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Le rire: journal humoristique — N.S. 1904 (Nr. 48-100)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23871#0149

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HISTOIRE DU SAHARA

Depuis la fondation de la dynastie
jusqu'à nos jours.

(4 forts volumes in-12, avec de nombreuses
\ues du désert. — Troja, 1927).

CHAPITRE I
La conquête.

Au début de 1904, le Sahara, notre jour-
nal officiel, avait annoncé que l'Empire
était fondé, et qu'il ne restait plus qu'à en
effectuer la conquête. Les préparatifs fu-
rent poussés avec activité. Dès les premiè-
res semaines de mars, la flotte saharienne
était massée en rade de Douvres.

Quarante mille hommes de tous pays,

soldats, avocats, médecins, pickpockets,
huissiers, attendaient le signal du départ.
L'Empereur avait prodigué les efforts et
aussi l'argent. Toutes les professions étaient
représentées. On avait éprouvé une certaine
difficulté à décider au voyage quelques pré-
dicateurs. Peu nombreux, en effet, étaient
ceux qui avaient voulu se résigner à prê-
cher dans le désurt. Les architectes égale-
ment s'étaient laissé tirer l'oreille, arguant
qu'on ne bâtirait rien sur le sable.

Pendant dix jours, escortée de son aide
de camp, Sa Majesté passa en revue l'effec-
tif de ses forces.

— Hiroux, nous n'oublions rien ? disait-
elle.

— Non, Sire.

— Je voudrais encore quelques canons.
Des ordres volèrent sur les fils télégra-
phiques : « Expédiez, grande vitesse, douze

canons. Recevrez chèque cinq cent mille
francs. »

— Hiroux, nous n'oublions rien?

— Non, Sire. .

— Je n'ai peut-être pas assez de fusils.

« Expédiez dix mille fusils par colis pos-
taux. Recevrez chèque cinq cent mille
francs. »

Sa Majesté s'étantencor 3 assurée deux cent
vingt-sept fois qu'Hiroux et Elle n'oubliaient
rien, on leva l'ancre.

Peu de jours après on débarquait à Troja.

Le beau courage de leur chef ne laissa,
dès l'abord, aucun doute aux troupes sur
l'issue de la campagne. S'aventurant pres-
que seul dans le désert, au mépris des em-
buscades possibles, l'Empereur étudiait le
terrain. L'ordre de marche fut enfin donné.
C'était un vendredi, à dix heures du soir. Il
avait plu toute la journée.

Le samedi, l'armée fit quarante kilo-
mètres en avant.

— Hiroux, vous n'avez rien vu ? inter-
rogea l'Empereur.

— Rien, Sire.

- Et l'ennemi ?...

— Je ne sais pas, Sire...

Le lendemain, le surlendemain en arri-
vant, la nuit, au bivouac, l'Empereur de-
manda à son aide de camp :

— Hiroux, vous n'avez toujours rien vu?

— Rien, Sire, rien...

C'était évident. L'ennemi devait fuir. « Les
lâches, pensait l'Empereur, dans leur fuite
ils emportent tout, même leurs maisons. » Et
le fait est que notre pays semblait absolu-
ment désert. On força les marches. On
couvrit des étapes héroïques. Cinquante,
soixante kilomètres.

— Hiroux, toujours rien ?

— Rien, Majesté.

Après trente-cinq jours de campagne,
par un beau soir, alors que le disque du
soleil descendait lentement derrière l'hori-
zon, on stoppa sur les rives de l'Atlantique.
Sur la côte, aucun vestige humain, point
d'armes abandonnées dans une débandade
éperdue. Rien, rien. Pendant que la nuit
tombait, l'Empereur resta longtemps face à
face avec la mer. Du regard il fouillait le
replis des vagues. Pas la moindre nef, pas
le moindre esquif. Non,non, ils ne sont pas
partis par là !

Tout à coup l'Empereur se frappa le
front.

— Hiroux, s'écria-t-il sur un ton de re-
proche, Hiroux nous avons oublié quelque

chose ! *

— Quoi donc, Sire ?

— Les ennemis.

Une dépêche vola sur les fils télégraphi-
ques : «Expédiez immédiatement cinquante
mille ennemis, franco de port. Recevrez
chèque cinq cent mille francs. »

Tout était à recommencer. La conquête
fut remise à une date ultérieure.

Max et Alex Fischer.
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