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Le rire: journal humoristique — 8.1901-1902 (Nr. 365-416)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0713
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Un Boniment dernièrement, caissier de la

de Camelot parisien *JfàL Rentc Via^re?j ai di" me

lA m^t^\ résigner... bi je nie laisse
,v~~ ■ /MUi/wr&4 aller à parler ainsi, c'est que

ri j j j ~i 11 i <l-?flBr Ifll.ïi je sens que je suis au milieu

Boulevard Sebastopol, 11 heures ^£3>- /JRJJ 1 j 1

. ^^SE \ 7? 1111 cercle ('° braves gens,

du matln- flI^j- de pères de famille, d'hono-

le camelot, petite moustache et sou- I rables commerçants du quartier, venus

liera cirés, jaquette gonflée aux poches, se délasser un instant du labeur quoti-

ehapeau de paille en coup de poing, à dien... {Chaude émotion dans le groupe.) Au fond, ce que

la «Frédéric Ilumbert ». j'en dis, c'est uniquement pour vous faire plaisir. (On rit.) Vous

Il fait, avec une . cCTl riez, mais ce n'est pas ce qui me paiera

feuille de Hntrans'- ^9 ^»*"^*^u 'a so'e n°rmande et la bouteille de bor-
gea.nt, un grand cor- (T~\n ■^^mi^>^-—-^~~^> s^zs^èï JÊ deaux qui m'attendent chez Marguei y.

net de papier qu'il /jàïWÉÈÊmw Mon but n'est pas seulement d'égayer

pose triomphalement ^iiKM^^^^ (-*J^^r^' vos bedaines, je vise la bienheureuse ga-

au initiai du (rot- /te^pafcu^^W 'ette sonne allègrement dans vos
toir. ^^^8ÉBf«JL Imy^ poches!! — Vous n'êtes pas fatigué, jeune

Ah! Ah! tÊf&L « 'v homme?

le voici,'le voilà! notre petit père Vài iT^Bx w ^ Mais tout cela ne vous dit pas ce que je peux

Nicolas, (Le petit clerc, le trot- /à \ \ bien v01Kli e- Ce que j'ai à

tin et le télégraphiste, qui s'é- Atl ikl ' vous offrir, c'est tout simplement

taient arrêtés, font cercle. Le /tfV\ Uj ^M&V un chef-d'œuvre. (Il fouille dans

camelot tourne autour du cornet '£ \ Vf sa Pocne et en retire de petits

qui semble poussé subitement du Ai/ ^ Cj^t l\ cubes noirs.) C'est une lunette

bitume.) -- 3* merveilleuse aux rayons X, per-

« Ils sont ici!! ils sont là! à Paris, sur le boulevard. mettant de voir non seulement

Ah! c'est crop fort !! (20 personnes stagnent rfîîr*?^ devant et derrière soi, mais encore

et se rangent méthodiquement, comme le a travers les vêtements.
font d'instinct les badauds parisiens.) Le ynk Parfaitement, à travers les vê-

camelot noblement se découvre et com- ^r\J JÊ> tements. Et pour vous en con-

mence : ^^^'i^L vaincre, je vais faire ici même

h Mesdames, messieurs, si j'ai /^^5SSÎÈ\ quelques expériences. (S'adres-

réussi à. attirer pour quelques mi- C ffNv sant à une femme entre deux

nutes votre bienveillante attention, A |fl" 30 âges, ménagère attardée.) Me per-

je n'ai pas un seul instant, croyez- P+^Sf' mettez-vous, madame, de dire la

moi bien, l'idée do tromper votre / IIHk couleur de vos bas'.' Oh ! ne craignez rien, je suis

attente e( «le vous berner pardes frivo- /./ ImP homme du monde! (Il feint de regarder attentive-

lités. J'invite donc toutes les personnes Vif li^F^ ment apec sa lunette; avec un sourire:) Eh bien!

