, à
me montrer de temps en temps dans la pharmacie
Gozalail. Je n'achetais plus d'eaux minérales, mais
j'avais toujours besoin de quelque drogue : pâtes
pectorales, pastilles digestives, antipyrine, purgatifs
— dont je n'usais pas la plupart du temps. J'achetai
même un jour du cubèbe pour un de mes amis ava-
rié et timide... Gozalail n'en voulut rien croire, l'im-
bécile, et me plaignit sincèrement. ces messieurs de l'orchestre

Cette femme, à coup sûr, est folle de son cor ! Dessin de l. Méhvet.

I.rc Canaud. — Ces malheureux hommes ! A la moindre averse, ils sont. — Mais, ma bonne mère, pourquoi voulez-vous me déshériter?
obligés de prendre leur parapluie... Moi, quelque temps qu'il fasse, je me — Mon enfant, ton père était si volage que je ne suis pas bien sure que lu

contente de sortir avec ma cane. sois mon fils. Dessins do dépaqmt.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen