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https://doi.org/10.11588/diglit.17503#0881
LES FICHUS QUARTS D'HEURE
LE JOUR DU TERME
La scène se passe au septième étage d'une maison nue/conque,
chez le poète Ribouis. La oeuce Paille, concierge de la maison,
frappe timidement à la porte du joueur de Igre; pour la
clarté du récit, il est absolument nécessaire d'informer le
public lecteur que la vénérable déléguée au cordon est âgée
de soixante-cinq ans et qu'elle est en même temps porteur de
trois quittances impayées.
la veuve paille, frappant à la porte. — M'sieu Léon! C'est
votre concierge.
ribouis, qui fume une pipe dans son lit. — Bien, niette/.-la
sous la porte,
la veuve paille. — Quoi"?
ribouis. — La lettre! J'estime que vous ne m'apportez pas un
pain de sucre.
la veuve paille. — M'sieu Ribouis, c'est beaucoup plus grave,
je viens de la part du propriétaire, à cause que c'est le jour du
ternie...
ribouis. — Le terme! Déjà le terme? Bon Dieu, on les fait
exprès pour vous, les termes... 11 me semble qu'il y a à peine cinq
minutes que j'ai payé le dernier.
la veuve paille, insistant. — Il y a neuf mois que vous n'avez
pas casqué... J'ai les quittances... Ouvrez, m'sieu Léon...
ribouis, Fair désolé. — Je voudrais bien, mais je ne puis pas...
j' suis en chemise.
la veuve paille. — Ça ne fait rien...
ribouis, allant oucrir en bannière. — Vous savez, tant pis...
Vous ne supposez pas que je vais mettre un pantalon à onze
heures et demie du matin... c'est bien trop tôt.
— Vingt-cinq attaques d'apoplexie dans une même journée ! , j r\ ■ < ■ i ■ , a ,
- Ce S'était pas assez des Apache»... Mon Dieu, que la police est donc VEUVE PA1LLE> entrant. - Oui, m s,eu Léon. (Apercevant
n.al laite. Dessin de A. Viriez. fybouis qui remonte dans son lit.) Ah!...
ribouis. — Quoi'?
la veuve paille, un peu rouge d'émotion. — J'ai vu...
ribouis. — AJlons, madame Paine, ce n'est pas le moment de la
rigolade... Qu'est-ce qu'il réclame encore, votre sale proprio"?
la veuve paille,après un temps.— Je vous assure que j'ai vu...
ribouis, se mettant sur son séant.— Enfin; vous avez vu quoi ?
la veuve paille. — Ali voilà! (Elle s'assied sur le bord du
lit, durant que le poète Ribouis, légèrement géné, s'approche
insensiblement de la ruelle.)
ribouis.— Voyons, madame Rosalie, terminons-en; je vous
fais perdre un temps infini et peut-être, à l'heure; présente.,
CHARCUTERIE MODERNE-
— Le charcutier est mort, il y a trois jours, et je ne l'ai pas encore vu enterrer. Je n'achèterai pas de charcuterie dans cette maison-là.
Dessin de DEPAQU1I.
LE JOUR DU TERME
La scène se passe au septième étage d'une maison nue/conque,
chez le poète Ribouis. La oeuce Paille, concierge de la maison,
frappe timidement à la porte du joueur de Igre; pour la
clarté du récit, il est absolument nécessaire d'informer le
public lecteur que la vénérable déléguée au cordon est âgée
de soixante-cinq ans et qu'elle est en même temps porteur de
trois quittances impayées.
la veuve paille, frappant à la porte. — M'sieu Léon! C'est
votre concierge.
ribouis, qui fume une pipe dans son lit. — Bien, niette/.-la
sous la porte,
la veuve paille. — Quoi"?
ribouis. — La lettre! J'estime que vous ne m'apportez pas un
pain de sucre.
la veuve paille. — M'sieu Ribouis, c'est beaucoup plus grave,
je viens de la part du propriétaire, à cause que c'est le jour du
ternie...
ribouis. — Le terme! Déjà le terme? Bon Dieu, on les fait
exprès pour vous, les termes... 11 me semble qu'il y a à peine cinq
minutes que j'ai payé le dernier.
la veuve paille, insistant. — Il y a neuf mois que vous n'avez
pas casqué... J'ai les quittances... Ouvrez, m'sieu Léon...
ribouis, Fair désolé. — Je voudrais bien, mais je ne puis pas...
j' suis en chemise.
la veuve paille. — Ça ne fait rien...
ribouis, allant oucrir en bannière. — Vous savez, tant pis...
Vous ne supposez pas que je vais mettre un pantalon à onze
heures et demie du matin... c'est bien trop tôt.
— Vingt-cinq attaques d'apoplexie dans une même journée ! , j r\ ■ < ■ i ■ , a ,
- Ce S'était pas assez des Apache»... Mon Dieu, que la police est donc VEUVE PA1LLE> entrant. - Oui, m s,eu Léon. (Apercevant
n.al laite. Dessin de A. Viriez. fybouis qui remonte dans son lit.) Ah!...
ribouis. — Quoi'?
la veuve paille, un peu rouge d'émotion. — J'ai vu...
ribouis. — AJlons, madame Paine, ce n'est pas le moment de la
rigolade... Qu'est-ce qu'il réclame encore, votre sale proprio"?
la veuve paille,après un temps.— Je vous assure que j'ai vu...
ribouis, se mettant sur son séant.— Enfin; vous avez vu quoi ?
la veuve paille. — Ali voilà! (Elle s'assied sur le bord du
lit, durant que le poète Ribouis, légèrement géné, s'approche
insensiblement de la ruelle.)
ribouis.— Voyons, madame Rosalie, terminons-en; je vous
fais perdre un temps infini et peut-être, à l'heure; présente.,
CHARCUTERIE MODERNE-
— Le charcutier est mort, il y a trois jours, et je ne l'ai pas encore vu enterrer. Je n'achèterai pas de charcuterie dans cette maison-là.
Dessin de DEPAQU1I.