qui ne me croiraient pas sérieux, à sui- S*i madame, vous avez des bas blancs, c'est-à-dire, ils

vre leur chemin et à vaquer à leurs /L ont été blancs; je dirai plus, vous avez sans doute

bourgeoises et lucratives occupations. ^^t_ égaré votre jarretière gauche, car vous l'avez rem-

(Personne ne bouge.) Ceci dit, et puis- pîacée par un cordon. (On se tord, la dame au visage

que personne ne met en doute ma poneeau s'effondre et disparait. Le camelot se re-

bonne foi, je continue : Je vous entends déjà dresse triomphal et, s'adressant ci une grande ga-
diro autour de moi : u Ce cornet de papier, mine maigre qui porte un carton :) Tiens ! tiens !
ce cornet poussé du sol comme un mademoiselle, vous n'avez pas de pantalon? (Mais

pain de sucre dans l'antichambre de .—^~^~J) cette fois-ci, il a fait fausse route,

M. Jaluzot, ce cornet ne contient \ff/j car la gamine, d'une voix aigre et

rien. (Il prend le cornet et le re- Y'Ml S^rK assurée, lui jette: « Si, monsieur,

tourne.) Non, messieurs, il ne con- y7 / i en ai un- " (Sans se décontenan-

cent rien, mais dans quelques ins- y / <^m\ cer, le camelot la regarde :) Mille

tants, vous en verrez le contenu. -j?M^^^^A\.m pardons, mademoiselle.

Pour cela, j'aurai besoin d'un aide. - ift^k. Mit ! bien, cette merveilleuse ju-

(Moi ! moi! monsieur !...) Le camelot s'adressait mclle je ne la vends pas, et je donne avec

an petit clerc tête en poire : « Jeune homme, qui venez Iffi mon merveilleux petit livre imprime à

de faire, il n'y a pas longtemps, votre première com- Bruxelles par M. Bérenger : « Les

munion, vous avez le cœur pur et le bras vigoureux, amours de la belle Antonia ». A la page 25, le duo nuptial,

tenez ce cornet à bras tendu. Et vous, autre obli- \ la page 47, je plie la page pour éviter aux âmes chastes

géant jeune homme, dit-il au petit télégraphiste, qui; connais- - les visions troublantes des mystères du couvent, et je
se/, mon boniment, puisque vous l'avez entendu tout à l'heure, |By donne le tout pour la modique somme de combien : trente
montez sur ce banc, et quand vous verrez le képi d'un de ces «Hl centimes, six sous. Préparez la galette, je ne rends pas de
messieurs de la rousse, sifflez le Chant du Départ. 8W monnaie. (On se presse autour du camelot, bruit de billon

Vous comprendrez et excuserez, messieurs, ces précautions et on entend le « Chant du Départ »).

oratoires. Ahl je n'ai pas toujours été dans une pareille débine, Mesdames et messieurs, ne bougez pas, regardez au con-

et si j'en suis réduit, aujourd'hui, à faire le boniment sur la place traire le troisième bouton gauche de l'agent qui s'amène. Et vous,
publique, je suis cependant d'une très noble famille. Ma mère... jeune homme, tenez le cornet encore quelques instants et vous
(Ah! ne riez pas, messieurs, car c'est le cœur serré que j'en verrez le contenu ! I I (// disparait sous un dôme urinaire. —
parle) ma mère était plumassiôre dans la rue de la Goutte-d'Or, L'agent s'amène, les pieds lourds et les mains grasses, il essuie
et mon père, un baron de l'Empire, était contre-maître égoutier. sa '(unique, car tous les yeux sont
Moi-même, après avoir été secrétaire de M. Leygues, conduc- flxes dessus. H arrive au jeune
teur de fauteuil roulant, poète-chansonnier à l'Exposition, et, clerc, qui n'a pas bougé, son cor-
net à la main, et l'empoigne par
le bras.)

— Qu'est-ce que vous faites là,
s'pcco d'abruti ?

— C'est un monsieur qui m'a dit
de tenir ça pour voir le contenu !

(Tout le monde se tord.)
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