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Le rire: journal humoristique — N.S. 1905 (Nr. 101-152)

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https://doi.org/10.11588/diglit.23870#0011

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— Ce qui m'ennuie un peu dans ce mariage, c'est d'épouser une femme qui n'est pas vierge.

— Vous en êtes sûr?

— Certain. Je suis collé avec elle depuis douze ans! Dessin de Jean Villemoi.

PAGES D'HISTOIRE NATURELLE la cr°y°ns Pas> si Von ose s'exprimer ainsi, anthropophage, mal-
_ gré l'avis de l'éminent Mathias-Duval qui prétend avoir fréquem-
ment observé des grues qui s'entre-dévoraient.
J-1 ^ r*- u ^ De mœurs légères — ce qui, chez un oiseau, n'a rien de sur-
prenant — la grue est essentiellement citadine. On la rencontre
La grue est un des spécimens les plus curieux de la faune de généralement sur les trottoirs, près des ruisseaux. Elle y attend
nos pays. sa proie avec patience, se tenant tantôt sur un pied, tantôt sur
Sa tête fine est surmontée d'une aigrette. Ses yeux sont vifs et l'autre, dans cette attitude que l'on appelle familièrement « faire
malicieux. Sa bouche, aux contours délicats, renferme une le pied de grue».

langue acérée dont elle se sert avec beaucoup d'adresse pour se Quand un mâle passe à sa portée, elle fait entendre un cri
procurer sa nourriture. bref, strident, assez désagréable. M. Milne-Edwards, qui a beau-
Les plumes dont son corps est couvert sont fines et soyeuses, coup étudié les mœurs des grues, croit avoir pénétré le secret
et l'animal apporte le plus grand soin à leur entretien. Cepen- de leur langage. Selon lui, les cris des grues se résument à trois
dant, dans certaines maladies, ces plumes perdent de leur éclat; „ Monttuchémoi! — Miadufeu! — Kektumofl »
parfois même elles tombent : l'animal devient alors morose, s'ai-
grit, maigrit, et l'on est obligé de l'isoler de ses congénères dont CLASSIFICATION
le dédain l'irrite. Les auteurs ne s'entendent pas très bien sur la place qu'il faut
La grue a des jambes fines et nerveuses, et ses pieds sont si assigner à la grue dans la classification animale. Buffon —
luisants qu'on les croirait recouverts d'une couche de nickel : bien à tort, selon nous, — la range parmi les oiseaux rapaces.
c'est, d'ailleurs, à cette particularité que la grue doit, souvent, Daubenton — non moins à tort — la classe parmi les ramiers et
d'éprouver une certaine difficulté à marcher. la qualifie d'oiseau de Vénus, la confondant ainsi grossière-
ment avec la colombe, la véritable femelle du « pigeon ». Mec-
kel, lui, s'appuyant sur son étonnante aptitude à la marche, la
La grue se nourrit de pigeons qu'elle plume — fort adroitement, place parmi les coureurs et prétend qu'elle mérite, au même
ma foil — avant de les dévorer. Elle mange également du pain titre que l'autruche, la dénomination d'oiseau-chameau. Mais,
qu'elle consomme sous forme de miches ou « michets ». Elle a seul, Geoffroy-Saint-Hilaire nous semble être dans le vrai : il
une horreur instinctive du lapin : la vue seule de cet animal la émet, en effet, l'opinion que cet oiseau, généralement domes-
met en déroute. tique dans sa jeunesse, appartient à l'ordre des grimpeurs.

On a, de même, remarqué que, par suite d'on ne sait quelle Les naturalistes ne s'entendent pas davantage sur la place que

association d'idées, la salade ne « lui réussit pas ». la grue doit occuper dans l'immense échelle des êtres qui va de

La grue est donc, de toute évidence, omnivore. Mais nous ne la cellule primitive à M. Anatole France. Cuvier, par exemple,

MŒURS
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