ne vieillissent pas, et la popularité est l'es-
tampille du vrai talent.
Bref, si vous avez entendu chanter le duo
de Mireille, ce qui est possible, après tout,
vous avez dû remarquer le je, le fameux je,
sur lequel plane un magnifique pointd'orgue :
Alors, je me fe-rai la terre et je (sur le je) t'au-rai.
Eh bien, la première fois que j'ai chanté
cette phrase, l'accompagnateur ne tint pas
compte du point d'orgue et fila comme un
dard.
11 ne l'avait pas vul
Très vexé de mon effet raté, je me promis
bien de prévenir le prochain pianiste. Ce
que je fis à la répétition.
— Laissez-moi le refaire plus gros, me dit
ce nouveau-là.
Et, prenant son crayon, il dessina sur le
premier un second point d'orgue formidable.
— C'était inutile, pensais-je, un suffisait,
mais enfin avec celui-là... tous les pianistes
le verront et, partant, plus de gaffe à re-
douter.
Enfant! enfantelet étais-je de risquer ainsi
à la légère semblable hypothèse!
Tour à tour voici les pianistes marqueurs
qui ont sali, maculé, abîmé mes partitions!
Le troisième qui vint me dît :
— Qu'est-ce que c'est que ça?
Un point d'orgue... il est même assez
gros... , ■ ..
— Ah! c'est un... on ne s'en douterait
pas !...
&
Et, prenant son crayon, il écrivit en toutes
lettres : Point d'orguç.
Le suivant, le quatrième me demande :
— Pourquoi a-t-on fait un point d'orgue
sur le chant et pas sous la basse?
Et, joignant le geste à la parole, v'ian, il en ■■ -
, . , Léopold. — S'ils filent de c' pas, ie file à Spa! Dessin do CouTcnreR.
met un sous la portée.
Le cinquième ma hoche :
— Eh là... eh là... qu'est-ce? — Oh! moi! si je ne fais pas une croix... — Faites! soupira;-je résigné.
— Deux points d'orgue... on l'amêmeécrit. je passerai outre. Et dzing! Et dzang!
steeple-chaise
Dessin de HOUBILLS;
tampille du vrai talent.
Bref, si vous avez entendu chanter le duo
de Mireille, ce qui est possible, après tout,
vous avez dû remarquer le je, le fameux je,
sur lequel plane un magnifique pointd'orgue :
Alors, je me fe-rai la terre et je (sur le je) t'au-rai.
Eh bien, la première fois que j'ai chanté
cette phrase, l'accompagnateur ne tint pas
compte du point d'orgue et fila comme un
dard.
11 ne l'avait pas vul
Très vexé de mon effet raté, je me promis
bien de prévenir le prochain pianiste. Ce
que je fis à la répétition.
— Laissez-moi le refaire plus gros, me dit
ce nouveau-là.
Et, prenant son crayon, il dessina sur le
premier un second point d'orgue formidable.
— C'était inutile, pensais-je, un suffisait,
mais enfin avec celui-là... tous les pianistes
le verront et, partant, plus de gaffe à re-
douter.
Enfant! enfantelet étais-je de risquer ainsi
à la légère semblable hypothèse!
Tour à tour voici les pianistes marqueurs
qui ont sali, maculé, abîmé mes partitions!
Le troisième qui vint me dît :
— Qu'est-ce que c'est que ça?
Un point d'orgue... il est même assez
gros... , ■ ..
— Ah! c'est un... on ne s'en douterait
pas !...
&
Et, prenant son crayon, il écrivit en toutes
lettres : Point d'orguç.
Le suivant, le quatrième me demande :
— Pourquoi a-t-on fait un point d'orgue
sur le chant et pas sous la basse?
Et, joignant le geste à la parole, v'ian, il en ■■ -
, . , Léopold. — S'ils filent de c' pas, ie file à Spa! Dessin do CouTcnreR.
met un sous la portée.
Le cinquième ma hoche :
— Eh là... eh là... qu'est-ce? — Oh! moi! si je ne fais pas une croix... — Faites! soupira;-je résigné.
— Deux points d'orgue... on l'amêmeécrit. je passerai outre. Et dzing! Et dzang!
steeple-chaise
Dessin de HOUBILLS;