cinquante et une toupies allemandes. Et
cela .ennuyait beaucoup M. Poinpe qui, tout
en couchant avec Euplirasie à l'œil, no pou-
vait le fermer. A part ça, une charmante
fille ! Et si potelée, et si ferme, et si. 1. par-
faitement !
A son grand regret, M. Pompe se trouva
. obligé de la congédier. *
— Vous vous consolerez, lui dit-il, en pen-
sant que je vous ai couchée sur mon testa-
; :ment.>;. 3:V.; ; .no.". ,v u 0 i i. t
— Qui ça qui me le prouve?
En moins de temps qu'il n'en faut pour
le dactylographier, M. Pompe enlevait draps,
matelas, sommier de son lit; sous le som-
mier se trouvait une boite de fer ; la dési-
gnant du doigt, M. Pompe proféra :
— Euplirasie, je place ma fortune dans
mon bois de lit, parce que les huissiers n'ont
pas le pouvoir de saisir le lit d'un citoyen qui
n'acquitte pas ses impots. Et c'est là que j'ai
déposé mon testament.
Et M. Pompe lira'de la boité une feuille
de papier timbré sur quoi il avait; écrit ce
simple mot : Testament, èt, la brandissant
victorieusement, s'écria :
— Et maintenant, oseroz-vous dire que je
- Mâtin, quel œil!... Elle est beaucoup moins réservée que ses cabinets... . : ne vous ai Pas couchée sur mon testament?
Dessin de Villemot. Han TlFEll
LE TESTAMENT
i. inflammable tenanciere
1
— Euplirasie, dit M. Pompe à sa nouvelle bonne, quand elle
entra à son service, voire tâche, ici, sera peu compliquée. Le
matin, vous vous lèverez à six heures; vous cirerez mes chaus-
•sures, vous me préparerez mon chocolat, que vous m'apporterez
au'lit; vous brosserez mes vêtements, vous balaierez, vous cire-
rez, vous essuierez, vous irez aux provisions, vous préparerez le
déjeuner, vous le servirez, vous laverez la vaisselle, vous repri-
serez mes chaussettes, vous ravauderez mes culottes, vous ferez
le dîner, puis mon bézigue, et, quand je serai favorablement dis-
posé, vous m'aiderez à passer une nuit délectable et capitonnée.
Vous voyez que c'est très simple!
— Rt qu'est-ce que monsieur me donnera, s'il vous plait?
demanda Euplirasie, un peu étourdie par ce flux de paroles.
— Monsieur vous donnera quinze francs par mois.
— Ah! ça non, tu sais! Je ne -pourrais jamais faire avec!
repartit Euplirasie, qui — ai-je omis de le mentionner—étuiv
Bruxelloise.
— Mais il y a une autre condition dans le pacte que je vous
propose, Euplirasie : je vous coucherai sur mon testament.
— Ça est-y possible ce que tu dis là, monsieur ! Tu blagues
comme un journal, savez-vous !
— Euplirasie, je vous jure sur les cendres de mes ancêtres
que je vous coucherai sur mon testament ! Faites bien votre
service, et, après ma mort, qui ne saurait tarder, vous serez
riche !
II
Euplirasie se montra attentionnée, soigneuse, peu dévasta-
trice. En un mois, elle ne cassa que onze assiettes, cinq verres,
deux tasses, trois cuvettes et un pot à eau. Mais — il y avait un _ Quclle ])rofession exeroiez-vous avant votre incorporation?
mais ! — Euplirasie ronflait! Elle ronflait comme trois cent — Teinturier dégraisseur. . '•
, . -, , -H — C'est bien, vous allez entrer au service des détachements. .
soixante-deux moulins a vannes et trente-deux mille quatre cent Ss'win itu bubret.
cela .ennuyait beaucoup M. Poinpe qui, tout
en couchant avec Euplirasie à l'œil, no pou-
vait le fermer. A part ça, une charmante
fille ! Et si potelée, et si ferme, et si. 1. par-
faitement !
A son grand regret, M. Pompe se trouva
. obligé de la congédier. *
— Vous vous consolerez, lui dit-il, en pen-
sant que je vous ai couchée sur mon testa-
; :ment.>;. 3:V.; ; .no.". ,v u 0 i i. t
— Qui ça qui me le prouve?
En moins de temps qu'il n'en faut pour
le dactylographier, M. Pompe enlevait draps,
matelas, sommier de son lit; sous le som-
mier se trouvait une boite de fer ; la dési-
gnant du doigt, M. Pompe proféra :
— Euplirasie, je place ma fortune dans
mon bois de lit, parce que les huissiers n'ont
pas le pouvoir de saisir le lit d'un citoyen qui
n'acquitte pas ses impots. Et c'est là que j'ai
déposé mon testament.
Et M. Pompe lira'de la boité une feuille
de papier timbré sur quoi il avait; écrit ce
simple mot : Testament, èt, la brandissant
victorieusement, s'écria :
— Et maintenant, oseroz-vous dire que je
- Mâtin, quel œil!... Elle est beaucoup moins réservée que ses cabinets... . : ne vous ai Pas couchée sur mon testament?
Dessin de Villemot. Han TlFEll
LE TESTAMENT
i. inflammable tenanciere
1
— Euplirasie, dit M. Pompe à sa nouvelle bonne, quand elle
entra à son service, voire tâche, ici, sera peu compliquée. Le
matin, vous vous lèverez à six heures; vous cirerez mes chaus-
•sures, vous me préparerez mon chocolat, que vous m'apporterez
au'lit; vous brosserez mes vêtements, vous balaierez, vous cire-
rez, vous essuierez, vous irez aux provisions, vous préparerez le
déjeuner, vous le servirez, vous laverez la vaisselle, vous repri-
serez mes chaussettes, vous ravauderez mes culottes, vous ferez
le dîner, puis mon bézigue, et, quand je serai favorablement dis-
posé, vous m'aiderez à passer une nuit délectable et capitonnée.
Vous voyez que c'est très simple!
— Rt qu'est-ce que monsieur me donnera, s'il vous plait?
demanda Euplirasie, un peu étourdie par ce flux de paroles.
— Monsieur vous donnera quinze francs par mois.
— Ah! ça non, tu sais! Je ne -pourrais jamais faire avec!
repartit Euplirasie, qui — ai-je omis de le mentionner—étuiv
Bruxelloise.
— Mais il y a une autre condition dans le pacte que je vous
propose, Euplirasie : je vous coucherai sur mon testament.
— Ça est-y possible ce que tu dis là, monsieur ! Tu blagues
comme un journal, savez-vous !
— Euplirasie, je vous jure sur les cendres de mes ancêtres
que je vous coucherai sur mon testament ! Faites bien votre
service, et, après ma mort, qui ne saurait tarder, vous serez
riche !
II
Euplirasie se montra attentionnée, soigneuse, peu dévasta-
trice. En un mois, elle ne cassa que onze assiettes, cinq verres,
deux tasses, trois cuvettes et un pot à eau. Mais — il y avait un _ Quclle ])rofession exeroiez-vous avant votre incorporation?
mais ! — Euplirasie ronflait! Elle ronflait comme trois cent — Teinturier dégraisseur. . '•
, . -, , -H — C'est bien, vous allez entrer au service des détachements. .
soixante-deux moulins a vannes et trente-deux mille quatre cent Ss'win itu bubret.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1902
Entstehungsdatum (normiert)
1897 - 1907
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 9.1902-1903, No. 422 (6 Décembre 1902), S. dg
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg