Dame ! il avait aussitôt songé à sa pauvre
vieille mère, cul-de-jatte sur les marches
de Saint-Sulpice, qui allait enfin pouvoir
réaliser son rêve : donner des leçons de
bicyclette à ces messieurs du clergé.
Ah ! les bonnes et douces larmes qui
coulèrent des yeux chassieux lorsque le fils
du cul-de-jatte (dit-on de la cul-de-jatte?)
annonça le grand événement! C'était précisé-
ment lejourdelafêted'Alplionse, aussi pen-
sez si on célébra Saint-Guillaume !
Le fils et la mère prirent leurs jambes à
leur cou — façon de parler, puisque la
mère ne put pas — et bras dessus bras des-
sous ils allèrent à la foire aux pains d'épice.
Quelle joie rayonnait en leurs yeux'.L'uni
vers leur appartenait. La place du Trône
était à eux. Ils étaient sur le Trône ! A eux
seuls ils avaient la foire.
Pour montrer sa force à sa mère, Etienne
voulut accepter le caleçon projeté dans la
foule stagnant devant la baraque de Mar-
seille, en train de manger du saucisson de
Lyon arrosé de bordeaux — histoire de
prouver que de ces deux villes de France,
il ne faisait qu'une bouchée.
Mais la mère de Bernard s'y opposa
énergiquement.
— Mon Edouard, lui disait-elle, jeux
de mains... jeux de vilain.
(En prononçant ces mots, il va de soi
qu'elle ne faisait aucune allusion au jeu de
Villain, de la Comédie-Française. .. le jeu
de Villain est conïiu : c'est la manille.)
— Je t'obéis, fit Marcel, mais foi d'Ed-
mond j'en ai une'crâne'envié I
Et comme la vue des chevaux de bois
leur « tournait » l'estomac, la jatte prit le
bras de son fils en lui disant :
— Allons Firmin, il se fait tard, rentrons
nous coucher.
— Soit, partons d'un pied léger '.
La vieille qui ne pouvait plus se tenir sur
les jambes — puisqu'elle n'en avait pas —
reprit :
— Oh ! zut! J'ai les pieds nickelés.
— Si, si, hurla Albert tout à coup ! Nous
marcherons jusqu'à Sulpice ou j'en perdrai
mon nom.
Et le couple se perdit dans la nuit!
— Dites-moi, Docteur, de quoi souffre-t-il, au juste?
Galipaux. — Vous le voyez bien, ma bonne amie... il a le corps dérangé. Dessin de Aveloi.
..........Ton insolence, — Pourquoi rient-ils dans la salle? C'est cependant dans le texte!
Téméraire vieillard, auta sa récompense.
(Il lui donne un soufflet.) ' ! Dessins de Déi'aquit.
vieille mère, cul-de-jatte sur les marches
de Saint-Sulpice, qui allait enfin pouvoir
réaliser son rêve : donner des leçons de
bicyclette à ces messieurs du clergé.
Ah ! les bonnes et douces larmes qui
coulèrent des yeux chassieux lorsque le fils
du cul-de-jatte (dit-on de la cul-de-jatte?)
annonça le grand événement! C'était précisé-
ment lejourdelafêted'Alplionse, aussi pen-
sez si on célébra Saint-Guillaume !
Le fils et la mère prirent leurs jambes à
leur cou — façon de parler, puisque la
mère ne put pas — et bras dessus bras des-
sous ils allèrent à la foire aux pains d'épice.
Quelle joie rayonnait en leurs yeux'.L'uni
vers leur appartenait. La place du Trône
était à eux. Ils étaient sur le Trône ! A eux
seuls ils avaient la foire.
Pour montrer sa force à sa mère, Etienne
voulut accepter le caleçon projeté dans la
foule stagnant devant la baraque de Mar-
seille, en train de manger du saucisson de
Lyon arrosé de bordeaux — histoire de
prouver que de ces deux villes de France,
il ne faisait qu'une bouchée.
Mais la mère de Bernard s'y opposa
énergiquement.
— Mon Edouard, lui disait-elle, jeux
de mains... jeux de vilain.
(En prononçant ces mots, il va de soi
qu'elle ne faisait aucune allusion au jeu de
Villain, de la Comédie-Française. .. le jeu
de Villain est conïiu : c'est la manille.)
— Je t'obéis, fit Marcel, mais foi d'Ed-
mond j'en ai une'crâne'envié I
Et comme la vue des chevaux de bois
leur « tournait » l'estomac, la jatte prit le
bras de son fils en lui disant :
— Allons Firmin, il se fait tard, rentrons
nous coucher.
— Soit, partons d'un pied léger '.
La vieille qui ne pouvait plus se tenir sur
les jambes — puisqu'elle n'en avait pas —
reprit :
— Oh ! zut! J'ai les pieds nickelés.
— Si, si, hurla Albert tout à coup ! Nous
marcherons jusqu'à Sulpice ou j'en perdrai
mon nom.
Et le couple se perdit dans la nuit!
— Dites-moi, Docteur, de quoi souffre-t-il, au juste?
Galipaux. — Vous le voyez bien, ma bonne amie... il a le corps dérangé. Dessin de Aveloi.
..........Ton insolence, — Pourquoi rient-ils dans la salle? C'est cependant dans le texte!
Téméraire vieillard, auta sa récompense.
(Il lui donne un soufflet.) ' ! Dessins de Déi'aquit.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1902
Entstehungsdatum (normiert)
1897 - 1907
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 9.1902-1903, No. 422 (6 Décembre 1902), S. dd
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg