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Le rire: journal humoristique — N.S. 1904 (Nr. 48-100)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23871#0846

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NAUSEES

Le surcroît de travail occasionné
par cette lourde instruction, vient de
rendre malade M. Cœurderoy, le
greffier de M. Boucard.

(Les journause.)

— C est pourtant pas son déjeuner qui a fait mal à monsieur?...

— Oh ! non, non... mais c'est toutes ces dépositions qu'il m'a fallu
avaler après...

LES POTINS DE PARIS

Par SNOB

Dessins d'Albert Guillaume.

On n'a pas beaucoup parlé de ce bal des couturières qui eut
lieu dernièrement au Continental. Ce fut pourtant un beau spec-
tacle. Jenny ne se contente plus de peu, comme dans la chanson
sentimentale, parce que ce peu « lui vient de Dieu ».

Elle préfère « beaucoup », même si ce beaucoup lui vient du
Diable, représenté en l'espèce par un protecteur sérieux.

Nos voisins, les Anglais, n'appellent-ils pas messire Satan :
The old gentleman, le vieux Monsieur? Donc, nombre de coutu-
rières arrivent aujourd'hui à leur magasin en automobile, en
compagnie de old gentlemen, avec lesquels elles ont vraisem-
blablement passé la nuit, occupées à autre chose qu'à enfiler des
perles. Et les grands couturiers pratiquent trop le secret pro-
fessionnel pour chanter, comme dans la Jolie Parfumeuse :

Ouvre ton cœur à ton ami.
Où donc as-tu passé la nuit?

Il est bien difficile quand on a porté toute la journée des robes
de cent cinquante louis de rentrer le soir dans la petite cbam-
brette pour y arroser le pot de fleurs qui représentait jadis le
jardin aérien. L'Académie peut délivrer des prix de vertu à la
vertu qui va à pied. Ces demoiselles préfèrent arriver rue de la
Paix en landaulet électrique. Ce n'est pas un mal, la beauté vaut
la vertu, a dit Renan, mais les patrons doivent redouter le sort
de ce pâtissier anglais à l'Exposition qui, ayant pris de trop jo-
lies filles pour servir les gâteaux, — jolies comme le sont les
Anglaises quand elles se mêlent de l'être, — fut obligé de renou-
veler trois fois son personnel pendant la saison.

Le fait est que j'ai admiré au bal une douzaine de splendides
costumes, une douzaine, pas plus, mannequins d'élite et de luxe
qui, dans des costumes de reine, grandes, minces, souples comme
des lianes (de Pougy) passaient triomphales et hiératiques au
bras de messieurs très fiers. Le reste était plutôt un peu « to-
quard » ; c'est cependant pour ce reste qu'étaient venus une
quantité de clubmen, ogres modernes, amateurs de chair fraî-

che, et guœrens quam devoret; je les entendais s'exclamer avec
désespoir :

— Toutes les jolies sont en main, et l'on ne peut pas dire que
la main passe.

Je dois constater d'ailleurs, avec cette impartialité dont j'ai le
monopole, que la tenue était autrement correcte que dans le vrai
monde. Les jeunes filles, après avoir valsé à trois temps avec de
jeunes camarades assez gauches dans leur « complet de céré-
monie » (cinquante-neuf francs doublé en soie), retournaient s'as-
seoir pudiquement à côté de leur plantureuse maman, et nulle
part je n'ai réentendu la phrase qui fut échangée au buffet du
dernier contrat, entre l'héritière d'un grand nom et un officier
de hussards bien connu sur les fiches :

— Mariez-vous, mademoiselle, et vous verrez comme, après,
nous serons heureux.

*

* *

On cause beaucoup d'un dernier dîner mondain,où une maîtresse
de maison exquise, surnommée « la bonne hôtesse -> avait placé
un littérateur connu à côté d'une très capiteuse Américaine, jeune
blonde et veuve. Toute la lyre ! L'Américaine flirte, piaffe et
caquette de son mieux avec le littérateur qui s'emballe.

— Où puis-je, madame, vous envoyer mon dernier livre?

— Apportez-le vous même, répond l'Américaine, avec un sou-
rire enchanteur. Je veux un autographe.

Et, sortant un petit crayon d'or, elle écrit son adresse sur le
menu. Bref, l'écrivain de plus en plus émoustillé risque, sous la
table quelques effleurements, devant lesquels il ne lui paraît pas
qu'on cherche le salut dans la fuite. Il semblait y avoir contre-
partie...

Quelques jours après, il apprend que la belle n'avait rien eu
de plus pressé que de raconter à la ronde son petit manège.
Alors l'écrivain vexé a envoyé à l'Américaine le petit mot sui-
vant ;

— Vous m'avez demandé un autographe, madame. Permettez-
moi de vous adresser cette pensée profonde de La Rochefou-
cauld :

« Bien des femmes ont eu à table un voisin audacieux qui n'ob
servait pas toujours les distances protocolaires. Mais, parmi les
intelligentes, il y en a bien peu qui s'en plaignent... ou qui s'en
vantent. »

Peut-être l'Américaine en question ferait-elle bien de suivre les
cours du soir que Mme Ida de Mongey a inaugurés dans son petit
hôtel du boulevard Berthier. Ces cours du soir ne sont pas du

DEVOIRS DE VACANCES
. — C'est bien, ça, mon petit ami; vous emportez en congé votre dic-
tionnaire grec.

— Oh! m'sieur, c'est parceque, dans 1' journal que ht papa, les co-
chonneries sont écrites en grec...
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