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Le rire: journal humoristique: Le rire: journal humoristique — N.S. 1903 (Nr. 1-47)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25439#0752
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LE MOINE DE M. COMBES

— Celui-là, au moins, M. le président du Conseil ne l’expulsera pas !

Dessin de E. Barcet.

LE RÉVEILLON DE LEBIDOIS

Après avoir débuté dans la vie amoureuse en prenant, à vingt-
deux ans, une maîtresse de quarante-trois ;

Après avoir ajouté à cette naïveté l’insigne faiblesse de con-
server cette amante plutôt mûre jusqu’à ce qu’il eût lui-même
atteint la cinquantaine ;

Après avoir alors subitement brisé à la fois cette chaîne de
vingt-huit années et le cœur encore incandescent de l’amoureuse
septuagénaire ;

Lebidois, inconsolable, couronna l’édifice déjà majestueux de
ses méprises sentimentales, en épousant une toute jeune veuve
dont le défunt mari comptait des amis innombrables dans toutes
les professions et dans toutes les classes de la société sainton-
geoise.

Dans de telles conjonctures, est-il besoin de dire que les pre-
mières ardeurs de la lune de miel ne furent qu’un tout petit feu
de paille? Après quoi Lebidois, bon gré mal gré, avait espacé lar-
gement ses enthousiasmes conjugaux.

Tout d’abord, le grand lit à colonnes, aussi large que long, fit
place à deux modestes lits jumeaux.

Palliatif insuffisant! Après une lutte de six mois, Lebidois, qui
sentait s’effondrer ses moelles les plus intimement épinières, dut
accéder aux supplications de son épouse éplorée et se décider à
faire chambre à part.

En conséquence, le grand lit à colonnes, aussi long que large,
reparut pour l’usage exclusif et le repos personnel de madame,
cependant que monsieur, s’accommodant d’un des lits jumeaux en
la pièce voisine, reprenait, au bout de quelques mois, le teint
fleuri et le joyeux embonpoint d’un chanoine scrupuleusement
fidèle à ses vœux.

Ces arrangements d’intérieur épurèrent, sans l’éteindre, la
flamme mutuelle des deux époux; peu à peu, leur amour se trans-
formait en une tendresse naïve qui s’exprimait par les plus tou-
chantes puérilités.

C’est ainsi que les Lebidois ne manquaient pas d’échanger
chaque année leurs cadeaux de Noël, selon le rite enfantin des
tout petits, par l’intermédiaire des grandes bottes de monsieur ou
des mignonnes pantoufles de madame.

SERVIE A SOUHAIT

— Va vite, mère, et prends des sous :

Je veux un beau polichinelle!...

Dessin de Riezer.
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